Découvertes dans le domaine de la peinture religieuse du XIXe siècle en Île-de-France (V)

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Découvertes dans le domaine de la peinture religieuse du XIXe siècle en Île-de-France (V) [1]

Hormis un complément à nos notices précédentes sur le Jésus-Christ et la Samaritaine d’Émile Signol [2], cette nouvelle livraison concerne deux peintres très différents, liés tous les deux à la Seine-et-Marne quoique demeurant à Paris. Si la production du premier, Sébastien Norblin de la Gourdaine (1796-1884), a été très importante, et ce jusqu’à la fin de sa longue vie, celle du second, Louis-Félix Leullier (1811-1882), semble avoir été beaucoup moins conséquente après les années 1850. Nous reviendrons plus longuement sur ce dernier artiste dans un essai biographique et une tentative de catalogue des œuvres repérées pour lesquels nous avons accumulé une documentation conséquente. Nous avons, dans cet article, privilégié l’illustration des décors et tableaux religieux de ces deux contemporains, aux dépens des autres genres qu’ils ont abordés. Comme nous le soulignons toujours, nous sommes tout à fait preneur de critiques et d’ajouts que nous pourrons signaler d’une livraison à l’autre.

ADDITIF À :

Émile Signol (Paris, 16 germinal, an XII (6 avril 1804) - Montmorency, 4 octobre 1892) Jésus-Christ et la Samaritaine

Œuvre en rapport :

James-Charles Armytage d’après Émile Signol (ill. 1)
Christ & the woman of Samaria
1849 (?)
Gravure sur papier chiffon
H. 26,67 ; L. 20,32
Inscriptions :
En bas à gauche, sous le cadre décoré entourant la scène principale : Emile Signol.
En bas au milieu, en pied de page : CHRIST & THE WOMAN OF SAMARIA
En bas à droite, sous le cadre décoré entourant la scène principale : J. C. Armytage
En légende du médaillon inférieur du cadre : CHRIST APPEARING TO THE DISCIPLES
Historique :
Cette gravure était en vente, le 25 avril 2023, par la galerie Gary Germer & Associates à Portland (Oregon) aux États-Unis, sur le site en ligne Ebay ; la date de 1849, non portée sur la gravure, est fournie par le galériste, sans que nous en connaissions la raison, quoiqu’elle s’avère vraisemblable.
Lieu de conservation actuel :
Portland, Oregon, États-Unis, galerie Gary Germer & Associates.
Propriété privée.

1. James-Charles Armytage (1802-1897), d’après Émile Signol
Christ & the woman of Samaria, 1849
Gravure sur papier chiffon – 26,67 x 20,32 cm
États-Unis, Portland (Oregon), Galerie Gary Germer & Associates
Photo : Galerie Gary Germer & Associates, via Ebay
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Nous avions montré, dans une de nos précédentes livraisons, combien l’œuvre d’Émile Signol avait été diffusée par l’estampe à travers toute la France, tout particulièrement Jésus-Christ et la Samaritaine, mais nous n’avions alors repéré que des lithographies réalisées par des artistes français, même si deux au moins de leurs éditeurs avaient des correspondants en Allemagne, Autriche, Angleterre et aux États-Unis [3]. Tout récemment, nous avons trouvé sur le site de vente en ligne Ebay, une preuve que ce tableau avait été reproduit par un prolifique graveur et éditeur anglais, James-Charles Armytage (1802-1897).
Son interprétation du tableau de Signol est différente de celle de ses homologues français en ce qu’elle ne se contente pas de reproduire l’œuvre, mais l’accompagne d’un cadre baroque d’entrelacs, interrompu aux quatre points cardinaux par des médaillons renfermant des scènes qui ne nous semblent pas être dues à Signol, ni issues d’aucune autre de ses compositions. De haut en bas, dans le sens des aiguilles d’une montre : L’Agneau portant la croix inscrit dans un médaillon rond flanqué de deux anges portant des palmes, un ange élevant une âme au ciel dans un médaillon vertical ovale soutenu par ce qui semble être un atlante ailé (un ange ?), le Christ apparaissant aux disciples dans un médaillon horizontal ovale portant la légende CHRIST APPEARING TO THE DISCIPLES et enfin Madeleine élevée au ciel par un ange formant pendant avec son vis-à-vis, toutes iconographies rappelant la résurrection et la rédemption.
L’ensemble, avec son cadre décoratif, évoque une enluminure. Cette gravure pourrait servir d’illustration pour un livre religieux, un catéchisme ou un missel, voire pour une image pieuse, la principale différence avec ceux-ci étant que le message délivré ici est implicite et non explicite. Ce didactisme est absent des lithographies publiées dans notre deuxième livraison, simples reproductions d’une œuvre d’art illustrant un moment important de la révélation dans le Nouveau Testament [4].

Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (Paris, 24 février 1796 – Paris, 18 août 1884)

