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Giorgio de Chirico, aux origines du surréalisme belge. René Magritte, Paul Delvaux, Jane Graverol

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Mons, Musée des Beaux-Arts de Mons (BAM), du 16 février au 2 juin 2019

Douze ans après son exposition inaugurale dédiée au surréalisme belge [1], le Musée des Beaux-Arts de Mons s’intéresse plus spécifiquement à l’influence de Giorgio de Chirico sur trois surréalistes belges, René Magritte, Paul Delvaux et la moins connue Jane Graverol [2]. Loin d’être les seuls marqués de l’empreinte chiriquienne, ils sont, selon Laura Nève, la commissaire de l’exposition, ceux pour lesquels la filitation thématique et visuelle est la plus évidente. Le parcours construit en cinq sections thématiques - aux titres pour certaines quelque peu abscons - illustre par des cimaises comparatives ce vocabulaire pictural commun aux quatre artistes. De Chirico, représenté par quarante-quatre œuvres, dont près des deux tiers proviennent du riche fonds De Chirico du Musée d’art moderne de la ville de Paris, est omniprésent. Il est rapproché, mur après mur, d’un ou de plusieurs des trois artistes belges, respectivement représentés par une dizaine d’œuvres issues de collections privées et publiques belges et internationales. Si le catalogue de l’exposition est bien construit il est regrettable qu’aucune notice détaillée n’accompagne les œuvres reproduites.

Une section introductive, étoffée d’essais du catalogue, résume l’origine de la filiation pour chacun des trois artistes belges. Magritte confie à la fin de sa vie : « Lorsque j’ai vu pour la première fois la reproduction du tableau de Chirico Le chant d’amour, ce fut un des moments les plus émouvants de ma vie : mes yeux ont vu la pensée pour la première fois  ». Si plusieurs textes, déclarations publiques et entretiens de René Magritte mentionnent l’importance fondamentale que revêt pour lui l’œuvre de Chirico, la date et les circonstances exactes de sa découverte du Chant d’amour ne sont jamais précisées. Comme le détaille Xavier Canonne dans son essai, il est probable que Magritte ait découvert ce tableau, aujourd’hui conservé au Moma, au printemps 1924 dans la revue belge Sélection par l’intermédiaire de Marcel Lecomte et/ou d’E.L.T Mesens, membres de son comité éditorial. Si Paul Delvaux découvre l’œuvre de Chirico peu de temps après, en 1926 ou 1927 lors d’une exposition parisienne, ce n’est qu’en 1934, soit dix ans après Magritte, que le maître italien retient toute son attention lors de l’exposition bruxelloise Minotaure présentant huit de ses œuvres au Palais des beaux-Arts. Pour Jane Graverol, de dix ans leur cadette, la chronologie plus tardive – à la fin des années 1930 ou au début des années 1940 - de son lien à de Chirico demeure inconnue. Ses écrits sont rares tout comme la littérature à son sujet, rien n’étaye une filiation si ce n’est l’évidence de motifs communs.


1. René Magritte (1898-1967)
Portrait de Georgette au bilboquet, 1926
Huile et crayon sur toile - 55 x 45 cm
Paris, Musée national d’art moderne
Photo : Paris, Musée national d’art moderne
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2. Giorgio de Chirico (1888-1978)
Mélancolie hermétique, 1919

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