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Carolus-Duran

Toulouse au Musée des Augustins, du 28 juin au 29 septembre 2003.
Lille, Palais des Beaux-Art du 9 mars au 9 juin 2003.

N.B. Ce texte est une revue de l’exposition vue à Lille.

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Carolus-Duran est-il un artiste "moderne" ? L’exposition voudrait le démontrer. Mais à ce compte, Bonnat, Tissot ou même Gervex, sont aussi "modernes" que Carolus-Duran. Vouloir absolument faire de lui un émule de Manet n’a en réalité pas grand sens. Manet est un génie, pas Carolus-Duran qui est un bon peintre, ce qui n’est déjà pas si mal. Voilà la principale et non négligeable différence. Ne peut-on apprécier un artiste sans vouloir à tout prix le classer dans le camp des supposés "bons" ? Il n’y a pas de solution de continuité entre les "pompiers" ou "académiques" (appelons-les comme on veut) et les "impressionnistes" ou "modernes". Carolus-Duran et Manet sont amis, comme l’étaient Rodin et Falguière. Les uns pouvaient apprécier les œuvres des autres sans forcément partager leurs convictions esthétiques. Ils étaient contemporains, compatriotes, et souvent amis. Si les influences sont réelles, parfois réciproques, nul besoin d’en appeler aux mânes de Courbet et de Manet pour réhabiliter un artiste. Car l’un des buts de l’exposition est là : réhabiliter Carolus-Duran. Malgré ces réserves, elle y réussit assez bien.

Peut-être pour affermir la thèse de l’appartenance de Carolus-Duran à l’école moderne, sont présentés un grand nombre d’œuvres, portraits, paysages ou esquisses, que l’artiste n’a pas montré au public ou alors tardivement. Si cela fausse quelque peu l’image de celui-ci, il reste que les tableaux choisis sont pour l’essentiel d’excellente qualité. Une présentation sobre mais efficace, malgré quelques problèmes d’éclairage, font au final une exposition réussie.
L’influence de l’Espagne, en particulier de Vélasquez, sur Carolus-Duran y est, à raison, soulignée. A ce titre, l’exposition récente d’Orsay, Manet-Vélasquez, aurait pu insister davantage sur l’artiste lillois, tant son dialogue avec la peinture ibérique est constant tout au long de sa vie. Pour le meilleur, comme le Portrait du peintre espagnol…

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