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Le projet de nouvelle Gare du Nord avance au rouleau compresseur

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Le préfet d’Île-de-France a donc signé sans broncher les autorisations nécessaires à la SNCF pour privatiser une partie de la Gare du Nord et la transformer en un vaste centre commercial. Nous avions évoqué à plusieurs reprises nos craintes pour cette gare. Celle-ci, au départ, était menacée d’un projet dévastateur, notamment par l’adjonction sur sa façade d’une grande verrière. Un massacre d’une des plus belles et des plus emblématiques architectures du XIXe siècle. De même, le côté ouest de la gare devait être aménagé en une vaste cour intérieure qui aurait achevé de détruire l’œuvre de Jacques-Ignace Hittorf.

Ces façades sont donc - a priori, car le pire est souvent probable - sauvées, mais le nouveau projet reste parfaitement inacceptable, tant sur le plan patrimonial que sur celui de la marchandisation de l’espace. Certes, cette seconde question sort du champ de La Tribune de l’Art. Pas tant que cela en réalité. D’une part, la transformation de Paris en centre commercial nuit de facto au patrimoine ; d’autre part, c’est bien cet aménagement entrainant le passage obligatoire des voyageurs par cette grande zone remplie de magasins qui entraîne l’atteinte au monument historique.

Résumons le projet sur lesquels beaucoup de nos confrères ont déjà écrit : il s’agit de construire, à droite de la gare lorsqu’on se trouve face à elle, un gigantesque complexe qui va remplacer l’architecture actuelle. Celle-ci date pourtant seulement de 2001 ce qui, comme le constate la tribune parue dans Le Monde le 3/9/19 [1], est une aberration du point de vue économique et écologique. Assez neutre, elle avait pourtant réussi à jouxter l’œuvre d’Hittorf sans lui nuire, ce qui n’était pas un mince exploit. Qu’elle disparaisse néanmoins ne nous concerne pas, même si peut-être dans cinquante ans il y aura quelqu’un pour la regretter et sa réelle discrétion, qualité ne caractérisant pas vraiment la nouvelle construction qui va densifier considérablement l’espace, avec pas moins de cinq…

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