Le Conservatoire d’art dramatique bientôt classé monument historique

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François-Frédéric Lemot (1771-1827)
Deux Renommées couronnant l’aigle impérial
(l’aigle a disparu sans doute à la Restauration)
Minerve distribuant des Couronnes aux différentes parties
d’étude de la Musique et de la Déclamation
, 1811
Plâtre
Escalier du Conservatoire national d’art dramatique
Photo : Didier Rykner
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1/10/23 - Patrimoine - Paris - C’est un combat que nous avons mené depuis déjà plusieurs années, et auquel nous avons consacré de nombreux articles. Grâce à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, qui tient enfin une promesse qu’avait faite Roselyne Bachelot sans jamais l’honorer, le bâtiment du Conservatoire, situé dans la rue du même nom, va enfin être classé monument historique.

Rappelons les faits en deux mots. Cet édifice est constitué de deux parties : le théâtre et le conservatoire lui-même, ancien Conservatoire de musique depuis 1946 consacré à la formation des acteurs. Le premier avait été classé en 1921, tandis que le second ne bénéficiait d’aucune protection. L’État, qui souhaitait le vendre pour créer la Cité du théâtre, boulevard Berthier, ne voulait pas le protéger monument historique, craignant de le rendre moins attractif à la vente à cause des contraintes qui auraient alors pesé sur lui.

La mobilisation de l’association des élèves et anciens élèves du Conservatoire National d’Art Dramatique, relayée largement par La Tribune de l’Art, a permis dans un premier temps de l’inscrire monument historique, une protection encore insuffisante. La Commission régionale des monuments historiques, malgré la pression évidente du représentant du préfet, avait voté presque unanimement pour que son classement suive (voir la brève du 4/7/19). Cela n’avait jamais été fait.
Lors de la conférence budgétaire (voir l’article) la ministre de la Culture avait annoncé que la Cité du théâtre était abandonnée, mais que le Conservatoire déménagerait tout de même dans des bâtiments qui restaient à trouver, ce dont nous concluions que sa vente était toujours à l’ordre du jour.

Fort heureusement, il n’en est rien comme vient de nous dire le ministère. Il nous a en effet assuré que cet immeuble de la rue du Conservatoire « [sera gardé] en plus des locaux que [le conservatoire] va investir en région parisienne ».
Mieux encore : « l’instruction d’un relèvement du classement de l’immeuble » a été « réactivée ». Cela signifie donc que celui-ci sera prochainement classé monument historique, car on voit mal comment la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture pourrait s’opposer à une telle protection souhaitée à la fois par la Commission régionale et par le ministère.

On peut, certes, se demander si ce dénouement aurait été le même si le bâtiment avait été vendu, et il faut continuer à nous battre pour que l’État applique à son parc immobilier les contraintes qu’il impose aux autres. Il reste que cette excellente nouvelle - qui vient après d’autres, comme le bon budget consacré au patrimoine, ou la politique affirmée d’une meilleure protection du patrimoine religieux - est à mettre au crédit de la ministre actuelle, certainement soutenue par le conseiller patrimoine du président de la République, Philippe Bélaval et bien sûr par Stéphane Bern.
Souhaitons que ces bonnes résolutions se poursuivent, notamment par une instance de classement posée sur les bâtiments (l’immeuble Art déco de Roger-Henri Expert et le Pavillon des Sources) de la rue Gay-Lussac (voir la brève du 20/9/23).

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