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« Je déclare vivre de mon art » Dans l’atelier des sœurs Lemoine & Chaudet

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Grasse, Musée Jean-Honoré Fragonard, du 10 juin au 8 octobre 2023

1. Catalogue de la vente De Baecque
du 27 mars 2019
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Les amateurs de peinture ancienne se souviennent certainement de la vente organisée par De Baecque & Associés le 27 mars 2019 : plusieurs tableaux inédits y firent leur apparition sur le marché de l’art, venant joliment renouveler ce que l’on croyait savoir des sœurs Lemoine. Bien moins célèbres qu’Élisabeth Vigée-Lebrun ou Adélaïde Labille-Guiard, celles-ci ne sont pas pour autant des inconnues mais le fort singulier foyer artistique féminin qu’elles formèrent de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle demeure encore mystérieux. Dès le printemps 2019, l’historienne de l’art Carole Blumenfeld venait en renfort de la maison de vente et avançait plusieurs propositions d’attribution et - surtout - d’identification de ces sept œuvres inédites dans La Gazette Drouot. Le portrait dans lequel elle reconnut les traits de Marie-Élisabeth Gabiou, née Lemoine, et de sa fille Rosalie emporta logiquement le plus important résultat de la vente, dont il ornait la couverture du catalogue (ill. 1) puis traversa rapidement l’Atlantique en vue d’être présenté par Éric Coatalem lors de la 4e Tefaf de New York (voir la brève du 4/11/19).

2. Marie-Victoire Lemoine (1754-1820)
Allégorie de la peinture, 1777
Huile sur toile - 114,5 x 87 cm
Orléans, Musée des Beaux-Arts
Photo : Studio Sebert
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Les sœurs Lemoine - ainsi que leur cousine orpheline Jeanne-Élisabeth Gabiou, épouse du sculpteur Chaudet - méritaient assurément qu’on se penche enfin sur elles : c’est grâce aux sœurs Costa, dignes héritières de parents collectionneurs et amateurs d’artistes rares, que l’exposition et son catalogue purent voir le jour. Si ces peintres aujourd’hui largement oubliées n’ont aucune attache provençale, Marie-Victoire Lemoine était déjà présente dans la collection Costa. Commencée dans les musées de France, l’enquête menée par Carole Blumenfeld se poursuivit dans leurs réserves, dans les archives et auprès des particuliers. Les redécouvertes ici présentées sont aussi nombreuses qu’on pouvait l’espérer : le Musée des Beaux-Arts d’Orléans a bien voulu confier sa belle Allégorie de la peinture (ill. 2) à la restauratrice Isabelle Leegenhoek afin qu’elle fasse l’objet d’une étude scientifique en amont de l’exposition, ce qui a permis d’ôter vernis anciens ou repeints disgracieux et surtout d’y lire sa date d’exécution. Cette œuvre de jeunesse de Marie-Victoire Lemoine constitue donc logiquement le premier jalon du parcours déployé sur les trois salles du rez-de-chaussée de l’hôtel de Villeneuve devenu musée (voir l’article).


3. Vue de la première salle de l’exposition « Je déclare vivre de mon art » au Musée Jean-Honoré Fragonard de Grasse
Photo : Service de presse
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S’il faut bien sûr regretter l’exiguïté de ces espaces, seul véritable reproche que l’on doit adresser à cette exposition, celle-ci…

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