La fin de l’avis conforme des ABF sans les ZPPAUP adoptée par le Parlement

30/1/09 – Patrimoine – France – Le mauvais coup contre le patrimoine historique que dénoncent les associations et dont nous parlions dans deux articles récents (voir ici et ici) a été mené au pas de charge, avec discrétion et efficacité, et surtout avec l’accord du ministère de la Culture comme nous l’avait déjà confirmé son cabinet. La loi sur la relance vient d’être votée au Parlement.

Un communiqué de Christine Albanel « insiste sur le fait que cette mesure ne doit pas s’analyser comme l’abandon d’une prérogative de l’Etat dans le domaine du patrimoine mais qu’elle correspond à la volonté de moderniser les procédures. » On en rirait si les conséquences n’en étaient pas si tragiques.
Dans une interview donnée hier au Monde, Frédéric Auclair, président de l’Association nationale des architectes des bâtiments de France, ne cache pas la gravité de la situation, en soulignant qu’il s’agit « de la remise en cause de quarante ans d’expérience - depuis les années 1960 et les premières lois Malraux - des fondamentaux du ministère de la culture en matière de protection du patrimoine. » Il dément par ailleurs implicitement le chiffre de 1 500 000 avis par an donné par les ABF que nous avait indiqué le cabinet du ministre, puisqu’il donne le chiffre beaucoup plus faible de 400 000.
Frédéric Auclair ajoute un argument décisif à ceux que nous opposions aux explications du ministère dans la brève précédente : dans bien des cas, des maires attentifs au patrimoine, et dont la ville bénéficie d’une ZPPAUP (Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysage), peuvent se retrancher derrière l’avis des ABF pour justifier un refus de permis de construire et de démolir. Soumis aux pressions de certains de leurs administrés, certains élus se retrouveront fragilisés et obligés, pour des raisons purement électorales, d’accepter parfois l’inacceptable.

Il est indispensable que les ABF et tous les défenseurs du patrimoine se mobilisent pour faire connaître largement les actes de vandalisme qui seront perpétrés ou menacent de l’être suite au vote de cette loi. Qu’ils n’hésitent pas à nous en faire part et nous leur donnerons la publicité qu’ils méritent.

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