2. Anonyme
Portrait de Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Entre 1826 et 1830
Huile sur toile - 47,5 X 37,5
Rome, Académie de France, inv. 2016.0.63
Photo : Académie de France à Rome – Villa Médicis
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Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin (ill. 2), plus connu sous le surnom de Sobeck [5], est né à Varsovie le 24 février 1796 et mort à Paris le 18 août 1884 à près de quatre-vingt-dix ans [6]. Il est le fils du second mariage de Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine (1745-1830), peintre français né à Misy-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) qui fit la plupart de sa carrière en Pologne où il vécut trente ans et fut peintre pour les familles de magnats Czartoryski puis Radziwill, ainsi que pour le roi Stanislas II Auguste. Sébastien, rentré en France avec sa famille en 1804, effectua ses études au collège de Provins puis fit ses classes dans les ateliers de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) et de Merry-Joseph Blondel (1781-1853) et se présenta avec assiduité au concours du Prix de Rome de 1816 à 1825, sa ténacité trouvant sa récompense avec un Premier grand prix cette dernière année [7]. Il demeura à l’Académie de France à Rome de 1826 à 1830 [8], mais resta en Italie jusqu’en 1832 [9]. Il est nommé professeur à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1837 [10], où il eut comme élèves Jean-Pierre-Alexandre Antigna (1817-1878) et Victor-Casimir Zier (1822-1883). Ses premières expositions, parfois sous le nom de « Norblin le jeune », eurent visiblement lieu dans les salons du nord de la France : Douai (1819, 1821, 1823, 1825 et 1833), Lille (1822 et 1825), Arras (1833) et Boulogne-sur-Mer (1847) [11], ainsi qu’en Picardie, à Amiens en 1844 [12] ; il y est récompensé de quatre médailles d’argent, à Douai en 1819, 1823 et 1825 et à Lille en 1822 [13]. Ses présentations étaient alors essentiellement des anatomies et des têtes d’étude [14], ainsi que des sujets antiques liés à son travail aux Beaux-Arts où il tentait depuis 1816 d’obtenir le Premier grand prix. Si l’on excepte un épisode de l’Ancien Testament, le Dalila livrant Samson aux Philistins [15] présenté à Lille en 1822 (n° 352) puis à Douai en 1823 (n° 389), c’est dans cette dernière ville qu’il exposa, la même année et pour la première fois, deux sujets religieux d’iconographie néotestamentaire : Une tête de Vierge (n° 393) et Une madone (n° 394) [16]. Il commença à exposer au Salon de Paris en 1827 [17] puis y présenta régulièrement des œuvres en 1833 [18], 1834, 1836, 1839, 1841, 1842, 1844, 1846, 1847, 1848, 1849, 1850, 1857, 1859, 1861, 1863, 1874 et 1876, obtenant une médaille de deuxième classe en 1833 et une de première classe en 1844. Dès 1835, il reçut sa première commande de l’État [19] et, en 1836 et 1837, il est sollicité pour réaliser deux copies destinées au tout nouveau musée historique de Versailles [20]. Très rapidement, Norblin se tourna vers la peinture religieuse qui va devenir son thème de prédilection, sans abandonner pour autant totalement le paysage, genre qui l’avait beaucoup occupé lors de son séjour italien [21], les portraits ou l’Antiquité. Dans le premier domaine qui nous occupe ici, il va essentiellement s’intéresser au Nouveau Testament, présentant une Sainte Famille (ill. 3) au Salon de 1833 (n° 1798) [22] qu’il exposa aussi à Douai (n° 388) et Arras (n° 263) la même année.

3. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Sainte Famille, 1832
Huile sur toile – 80 x 60 cm
Collection particulière
Photo : AuctionArt Rémy Le Fur & Associés
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La vie du Christ retint surtout son attention avec Jésus-Christ guérissant le paralytique dans la piscine de Bethsaïda (ill. 4 et 5) [23], Jésus au jardin des Oliviers [24], Jésus-Christ et les petits enfants (ill. 18) [25] ou encore La décollation de saint Jean, daté de 1849 et exposé au Salon de 1850, sous le n° 2322 (ill. 6 et 7) [26].


4. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus-Christ guérissant le paralytique dans la piscine de Bethsaïda, ≤1838
Pierre noire, lavis sépia, lavis brun, rehauts de blanc sur papier brun – 42,5 x 29,5 cm
Collection particulière
Photo : galerie Émeric Hahn
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5. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus-Christ guérissant le paralytique dans la piscine de Bethsaïda, 1838
Huile sur toile – 41 x 27 cm
Collection particulière
Photo : CourtesyMillon
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6. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
La décollation de saint Jean, 1850
Huile sur toile – 32,5 x 24 cm
Collection particulière
Photo : Deloys, groupe Ivoire
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7. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
La décollation de saint Jean, 1849
Huile sur toile – 367 x 253 cm
Paris, église Saint-Nicolas-des-Champs, chapelle Saint-Jean-Baptiste
Photo : Ville de Paris, COARC, Emmanuel Michot
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Nous sommes sans doute loin de connaître l’ensemble de ses iconographies néotestamentaires, comme en témoigne un curieux Jésus au milieu des docteurs égyptisant (ill. 8) connu par l’estampe [27] ou les mentions, dans le catalogue de la vente après décès, d’une Descente de croix, d’un Jésus et Madeleine ou encore d’un Sommeil de l’Enfant Jésus [28].


8. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus au milieu des docteurs (titre Zimmer), ≤ 1858
Estampe tirée de
Sébastien Norblin de la Gourdaine, Les Sept Sacrements exécutés dans la Chapelle des Catéchismes à l’église St-Jacques-du Haut-Pas et autres compositions par S.-L.-G. Norblin, 1858
Photo : galerie Émeric Hahn
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Rare incursion dans l’Ancien Testament, il présenta au Salon de 1849, une Rachel (n° 1548) que le Dictionnaire de Bellier et Auvray localise dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs de Paris, mais que nous n’avons pu retrouver [29].


9. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
La Vision de saint Luc, 1836
Huile sur toile – 215 x 150 (à la vue)
Le Havre, cathédrale Notre-Dame
Photo : Service Patrimoines–pôle Inventaire, Direction Culture et Patrimoine, Région Normandie
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10. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Saint Paul à Athènes, 1844
Huile sur toile – 320 x 480 cm
Mantes-la-Jolie, collégiale Notre-Dame
Photo : Wikipédia, Pierre Poschadel
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11. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Saint Paul convertissant Lydie, ≤ 1861
Huile sur toile – dimensions non connues
Beaucaire, église paroissiale Saint-Paul
Photo : Inventaire général, Région Occitanie, Marc Kérignard
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12. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Saint Pierre, 1846
Huile sur toile – dimensions non connues
Savigny-lès-Beaune, église paroissiale Saint-Cassien
Photo : MPP
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Il se consacra également à la vie des saints avec une Sainte Cécile exposée à Douai à une date inconnue [30], la Vision de saint Luc (ill. 9) [31], Saint Paul à Athènes (ill. 10) [32], Saint Paul convertissant Lydie (ill. 11) [33], un Saint Pierre daté de 1846 conservé dans l’église Saint-Cassien de Savigny-lès-Beaune (ill. 12) [34], le Martyre de saint Laurent (ill. 13) [35] ainsi que deux cartons représentant Sainte Suzanne en prière est protégée par un ange contre Maximin (sic) son fils et L’Impératrice Sereine vient dans la nuit couvrir d’un voile le corps de sainte Suzanne, mise à mort par l’ordre de Dioclétien [36] qui ont sans doute servi pour le décor de la chapelle éponyme dans l’église Saint-Roch à Paris peinte par Norblin de la Gourdaine en collaboration avec son élève Victor-Casimir Zier en 1857-1858, toujours conservé aujourd’hui [37].


13. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Le martyre de saint Laurent, 1846
Huile sur toile – 280 x 200
Saint-Mamet-la-Salvetat, église paroissiale Saint-Mamet
Photo : Conservation des antiquités et objets d’art du Cantal, Guilaine Pons
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14. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Sainte Suzanne en prière est protégée par un ange contre Maximien son fils, version 1, 1857
Sanguine, lavis noir, lavis brun, rehauts de blanc sur papier beige – 35,7 x 21 cm
Esquisse pour la chapelle Sainte-Suzanne de l’église Saint-Roch à Paris, collection particulière
Photo : galerie Émeric Hahn
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15. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Sainte Suzanne en prière est protégée par un ange contre Maximien son fils, version 2, 1857
Pierre noire, lavis brun, rehauts de blanc sur papier blanc – 32,3 x 22 cm
Esquisse pour la chapelle Sainte-Suzanne de l’église Saint-Roch à Paris, collection particulière
Photo : galerie Émeric Hahn
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Norblin décora également d’autres églises parisiennes : deux chapelles latérales de l’église Saint-Louis-en-l’Île (1845) [38], la chapelle des Catéchismes de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas (1851-1854) [39], la chapelle des Catéchismes de l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux avec un Jésus donnant à saint Pierre les clefs du paradis (1863-1864) (ill. 16 et 17) [40] et la chapelle de la Pieta de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais (1868-1872) [41].


16. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus donnant à saint Pierre les clés du paradis, 1863
Pierre noire, encre noire, rehauts de blanc sur calque contrecollé – 24 x 20,5 cm
Esquisse pour la chapelle Sainte-Geneviève de l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux à Paris, collection particulière
Photo : galerie Émeric Hahn
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17. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus donnant à saint Pierre les clés du paradis, 1864
Huile sur toile – 275 x 235 cm
Paris, église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux, chapelle Sainte-Geneviève (en cours de restauration)
Photo : Ville de Paris, COARC, Jean-Marc Moser
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Pendant toute cette période, il continua, malgré ses activités de décorateur extrêmement prenantes, à dessiner et peindre des sujets religieux, espaçant fortement ses présentations au Salon. On peut ainsi mentionner plusieurs dessins comme La Vierge au pied de la croix (1848), Saint Jean à Pathmos (1855), L’éducation de la Vierge (1856), une série sur la vie de la Vierge (1866) et une Vierge et enfant à la fontaine de 1879 [42]. Plusieurs musées possèdent par ailleurs des dessins de l’artiste, liés souvent à des projets de décoration, comme le musée des Beaux-Arts de Rennes, par exemple [43].
Vers 1856, Sébastien Norblin de la Gourdaine réalisa des décors pour l’hôtel Lambert [44] à Paris, occupé depuis 1843 par le prince Adam Jerzy Czartoryski (1770-1861), homme politique polonais conservateur qui avait été à la tête de l’insurrection contre le tsar de Russie en 1830-1831. Cet hôtel, non loin de la résidence de l’artiste [45], était devenu depuis lors la plaque tournante de l’émigration polonaise, et le lieu où il donnait certainement ses cours de sculpture et de peinture à Isabelle Czartoryska (1830-1899), fille du magnat et future peintre elle-même [46] ; pendant toute sa carrière, Sébastien Norblin de la Gourdaine resta d’ailleurs très proche du milieu polonais parisien [47]. C’est à cette même époque, le 12 juillet 1859, qu’il est fait chevalier de la Légion d’honneur [48] et qu’il se consacra, pendant les années 1860, à des publications ayant pour sujet les œuvres de Virgile [49]. Il est intéressant de signaler qu’il était également, et ce dès le début des années 1840, un amateur intéressé par la numismatique qui possédait une collection dans ce domaine [50] et qu’il effectua une donation de petits objets antiques à l’école des Beaux-Arts de Paris, qui lui avaient sans doute servi de modèles pour certaines de ses œuvres [51]. Il décède à l’âge avancé de quatre-vingt-huit ans.

S’il fut un peintre parisien résidant dans la capitale, plus particulièrement sur l’Île Saint-Louis, d’abord au 11 quai de Bourbon puis au 31 quai d’Anjou [52], force nous est de constater que, dans l’état actuel de nos recherches, il exposa surtout, entre 1819 et 1847, dans les salons du nord de la France, hormis ses présentations à celui de Paris. En outre, il semble qu’il était resté attaché au sud de la Seine-et-Marne dont son père était originaire [53], où il avait fait ses études au collège de Provins, ce qui pourrait expliquer un don de sa part à la commune de Varennes-sur-Seine, limitrophe de Montereau-Fault-Yonne, et située à quelques kilomètres du berceau familial de Misy-sur-Yonne.

Jésus-Christ et les petits enfants (ill. 18)
1856
Huile sur toile ; bois peint en faux bois (cadre)
H. 76 ; L. 99 (toile) ; La 19 (baguette du cadre)
Sdbg, à la peinture rouge-orangé : norblin 1856 (ill. 19)
Historique :
Nous ne possédons aucun renseignement sur le mode d’arrivée de ce tableau à Varennes-sur-Seine.
Expositions :
Salon de 1857, n° 2007.
Bibliographie :
Léon Tual (com.-priseur), Catalogue de tableaux, esquisses et dessins (...) par suite du dé-cès de monsieur Sébastien Norblin (prix de Rome 1825), cat. vente, Paris, hôtel Drouot, salle n° 9, samedi 14 février 1885, Paris, 1885, p. V et 8, n° 17 (esquisse) ; Palissy, PM77005026
Lieu de conservation :
Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), église paroissiale Saint-Lambert, bas-côté nord, au-dessus des fonts baptismaux (ill. 20).

