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Deux expositions sur Grünewald à Colmar et Karlsruhe

Grünewald et le retable d’Issenheim. Regards sur un chef-d’œuvre. Colmar, Musée d’Unterlinden, du 8 décembre 2007 au 2 mars 2008.

Grünewald und seine Zeit. Karlruhe, Staatliche Kunsthalle, du 8 décembre 2007 au 2 mars 2008

1. Mathias Grünewald (1475/1480-1528)
Retable d’Issenheim
Saint Sébastien - La Crucifixion - Saint Antoine
Déploration sur le corps du Christ

Panneau - 330 x 590 cm
Colmar, Musée d’Unterlinden
Photo : Musée d’Unterlinden – Colmar / Photo O. Zimmermann
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Les musées de Colmar et de Karlsruhe se sont associés dans un projet transfrontalier autour de la figure de l’énigmatique auteur du sublime Retable d’Issenheim [1] (ill. 1). Une double rétrospective exceptionnelle car les œuvres de l’artiste sont rares (une douzaine de retables et de panneaux peints, moins d’une quarantaine de dessins…) et difficilement déplaçables en raison de leur fragilité.

A Colmar, le célèbre Retable demeure évidemment dans la chapelle de l’ancien couvent des Dominicaines, où il déploie ses panneaux, tandis qu’au sous-sol les dessins sont exposés dans les salles d’exposition temporaire. La mise en scène, évoquant un cloître et où les œuvres sont superbement mises en valeur, est remarquable d’intelligence. Les feuilles sont exposées dans des niches qui incitent, sous une lumière tamisée mais fort judicieusement focalisée sur les fragiles papiers, à la contemplation. On peut ainsi admirer des études préparatoires au Retable ainsi que des œuvres graphiques des contemporains germaniques de Grünewald : Holbein, Cranach l’Ancien, Dürer, Baldung Grien (ill. 2) et Altdorfer, ou même italiens avec une des Draperies de Léonard de Vinci du Louvre. On n’oubliera pas les sculptures sur bois polychromé dont plusieurs sont dues à Nicolas de Haguenau, l’auteur souvent passé sous silence du chœur sculpté du Retable.

A Karlsruhe, sous une lumière qui ne rend pas aux œuvres toute leur force, on assiste à une magistrale variation autour des scènes de la Passion. A côté des deux Crucifixion de Grünewald [2], aux côtés des mêmes grands noms et d’autres moins célèbres (Urs Graf, Hans Burgkmair, Jörg Breu, Israhel van Meckenem… sans compter les anonymes Maîtres du Retable de Salem, de la Crucifixion de Molsheim, de Messkirch et autre mystérieux Maître E.S.) c’est toute une représentation de la Foi qui s’exprime alors que la Réforme entre en scène. Deux superbes plongées dans l’art des pays haut-rhinois au tournant des XVe-XVIe siècles qui nous dévoilent, par-delà les purs instants d’absolu bonheur esthétique – et, peut-être, métaphysique – les secrets de la création de ces artistes.


2. Hans Baldung Grien (vers 1484-1545)
Portrait en buste d’une jeune fille
peut-être
une Etude pour une Vierge,1527
Fusain, plume,
encre brune
Francfort, Städelesches Kunstinstitut,
Graphische Sammlung
Photo : Städelesches Kunstinstitut,
Graphische Sammlung
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3. Mathias Grünewald (1475/1480-1528)
La Crucifixion, vers 1523-1525
Technique mixte sur panneau - 195,5 x 142,5 cm
Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle
Photo : Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
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Pendant longtemps, après la mort…

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