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Un chef-d’œuvre des arts décoratifs du XIXe siècle entre enfin au Louvre

1. Jean-Baptiste-Pierre-Laurent Douault-Wieland (1785-1834)
Tableau, 1825-1827
Strass, argent, argent doré, érable et amarante - 208,5 cm x 134,5 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Christie’s
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4/11/20 - Acquisition - Paris, Musée du Louvre - La troisième tentative est parfois la bonne : après l’avoir laissé échapper en 1979 puis en 1982 [1], le département des Objets d’art du Musée du Louvre a enfin pu acheter l’un des éléments les plus remarqués de l’Exposition des produits de l’industrie [2] de 1827 : l’extraordinaire Tableau de Jean-Baptiste-Pierre-Laurent Douault-Wieland, grandiose monument à la gloire des Bourbons qui se trouvait outre-Atlantique depuis la vente de 1982. Il appartenait en effet à la célèbre galerie américaine Dalva Brothers, dont le stock fut dispersé chez Christie’s à New York le 22 octobre dernier : cette pièce spectaculaire y fut adjugée 187 500 $ avec les frais, ce qui correspond à son estimation basse. Incontestablement, il s’agit d’un chef-d’œuvre, dans tous les sens du terme : véritable prouesse technique, l’objet constitue assurément un jalon de cet «âge d’or des arts décoratifs - » [3] que fut la première moitié du XIXe siècle mais on peinerait à l’imaginer dans un quelconque intérieur. Il aurait ainsi eu toute sa place dans les salles du Musée des Arts Décoratifs, qui conserve plusieurs témoignages de l’Exposition de 1827, ou bien au Musée des Arts et Métiers mais il trouvera sans doute un écrin à sa mesure dans les belles salles consacrées à la Restauration au Musée du Louvre. Celles-ci n’ont été aménagées qu’à la faveur des travaux du Grand Louvre et viennent tout juste de fêter leurs vingt ans : leur ouverture au public date seulement de décembre 1999, comme le rappelle ce reportage de l’époque. Dès 1985, Daniel Alcouffe [4] le disait sans détours dans sa préface au catalogue Nouvelles acquisitions du département des Objets d’art, 1980 - 1984 : «dans les années qui viennent, le département devra tenter de remédier à l’indigence de ses collections du XIXe siècle». Comment s’étonner, ainsi, qu’un objet aussi atypique n’ait pas été acheté en 1982 ?


2. Jean-Baptiste-Pierre-Laurent Douault-Wieland (1785-1834)
Tableau, 1825-1827
Strass, argent, argent doré, érable et amarante - 208,5 cm x 134,5 cm (détail)
Paris, Musée du Louvre
Photo : Christie’s
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Le fameux «tableau» composé de 1108 pièces de cristal, tantôt incolore, tantôt vivement coloré, doit être vu par transparence : Douault-Wieland décida donc de faire supporter son cadre (ill. 2) par un très spectaculaire pied triangulaire en forme de chapiteau renversé, en marqueterie d’amarante sur fond de racine d’érable. Le décor du socle, du cadre et des deux grands bras mélange harmonieusement tous les motifs à la mode : cols de cygne, postes, rinceaux, palmes et palmettes, fleurons, feuilles de lierre. Cette délicate ornementation antiquisante et tout le travail…

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