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Matisse en son temps

Martigny, Fondation Pierre Gianadda, du 20 juin au 22 novembre 2015

L’art de Matisse est lénifiant. Le contempler, c’est avaler un calmant cérébral, se délasser dans un bon fauteuil. Du moins, c’est l’effet que le peintre lui-même [1] espérait obtenir. La Fondation Gianadda lui consacre une exposition, réalisée par un conservateur du Centre Pompidou, avec les collections du Centre Pompidou. Quel intérêt, alors, pour le public français de traverser la frontière ? C’est l’occasion de voir quelques œuvres issues de collections privées suisses, qui complètent la sélection parisienne. Et puis le parti pris de Cécile Debray est de faire descendre le maître de sa tour d’ivoire en le confrontant à ses contemporains, les Fauves bien sûr, Picasso évidemment, mais aussi Juan Gris, Maillol, Laurens, jusqu’à Simon Hantaï et Jean-Pierre Pincemin. Ce choix permet des rapprochements d’œuvres assez séduisants. Le catalogue propose en outre une anthologie de lettres et d’entretiens qui évoquent les relations des artistes avec Henri Matisse.


1. Henri Matisse (1869 - 1954)
Pont Saint-Michel, vers 1900
Huile sur toile - 58 x 71 cm
Paris, Musée national d’art moderne
Photo : RMNGP/G. Meguerditchian
© Succession H. Matisse
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2. Albert Marquet (1875 - 1947)
Le Pont Saint-Michel et le quai des Grands-Augustins, 1912
Huile sur toile - 66 x 82 cm
Paris, Musée national d’art moderne
Photo : RMNGP/J.-C. Planchet
© ADAGP
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Le parcours chronologique commence par la formation dans l’atelier de Gustave Moreau où Matisse et Marquet se lièrent d’amitié. Ils peignirent les mêmes sujets, chacun avec son style, comme le montrent leurs deux cafetières ou leurs vues du Pont Saint-Michel (ill. 1 et 2). Déjà Matisse inclut le motif de la fenêtre dans sa composition, laisse la toile en réserve, choisit des couleurs vives dissociées du dessin. Il s’essaya ensuite, sans conviction, au pointillisme auprès de Signac, avant de devenir l’une des figures de proue du fauvisme qui…

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