Classé Monument historique le 18 juillet 2022
Propriété de la commune, dans l’état actuel de nos connaissances.


18. Sébastien-Louis-Wilhelm Norblin de la Gourdaine dit « Sobeck » (1796–1884)
Jésus-Christ et les petits enfants, 1856
Huile sur toile – 76 x 99 cm
Varennes-sur-Seine, église paroissiale Saint-Lambert, bas-côté nord
Photo : Département de Seine-et-Marne, Yvan Bourhis
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19. Détail de la signature
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Ce tableau, exposé au Salon de 1857, tire son iconographie des trois évangiles synoptiques :
Matthieu 19:13-15 : « 13 Alors des gens lui amenèrent des petits enfants afin qu’il pose les mains sur eux et prie pour eux. Mais les disciples leur firent des reproches. 14 Jésus dit : "Laissez les petits enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent." 15 Il posa les mains sur eux et partit de là. »
Luc 18 : 15-17 : « 15 Des gens amenèrent à Jésus même des bébés pour qu’il pose les mains sur eux. En voyant cela, les disciples leur firent des reproches. 16 Mais Jésus fit approcher les enfants et dit : "Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le Royaume de Dieu appartient à ceux qui sont comme eux. 17 Je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui ne reçoit pas le Royaume de Dieu comme un enfant ne pourra jamais y entrer". »
Marc 10 : 13-16 : « 13 Des gens lui amenaient des petits enfants afin qu’il les touche, mais les disciples leur firent des reproches. 14 Voyant cela, Jésus fut indigné et leur dit : "Laissez les petits enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. 15 Je vous le dis en vérité : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas." 16 Puis il les prit dans ses bras et les bénit en posant les mains sur eux. ».
Norblin est extrêmement respectueux du texte biblique, accompagnant, dans le catalogue du Salon, le titre de son tableau d’un extrait de l’évangile de saint Marc : « 15. Je vous le dis, en vérité, quiconque ne recevra point le royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera point (Évangile selon saint Marc, ch. X) ». Il bâtit sa composition sur les deux groupes opposés, tant physiquement qu’intellectuellement, des disciples disposés sur et autour d’une estrade en un groupe compact à droite, et celui des femmes et des enfants à gauche. Jésus, au centre de la scène, forme un lien tout autant physique qu’idéologique entre ces groupes ; il est accoudé presque nonchalamment, enseignant aux apôtres de sa main gauche à l’index tendu et bénissant les enfants de la dextre. Une bande médiane inclut les mères et leur progéniture, le maître et deux des disciples devant le praticable, ces derniers étant disposés sur une diagonale montante gauche droite qui part de saint Pierre (?) assis par terre, se poursuit par saint Jean (?) et s’achève avec l’apôtre portant un manteau bleu debout sur l’estrade devant trois de ses compagnons. Cette disposition n’est pas sans rappeler l’organisation de certains groupes de personnages de L’École d’Athènes de Raphaël ou de L’Apothéose d’Homère d’Ingres auquel la façade de temple antique visible en arrière-plan du tableau de Norblin semble rendre hommage. Sans être certain que Norblin de la Gourdaine ait connu cette œuvre, il convient également de rapprocher son tableau du Christ et les enfants de Sébastien Bourdon (1616-1671) conservé au musée du Louvre [54] et qui présente une répartition des groupes assez semblable, ainsi qu’un arrière-plan architectural tout aussi éclectique, dans une composition beaucoup plus dense.

Ce décor qui mélange Antiquité, portique palladien et maisons italiennes contemporaines de l’artiste est dominé à senestre par une haute tour carrée, plutôt médiévale, dont la masse verticale forme contrepoids au groupe resserré et quelque peu hiératique des apôtres. La petite foule formée par les quatre femmes et leurs enfants, plus désordonnée, semble très circonspecte, une des mères debout regardant avec crainte, désapprobation et peut-être un peu de défi, les compagnons de Jésus. Leur façon de tenir leurs enfants rappelle également l’intimité souvent représentée de Marie et de son fils, tout à la fois symbole de pureté et d’innocence. La gamme colorée, tout à fait ingresque dans l’opposition des couleurs très vives des manteaux des disciples et beaucoup plus pastel et douce pour les familles, exprime la dureté protectrice des apôtres pour le Fils, face à l’Innocence donnant accès au royaume du Père. De même, le manteau bleu de Jésus, répondant à celui de l’apôtre juché sur l’estrade, le lie au groupe des disciples, alors que le rose éteint de sa robe répond à celles des mères de famille. Enfin, le blanc de la robe de la femme agenouillée à gauche et celui du manteau de Jean encadrent et font ressortir la figure centrale de Jésus.

