Les restaurations du Musée des Beaux-Arts de Rennes

17/4/24 - Restaurations - Rennes, Musée des Beaux-Arts - Des DJ (ou disc-jockeys) de musique électro - le collectif Shindi - ont demandé au musée des Beaux-Arts de Rennes de tourner un clip au cœur du parcours permanent. Aucun danger pour les œuvres, les musiciens ont paisiblement dodeliné du chef derrière leur clavier, sous le regard vigilant de Guillaume Kazerouni, responsable des peintures et dessins anciens, tandis que le son, directement enregistré sur ordinateur, ne faisait rugir ni palpiter aucune enceinte. Cette anecdote est intéressante parce que ces musiciens âgés d’une vingtaine d’années n’ont pas choisi la section d’art contemporain pour dialoguer avec leurs créations techno. Ils ne se sont pas arrêtés non plus devant les incontournables impressionnistes . Non, les « jeunes d’aujourd’hui » préfèrent l’éloquence des gestes et l’expression des passions. Ils sont séduits par le Grand Siècle, incarné par Charles Le Brun et par sa monumentale Descente de croix, ils sont attirés par l’art officiel des Salons au XIXe siècle et par les grandes tartines historiques, longtemps boudées, voire dénigrées par les historiens de l’art. Une peinture plus particulièrement les a séduits, celle de Pierre-Auguste Vafflard intitulée Les Honneurs rendus à du Guesclin qui fut exposée au Salon de 1806. Longtemps reléguée dans les réserves, cette œuvre vient d’être restaurée et est accrochée dans les salles du musée de Rennes depuis le 25 mars (ill. 1 et 2).

1. Pierre-Auguste Vafflard (1777-1837)
Honneurs rendus à Duguesclin, 1806 (en cours de restauration)
Huile sur toile - 310 x 422,5 cm
Rennes, Musée des Beaux-Arts
Photo : Arcanes/MBA de Rennes

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En réalité, elle n’était pas destinée à figurer dans le parcours permanent. Très abimée, elle a d’abord fait l’objet d’une restauration minimale, limitée à des opérations de conservation : consolider et stabiliser le support, nettoyer la couche picturale. Mais cette première intervention a révélé les qualités et l’importance historique du tableau. Guillaume Kazerouni a donc souhaité poursuivre sa restauration afin de lui rendre son intégrité et de le présenter au public. Le hic : cette deuxième étape n’était pas prévue dans le budget initial, il a donc fallu trouver un financement. C’est la fondation AG2R La Mondiale pour la Vitalité artistique qui a apporté les fonds nécessaires. Créée en 2017, cette fondation d’entreprise s’appuie sur l’ancrage territorial du groupe pour soutenir des projets artistiques selon trois orientations possibles : la préservation du patrimoine culturel régional matériel et immatériel, la valorisation de la création contemporaine et la promotion des métiers d’arts.

2. Pierre-Auguste Vafflard (1777-1837)
Honneurs rendus à Duguesclin, 1806 (après restauration)
Huile sur toile - 310 x 422,5 cm
Rennes, Musée des Beaux-Arts
Photo : Arcanes/MBA de Rennes

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