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Nicolas Régnier

Auteur : Annick Lemoine

Le prix du livre d’art du Syndicat National des Antiquaires vient d’être attribué au Nicolas Régnier d’Annick Lemoine. Il couronne une monographie remarquable, à la fois érudite et agréable à lire, fruit de longues années de recherches et d’une connaissance très fine de la période. Cet ouvrage apporte de nombreuses nouveautés, tant sur la vie de l’artiste que sur son œuvre. Il s’agit d’un des meilleurs volumes parus chez Arthéna dont on ne célébrera jamais assez la politique éditoriale.

Régnier passait pour être né en 1591 sur la foi d’une lecture erronée d’un acte de naissance. Il pourrait en réalité avoir vu le jour en 1588, avant 1593 en tout cas. Après une première formation auprès d’Abraham Janssens à Anvers, attestée seulement par Sandrardt, le jeune peintre part pour l’Italie. Il s’arrêtera à Parme en 1616-1617 avant de gagner Rome.
On ne connaît malheureusement aucune œuvre datant de ses débuts. Grâce à Janssens son maître, et peut-être à Lionello Spada qu’il dut fréquenter à la cour des Farnèse de Parme, Régnier put se familiariser très tôt avec le caravagisme. Après son arrivée à Rome (entre mai 1617 et Pâques 1620), il fut colocataire de David de Haen et de Dirk Baburen, deux artistes de la même obédience.

Régnier fut, avec Valentin de Boulogne, un des principaux adeptes de la Manfrediana Methodus, terme désignant un caravagisme réinterprété à travers le prisme de Bartolomeo Manfredi. Très rapidement, Régnier orienta sa manière vers une recherche de raffinement et de grâce, ce qu’Annick Lemoine appelle « poétique de la séduction » ou « caravagisme de la séduction ». Il s’oppose en cela aux caravagesques nordiques comme Honthorst ou Baburen, dont l’art témoigne d’une truculence presque caricaturale. Après son installation à Venise, le style de Régnier se montra encore plus suave, marqué par l’influence des peintres bolonais, particulièrement Guido Reni qui devint l’un de ses principaux modèles. En témoignent notamment ses Saint Sébastien (cat. 44 et…

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