Cette iconographie a fait l’objet de nombreuses œuvres peintes et graphiques, rarement de sculptures, où les enfants et leurs mères sont plus ou moins proches de Jésus et ce dernier plus ou moins impliqué dans le groupe des apôtres, presque toujours réprobateurs, leur tournant souvent le dos même s’il fait de la main un geste d’enseignement, voire un mouvement d’arrêt à leur adresse [55]. La bénédiction des enfants se fait soit d’une seule main, comme chez Norblin, soit des deux mains [56]. Rares sont les peintures excluant totalement les apôtres déjà (con)vaincus, où les rejetant à l’arrière-plan, comme dans le tableau de Johann-Friedrich Overbeck (1789-1869) [57] ou celui plus tardif d’Émile-Charles-Hippolyte Lecomte-Vernet (1821-1874) [58], mais c’est un schéma que l’on trouvera très souvent sur les images pieuses de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, sans doute en raison du format contraint de celles-ci, ainsi que sur les Catéchismes destinés aux enfants [59]. L’originalité du tableau de Norblin réside dans la focalisation de la composition sur la remontrance visiblement expliquée de Jésus aux apôtres, celui portant une toge bleue semblant l’interlocuteur principal devenu pensif devant les propos fermes de son maître alors que Jean semble se défendre d’avoir voulu l’offenser ; le geste de bénédiction de Jésus apparaît alors presque secondaire par rapport à la parole dispensée aux disciples et le fait, assez rare, qu’il soit assis renforce l’impression d’une lectio. La scène évoque une discussion calme mais ferme, sans l’impression d’autorité explicite que l’on trouve par exemple dans le Jésus et les petits enfants [60] du baron François Gérard (1770-1837), conservé dans la chapelle Saint-Pierre de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris ou dans le Jésus-Christ et les petits enfants d’Hippolyte Flandrin (1809-1864), daté de 1836-1838 [61], où Jésus debout tourne ostensiblement le dos aux apôtres réprobateurs ; ces deux tableaux mettent strictement en scène l’indignation du Christ précisément mentionnée par le seul saint Marc [62]. Chez Norblin de la Gourdaine, bien que le texte accompagnant le titre de son tableau dans le catalogue du Salon soit tiré du même évangile, il fait au contraire preuve de pédagogie et enseigne, ce qui explique qu’il ne soit pas pressé, comme souvent, par le groupe des disciples ou celui des mères et de leurs enfants : le temps de l’action, l’enlacement des enfants, est ici à venir. Le seul autre tableau qui nous semble représenter le Christ cherchant plus à enseigner qu’à imposer, est celui récemment retrouvé de Louis Hersent (1777-1860) [63] où Jésus semble même un peu dépassé par les actions assez virulentes de ses disciples, demandant visiblement à Pierre de les faire cesser ; il est vrai que l’afflux des mères et de leur progéniture est assez impressionnant et semble se poursuivre hors champ.
Le cadre repeint en faux bois était anciennement doré et est sans doute celui d’origine.

20. Emplacement du tableau en 2022
dans la chapelle des fonts baptismaux
Photo : Département de Seine-et-Marne, Yvan Bourhis
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L’ensemble toile et cadre est dans un état médiocre, mais sans perte de matière picturale. On peut noter un gondolement léger de la toile dans le tiers inférieur, qui perturbe un peu la lecture de l’œuvre. Le vernis est jauni et encrassé et un nettoyage et une régénération dudit vernis apporteraient déjà une meilleure lecture de l’ensemble. Même si la présentation du tableau, au centre d’un retable de qualité médiocre, n’est pas parfaite, elle est peut-être d’origine, excepté la croix en bois blanc qui semble postérieure. Une investigation à l’aide de sondages en recherche de polychromie serait possible, même si la peinture faux-bois, caractéristique du XIXe siècle, est peut-être originale et que le présent retable date sans doute de la fin de ce dernier siècle, voire du début du suivant.

Louis-Félix Leullier (Paris, 14 novembre 1811 - Paris, 23 février 1882)

Nous ne connaissons rien des premières années de formation de Leullier. Élève du baron Jean-Antoine Gros (1771-1835), il présenta sans succès le prix de Rome en 1832, 1834 et 1835 ainsi que le concours des esquisses peintes en 1834 [64]. De 1835 à 1839, d’après certaines nécrologies, il aurait séjourné en Italie, à Rome, Florence et Venise, en compagnie du peintre Simon Guérin (1812- ?) [65]. Il exposa dès 1838 dans les salons du nord de la France, à Arras (1838), Cambrai (1838), Valenciennes (1838) et Boulogne-sur-Mer (1841 et 1843) [66], ainsi qu’à Amiens de 1839 à 1841 [67]. Il participa également à des expositions en Normandie, à Lisieux (1841) [68] ou encore à Rouen où il obtint une médaille d’argent dès sa première présentation pour son Départ pour la croisade [69], après avoir reçu une médaille d’argent de deuxième classe dans la section « tableaux d’histoire » à Arras en 1838. Il exposa assez régulièrement au Salon des artistes français à Paris en 1838 [70], 1839, 1841, 1842, 1843, 1846, 1847, 1849, 1850, 1852, 1855, 1869 et 1870, obtenant une troisième médaille dès sa deuxième présentation en 1839 et une deuxième en 1841. Toutes les premières toiles qu’exposa Leullier représentaient des animaux et des chasses exotiques (lions, tigres, etc.), veine qu’il continua d’exploiter tout au long de sa carrière, sans que l’on sache comment cette passion lui était venue [71], mais sans doute pas lors de son séjour italien qui lui inspira plutôt des scènes historiques tirées de l’histoire romaine et italienne.


21. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Les chrétiens livrés aux bêtes dans le Colisée de Rome sous l’empereur Domitien l’an 90 de Jésus-Christ, 1840
Huile sur toile – 178,4 x 260,4 cm
États-Unis, Dakota du Sud, Greenville, Bob Jones University, Museum & Gallery
Photo : Museum & Gallery at Bob Jones University, Greenville, SC
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Il représenta également des scènes inspirées de l’histoire chrétienne comme Départ pour la croisade [72], Les chrétiens livrés aux bêtes dans le Colisée de Rome sous l’empereur Domitien l’an 90 de Jésus-Christ (ill. 21) [73], Martyrs à Rome (Salon de 1839, n° 1379), et romaine avec Incendie de Rome par les Vandales en 450 (Salon de 1843, n° 811). Beaucoup de ces scènes furent l’occasion pour le peintre de représenter des animaux exotiques, une de ses principales sources d’inspiration, comme pour Lion de l’Atlas [74], Lions de Barbarie [75], Chasse aux lions (Salon de 1843, n° 810), Chasse aux caïmans sur les rives du Mississipi (Salon de 1847, n° 1098), Chasse aux tigres dans les jongles [sic] aux Indes [76] ou une Scène dans le Maroc (ill. 22) [77].

22. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Scène dans le Maroc, ≤ 1847
Huile sur toile – 65,5 x 81,7 cm
Marseille, musée des beaux-arts, inv. BA 182
Photo : Ville de Marseille, musée des beaux-arts
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Il réalisa également des paysages exposés au Salon de 1846 : Promenade dans la prairie (n° 1205) et Promenade sur les lagunes (n° 1206). Il s’intéressa aussi à l’illustration de grands classiques comme l’Orlando furioso de l’Arioste avec Le magicien Atlant (Salon de 1842, n° 1270) ou à la vie des grands auteurs avec Camoëns, auteur de la Lusiade, meurt de misère à Lisbonne (Salon de 1838, n° 668) [78] et Le Dante proscrit, au moment de quitter le territoire de sa patrie, fait un éternel adieu à Florence qu’il aperçoit encore [79]. Il réalisa également un dessin, copie du Songe d’Ossian, d’après Girodet [80]. Nous ignorons par ailleurs le thème exact de L’homme entre le vice et la vertu (Salon de 1850, n° 2017) qui pouvait avoir une connotation religieuse. Enfin, il représenta des évènements plus « contemporains » comme La course de chevaux libres à Rome. Cette course a lieu pendant les jours de carnaval ; le départ se fait de la place du Peuple une heure avant la nuit [81], Héroïsme de l’équipage du vaisseau Le Vengeur, 4 juin 1794, [82] ou Les inondés de la Loire [83]. Enfin, il ne réalisa guère de portraits, si ce n’est, en 1836, celui du baron Gros qu’il détruisit [84] et le pastel présenté au Salon de 1852 (n° 840) sous le simple titre de Portrait [85].


23. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Daniel dans la fosse aux lions, 1842
Huile sur toile – 81,5 x 114 cm
Collection Fabienne et Thierry Zimmer
Photo : Thierry Zimmer
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24. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Entrée de Notre Seigneur Jésus-Christ dans Jérusalem, ≤ 1859
Huile sur toile – 62 x 87,5 cm
Arras, musée des beaux-arts, inv. 945.95
Photo : Ville d’Arras, musée des beaux-arts
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Très tôt, cet artiste a réalisé de nombreuses œuvres religieuses, parfois tirées de l’Ancien Testament comme Daniel dans la fosse aux lions (ill. 23) [86], mais surtout du Nouveau Testament comme Le Christ au tombeau [87], Entrée de Notre Seigneur Jésus-Christ dans Jérusalem (ill. 24) [88], Notre Seigneur Jésus-Christ présenté au peuple [89] (ill. 25), Le Christ mort sur la croix [90] (ill. 34).


25. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Notre Seigneur Jésus-Christ présenté au peuple, ≤ 1859
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
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Il décora également, entre 1842 et 1848, la chapelle Saint-Fiacre de l’église Saint-Médard à Paris, cet ensemble ayant disparu dès le début du XXe siècle.
De sa vie personnelle, nous ne connaissons que quelques bribes. Nous savons, par exemple, qu’il fit partie, en 1844, des fondateurs de la Confiance, Compagnie d’assurances à primes contre l’incendie [91], et qu’il épousa, à une date inconnue, Laure Soisson (1820-1865), veuve Maletra, comme en témoigne l’épitaphe de la tombe familiale du cimetière du Père Lachaise à Paris (consulté le 25 avril 2023) [92] : c’est à peu près tout. Sa production connue semble significativement réduire après 1850. Avait-il été touché par le choléra, comme une nécrologie de 1882 semble l’indiquer [93], ce qui aurait pu lui laisser des séquelles invalidantes et expliquerait ainsi cette diminution d’activité ? Force nous est en tout cas de constater que nous ignorons totalement s’il continua à peindre entre 1870, date de sa dernière présentation au Salon, et 1882, année de son décès. Le volume contenant cent vingt-cinq photographies de ses tableaux, conservé au Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, ne précise pas la date des œuvres [94]. Une des dernières traces d’activité que nous possédions est la mention de son nom dans une liste de remerciements accompagnant l’ouvrage de Justin Tripier Le Franc sur le baron Gros, publié en 1880 [95].

Prédication de saint Fiacre (ill. 26)
≤ 1842
Huile sur toile ; bois stuqué et doré (cadre)
H. 75 ; L. 65 (toile)
Ssnd
Historique :
Ce tableau aurait été donné à la ville de Gretz-Armainvilliers par la famille de l’artiste.
Bibliographie :
Antoine Jourdain, Un petit village briard, Gretz-Armainvilliers, Société historique de Villiers-sur-Marne et de la Brie française, Villiers-sur-Marne, 1986, p. 72-73 ; Jean-Luc Flohic (dir.), Le patrimoine des communes de la Seine-et-Marne, 2, coll. Le patrimoine des communes de France, FLOHIC éditions, 2001, p. 1440.
Lieu de conservation :
Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, nef, mur nord.

Inscrit Monument historique le 03/09/1987
Propriété de la commune, dans l’état actuel de nos connaissances.

26. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Prédication de saint Fiacre, vers 1842
Huile sur toile – 75 x 65 cm
Gretz-Armainvilliers, église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, mur nord de la nef
Photo : Département de Seine-et-Marne, Yvan Bourhis
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Œuvres en rapport :

Louis-Félix Leullier (Paris, 14 novembre 1811 - Paris, 23 février 1882)

Prédication de saint Fiacre (ill. 27)
≤ 1842 [96]
Dessin sur papier au fusain relevé de gouache
H. 42, L. 32,5
Ssnd
Historique :
Ce dessin proviendrait de la collection d’un descendant de l’artiste, d’après le catalogue Daguerre ; contrairement à ce qui est précisé sur le site de cette maison de ventes aux enchères, il ne s’agit pas de l’esquisse préparatoire au tableau de Gretz-Armainvilliers, mais plus vraisemblablement de celle du décor de l’église Saint-Médard de Paris.
Bibliographie :
Daguerre Paris, Dessins et Tableaux anciens, Archéologie, Céramique, Argenterie, Mobilier et Objets d’art, Tapis et Tapisserie, Drouot Richelieu salle 5, 13/05/2015, n° 58, catalogue Daguerre, (consulté le 25 avril 2023).
Lieu de conservation :
Collection privée

27. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Prédication de saint Fiacre, vers 1842
Fusain et gouache sur papier – 42 x 32,5 cm
Collection particulière
Photo : Desbenoit-Fierfor
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Anonyme

Prédication de saint Fiacre (ill. 28)
Entre 1842 et 1880 (?) [97]
Photographie d’un dessin
Inscriptions :
Sous la photographie, en bas à gauche, au tampon à marquer en creux : F. LEULLIER PX
Historique :
Cette photographie fait partie d’un album comportant cent vingt-cinq clichés des tableaux de Leullier, sans doute réalisé vers 1880.
Lieu de conservation :
Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie, inv. DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).


28. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Prédication de saint Fiacre, entre 1842 et 1880 (?)
Photographie d’un dessin
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
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29. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Prédication de saint Fiacre, entre 1849 et 1877
Photographie
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
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Anonyme

Prédication de saint Fiacre (ill. 29)
Entre 1849 et 1877 (?) [98]
Photographie
Inscriptions :
Sous la photographie, en bas à gauche, au tampon à marquer en creux : F. LEULLIER PX
Historique :
Cette photographie a été faite in situ, dans la chapelle Saint-Fiacre de l’église Saint-Médard de Paris ; elle fait partie d’un album comportant cent vingt-cinq clichés des tableaux de Leullier, sans doute réalisé vers 1880.
Lieu de conservation :
Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie, inv. DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).


30. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Saint Fiacre distribuant des aumônes, entre 1849 et 1880 (?)
Photographie d’un dessin
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
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31. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Saint Fiacre distribuant des aumônes, entre 1849 et 1877
Photographie
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
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Les descriptions contemporaines des peintures murales à l’encaustique de l’église Saint-Médard de Paris [99], qui étaient déjà en très mauvais état en 1877, ne laissent aucun doute sur le fait que le tableau conservé en Seine-et-Marne est bien une esquisse, voire l’idée initiale de la première des quatre scènes composant ce décor qui se trouvait côté est au-dessus de l’autel. Leullier l’avait commencée en 1842 et achevée en 1844, pour la somme de trois mille sept cent trente-neuf francs, alors que les trois autres iconographies ne furent terminées qu’en 1848 [100]. Dès 1877, ces peintures se dégradent et il est fait appel à l’artiste lui-même pour envisager une restauration. Devant la somme nécessaire, la Commission des beaux-arts renâcle et affirme qu’il n’y a pas urgence et ce décor disparaît finalement dès le début du XXe siècle, faute de restauration. Heureusement, une récente découverte est venue un peu réparer cet oubli (outrage ?), grâce au repérage de deux photographies des scènes est et ouest prises in situ avant la dégradation (ill. 29 et 31), et d’un dessin qui semble bien représenter La Charité et L’Humilité qui se trouvaient de part et d’autre de la baie (ill. 32) [101].
Outre ces documents, une esquisse, peut-être un modello, est passée en vente en 2015 (ill. 27) [102] ; c’est la présence du monogramme « SF » aux lettres entrelacées dans les écoinçons, au lieu des croix pattées du tableau, qui nous conforte dans cette hypothèse, nombre de chapelles dans les églises présentant cette marque distinctive de leur dédicace. Enfin, la photographie d’un dessin également monogrammé aux angles, peut-être un fusain ou une pierre noire, a été également retrouvée dans l’Album Leullier (ill. 28) [103].

32. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
La Charité (à gauche), L’Humilité (à droite), ≤ 1849
Photographie d’un dessin au trait
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
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Ces œuvres correspondent en tous points à la description contemporaine des peintures de l’église Saint-Médard, telle qu’Antoine Fillioux nous l’a livrée en 1844 : « (...) M. Leullier a trouvé une composition pleine de fraîcheur et naïvement expressive. Au coucher du soleil, les paisibles habitants des villages voisins, laboureurs, vieillards, femmes et enfants, sont venus entendre les pieuses exhortations de saint Fiacre qui, joignant le précepte à l’exemple, a consacré sa journée au travail et la termine par la prière. Le saint occupe le centre de la composition, les auditeurs sont divisés en trois groupes qui se détachent sur un fonds (sic) de paysage d’un style austère et sur un ciel où se dégradent les douces nuances du soleil couchant lumineux ; les figures sont en harmonie avec le site agreste où se passe la scène, et avec l’effet de grande lumière que s’est proposé de rendre le peintre, seulement elles laissent trop de place au paysage et sont, quoique légèrement exécutées, de dimension un peu petite. Le groupe de gauche où figurent de tendres époux et des mères de famille, particulièrement celui du fond où apparaissent, noyés dans la lumière, un vieillard et ses enfants sont disposés avec goût toutefois, les premiers plans largement accusés ne sont pas d’un dessin assez ferme et assez pur, les ajustements manquent de grâce. Certes, il ne s’agissait pas de trouver un choix de nature par trop exceptionnelle, comme celle qu’ont employée Léopold Robert ou Schnetz ; mais il fallait au moins rendre avec plus de soin quelques draperies, dessiner plus vigoureusement quelques parties de nu qui se trouvent rapprochées du regard. La tête du solitaire est belle, d’une animation très louable, mais la main droite de saint Fiacre, dont le geste suit la parole, n’est pas d’une correction satisfaisante. — En revanche, l’œil se repose avec délice sur les fleurs et les fruits placés sur l’herbe à la gauche du pieux solitaire. Le côté saillant de l’œuvre, c’est la richesse de la couleur, la belle harmonie de l’ensemble. M. Leullier est avant tout coloriste ; après cela, son plus grand mérite à mes yeux c’est qu’il peut subordonner ses qualités de coloriste aux exigences des divers sujets qu’il traite. Sombre et chaud dans ses Chrétiens livrés aux bêtes, puissant et plein d’une éclatante vivacité dans le Naufrage du Vengeur, il sait faire parler avec audace toutes les gammes de la couleur. Dans la Prédication de saint Fiacre, M. Leullier a mis en jeu des tons suaves et cette douce lumière orange qui estompe et baigne le paysage par les beaux soirs d’été. Cette peinture est exécutée à l’encaustique, selon les procédés de M. Vivet. L’ornement qui encadre la composition est bien entendu pour l’effet et on a pris soin d’éteindre, comme il convenait, par des vitres dépolies, la lumière oblique venant de la fenêtre du fond. Il est bon qu’on proclame encore la division du travail d’art dans tous les cas où elle est possible, mais il faut éviter le gaspillage, le morcellement d’où naîtrait le désaccord. Nous espérons donc qu’après la nouvelle garantie de conscience et de talent que vient de donner M. Leullier, on lui livrera bientôt l’autre muraille latérale de la chapelle saint Fiacre, qui, de la sorte, sera complétement décorée dans un bon goût architectonique » [104]. Ces peintures furent en effet très appréciées par les critiques de l’époque, comme celui du Bulletin de l’alliance des arts : « On vient de découvrir à Saint-Médard, rue Mouffetard, la chapelle Saint-Fiacre, peinte à l’encaustique par M. Félix Leullier, l’auteur des Chrétiens livrés aux bêtes. Saint Fiacre y est représenté enseignant aux jardiniers la religion et la culture. M. Leullier a fait voir qu’il comprenait aussi bien la peinture calme et religieuse que la peinture vigoureuse et dramatique » [105]. C’est encore cette première scène réalisée qui retint l’attention de Henry Trianon en 1847 : « Voyez la fresque de M. Leullier, dans la chapelle de Saint-Fiacre, à l’église Saint-Médard. Ce n’est certes ni par l’élévation du style, ni par la profondeur de l’expression, ni même par le savant emploi de la couleur et du dessin qu’elle se recommande ; mais l’artiste a si franchement abordé son sujet, il a si bien mis de côté ou plutôt dissimulé si adroitement la coquetterie habituelle de son pinceau, il a fait preuve, en cette occasion, de tant de bonhomie et de candeur, qu’il a rencontré l’effet après lequel bien d’autres auraient peut-être inutilement couru. Quelque chose de pieux et de champêtre en même temps se dégage de cette aimable composition et vient remuer doucement le cœur. Le saint pourrait avoir une attitude plus imposante, mais il ne saurait, à coup sûr, en avoir une qui parlât mieux à son humble auditoire. Les jardiniers qui l’entourent pourraient être groupés avec plus d’art et accentués plus énergiquement ; mais ce ne serait pas sans peine qu’ils offriraient un ensemble plus naturel et plus agréable aux yeux. Enfin, un peu plus d’austérité dans les lignes, dans le coloris et la lumière, ne messiérait pas ; mais alors il faudrait dire adieu à l’expression naïve et délicate qui, de ce tableau, fait pour ainsi dire une églogue évangélique, et peut-être n’aurait-on pas le courage de se résigner à ce sacrifice. Il est pourtant deux reproches assez graves que M. Leullier chercherait vainement à repousser : la partie gauche de sa fresque est trop vide, et la jeune femme, agenouillée près de la ligne de terre, n’a pas de jambes » [106]. La première de ces deux critiques est difficilement compréhensible, à moins que Trianon n’ait inversé gauche et droite.
En 1849, lors de l’inauguration officielle et du changement de dédicace de la chapelle désormais consacrée à saint Fiacre, « Les jardiniers du Jardin des Plantes et ceux du quartier Saint-Marceau célébrèrent cette cérémonie par une fête superbe » [107].

