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Une brève histoire de l’avenir
Paris, Musée du Louvre, du 24 septembre 2015 au 4 janvier 2016
(Jacques Attali, catalogue de l’exposition)
(Jacques Attali, qui l’aurait dit s’il avait une once de lucidité)
(Pierre Dac)
- 1. Première section de l’exposition
«Une brève histoire du temps»
Photo : Didier Rykner - See the image in its page
«Rien n’interdit de faire que la croissance française passe de 1,5 à 3,5 ou 4, c’est tout-à-fait possible ; dès la fin de 2008». Cette phrase, prononcée par Jacques Attali en 2008 dans une émission de Public Sénat intitulée «Conversations d’avenir» et que l’on peut entendre ici à 9’14", devrait suffire à elle seule à déconsidérer définitivement Jacques Attali, le grand prévisionniste, l’économiste visionnaire, qui n’avait pas vu venir quelques semaines avant la crise de 2008... Mais les imposteurs médiatiques, tels les Bernard-Henri Lévy, les Alain Minc ou les Jacques Attali donc rebondissent toujours, même lorsqu’ils écrivent les pires âneries. Et Dieu sait si Attali en a écrites et en a dites. Le 27 décembre 2012, il intervenait sur Itélé et prévoyait l’avenir immédiat : «Le pays est en état de relative convalescence», «les choses vont dans la bonne direction». Il récidivait quelques jours plus tard, ses paroles étant rapportées par une dépêche AFP : «Il y a beaucoup de perspectives qui donnent le sentiment que 2014 et 2015 seront de bonnes années», et même : «la Chine va redémarrer». Jacques Attali, c’est la «Madame Irma 2.0» (il se pique de numérique), celle dont les hommes politiques s’arrachent les prédictions, même si celles-ci ne sont pas plus justes à long terme qu’à court terme ; dans un livre publié en 1990, «Ligne d’horizon», il annonçait le déclin inexorable de l’Amérique dans les dix ans à venir, alors que les États-Unis devaient connaître à partir de 1992 une des plus florissantes périodes économiques de leur histoire [1].
Mais pourquoi donc parler de Jacques…