Contenu abonnés

Le Musée de l’histoire de la France en Algérie : une collection menacée

Interrogé avant son élection aux municipales sur ce qu’il comptait faire du musée de l’histoire de la France en Algérie, Philippe Saurel, le nouveau maire de Montpellier (et président de l’agglomération qui porte ce projet), répondait : « J’y suis favorable. J’estime qu’en histoire, il n’y a rien de pire que le non-dit. Concernant le passé de la France en Algérie, il y a eu des heures sombres mais également des moments de gloire, les deux doivent y être décrits. Si cela est fait en toute objectivité, je pense qu’il s’agit de quelque chose d’utile et bénéfique… » Pourtant, il y a quelques jours, sans en informer les membres du comité scientifique ni les nombreux musées partenaires (dont le Louvre), l’élu annonçait son intention de renoncer à ce projet, à un an de son ouverture, et d’installer à sa place un centre d’art contemporain.

Pour comprendre cette affaire, il est nécessaire de revenir sur l’histoire de ce nouveau musée jusqu’ici très discret.
Georges Frêche, l’ancien maire de Montpellier et président de l’agglomération, lança ce projet en 2002, sans doute pour des raisons électoralistes. Mais cet élu, malgré son caractère autocrate, avait une véritable vision pour sa ville, et un véritable intérêt pour la culture qu’il ne cessa jamais de manifester, donnant notamment des moyens très importants au Musée Fabre.
Le projet de Musée de l’histoire de la France en Algérie était néanmoins mal parti. On conçoit qu’un tel sujet pouvait rapidement déraper et qu’il fallait une caution morale et historique insoupçonnable. Ce ne fut pas le cas pendant les premières années, et le chantier s’enlisa sans véritable direction scientifique. En 2009, tout était au point mort. C’est alors que celui-ci fut confié à Florence Hudowicz une conservatrice du patrimoine fraîchement sortie de l’INP qui accepta de le reprendre à condition de pouvoir s’entourer d’un vrai comité scientifique. Celui-ci se constitua avec des personnalités telles que Marc Ferro, Benjamin Stora, plusieurs historiens d’origine algérienne... Toutes les sensibilités étaient représentées et s’entendirent sur un programme scientifique et culturel qui assurait que l’on ne tomberait pas dans les travers qui furent en leur temps reprochés au Musée de l’Histoire de France voulu par Nicolas Sarkozy. Ce projet remplissait un véritable besoin car aucun lieu ne raconte l’histoire de la France en Algérie et plus largement en Afrique du Nord. Il devait par ailleurs s’installer dans un beau bâtiment du XVIIIe siècle, l’hôtel Montcalm, restauré à cette occasion.

Il ne s’agissait d’ailleurs pas seulement d’un musée d’histoire, mais bien également d’un musée d’art, ce qui entre donc pleinement dans notre champ. Depuis 2010 essentiellement (même si quelques achats étaient antérieurs), un important budget avait été consacré à la formation d’une collection cohérente. On y trouve des archives, des affiches, des objets, mais aussi de nombreuses œuvres dont certaines très importantes. Nous en donnons ci-dessous un…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.