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Gregorio Preti, calabrese (1603-1672). Un problema aperto

Auteur : Sous la direction de Rossella Vodret et Giorgio Leone

A l’occasion de l’exposition « Gregorio Preti, calabrese (1603-1672) » qui s’est achevée le 25 juillet dernier au Palazzo Arnone, à Cosenza, en Calabre, les éditions Silvana editoriale ont publié un très savant catalogue qui dresse le bilan des connaissances aujourd’hui disponibles sur la carrière d’un peintre oublié du XVIIe siècle italien, Gregorio Preti, le frère du célèbre Mattia Preti dont la gloire personnelle a, pendant si longtemps, occulté la carrière de son aîné. Si la vie des deux frères est étroitement liée l’une à l’autre, il n’est peut-être pas inutile de rappeler rapidement quelle fut celle de Gregorio, dont l’arrivée à Rome, à l’âge de 21 ans, en 1624, devait changer le cours de son existence. A cette époque, les dernières lueurs du caravagisme éclairent encore, mais d’un feu de moins en moins soutenu, les collines inspirées du Parnasse romain. Bientôt, le classicisme émilien s’impose comme la loi commune et la méditation du Dominiquin par Lanfranco et Poussin relègue Caravage, Manfredi et les derniers caravagesques au rang de vénérables idoles. Après son départ de sa ville natale de Taverna, dans l’actuelle province de Catanzaro, il semble que Gregorio ait vécu à Naples avant de monter à Rome, tout comme son cadet, Mattia, qui l’y retrouve quelques années plus tard. Tandis que ce dernier quitte la Ville éternelle pour Naples en 1653 et qu’il s’embarque définitivement pour l’île de Malte en 1661, Gregorio, lui, y passe le reste de sa vie et ne s’éloigne guère des rives du Tibre. Membre de la prestigieuse Académie de Saint-Luc, intronisé en 1652 dans le petit cénacle des Virtuosi del Pantheon où il se lie avec le sculpteur Alessandro Algardi et les peintres Giovanni Baglione et Giacinto Brandi, Gregorio Preti n’a guère intéressé les historiens de l’art jusqu’à présent. Il a fallu les travaux pionniers de Claudio Strinati [1] puis de John Thomas Spike, [2] tous deux éminents connaisseurs de Mattia Preti, pour que, presque de manière incidente, le nom de Gregorio apparaisse au détour d’un commentaire sur le glorieux cadet. Il faut dire que les choses ne sont pas simples. En effet, jusqu’au départ de Mattia pour Naples en 1653, les deux frères travaillent ensemble (ill. 1 et 4) sur les mêmes chantiers comme à l’église de San Carlo ai Catinari si bien que, pour cette période, il est particulièrement difficile de distinguer avec exactitude quelle fut la part de l’un et de l’autre. Pendant longtemps, et de façon bien souvent empirique, les spécialistes ont procédé à des recoupements stylistiques qui les conduisaient, quand ils doutaient de l’autographie de telle ou telle œuvre de Mattia, à l’attribuer à Gregorio sans forcément procéder à toutes les investigations nécessaires. Au fur et à mesure que les livres se publiaient sur Mattia, Gregorio l’oublié sortait peu à peu de l’ombre. L’idée a fait alors son chemin d’organiser une exposition qui présente au public les derniers résultats de la recherche.


1. Mattia Preti…

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