La composition du tableau de Gretz-Armainvilliers est insérée, comme c’était le cas à l’église Saint-Médard, dans le décor architecturé d’un arc en ogive, ici peint d’un motif de guirlande de fleurs à quatre pétales, alors que sur le site il semble avoir été remplacé par un ruban tournant (ill. 29). Les écoinçons sont ornés chacun d’une croix pattée rouge sur un motif blanc (esquisse d’un monogramme ?) inscrite dans un cercle à épaisse circonférence noire, placé au centre d’un triangle sombre à motifs floraux (?), liséré d’une fine bande blanche ; leur fond brun marbré semble vouloir imiter la pierre. Saint Fiacre est au milieu du tableau ou, plus exactement, c’est son bras droit dressé en geste de prédication qui occupe le centre exact de la composition et semble dessiner une ligne verticale médiane qui aboutirait à la clé de l’arc. De la main gauche, le saint en robe de bure serrée à la taille, barbu et auréolé, s’appuie sur une bêche, un de ses attributs habituels : son costume évoque plus l’habit franciscain que celui des cisterciens qui lui était habituel [108]. Il prêche devant une foule attentive de paysans, celles et ceux placés à gauche de la composition étant debout en un groupe resserré devant lequel, au premier plan, se trouve une femme agenouillée (la « femme sans jambes » d’Henry Trianon), maintenant du bras droit son enfant blond, debout dans une robe écrue. Le côté droit n’est occupé que par un couple debout, la femme devant et l’homme derrière dans la pénombre, dont la tête curieuse semble simplement esquissée ou maladroitement restaurée. Devant eux, aux pieds du saint, sont déposés des fruits et des fleurs ressortant sur le beige du tertre sur lequel est juché Fiacre vers lequel tous les regards attentifs sont tournés. Au second plan, sur la même ligne que le saint, des arbres semblant contraints physiquement par la forme de l’arc se dressent à gauche, alors qu’à droite, c’est un rocher surplombé de végétation qui ferme la composition. Le groupe de l’arrière-plan est constitué d’une charrette tirée par un attelage de deux bœufs reliés par un joug maintenu par un timon, munie de ce qui paraît être un dais replié à l’arrière. À l’intérieur, une femme debout, portant un long voile sur ses cheveux, tient son enfant sur son bras gauche, alors qu’un homme barbu est nonchalamment assis devant elle, un long bâton dans les mains ; ce groupe est sans doute une évocation rurale de la sainte Famille. La scène se déroule à l’instant où le soleil commence à se coucher, alors que le travail est terminé, le ciel bleu se teintant de jaune à l’horizon ; l’éclairage provient d’un point situé à l’extérieur du cadre, légèrement vers la gauche.

Comme l’ont souligné toutes les critiques contemporaines concernant le décor de l’église Saint-Médard, et qui transparaît également dans l’huile sur toile, c’est l’ambiance lumineuse de cette peinture qui retient l’attention, dominée par le bleu du ciel en partie haute, les tonalités lumineuses de beige et de brun de la scène où ressortent, légèrement éteints, le rouge de la tenue de l’homme à gauche au premier plan, le gris de la robe de la femme agenouillée à ses pieds et le bleu de celle du premier plan à droite. L’arrière-plan est noyé dans une luminosité gris-bleu que rehausse le vert de la végétation. Les empâtements de la couche picturale sont essentiellement réservés aux reflets lumineux blancs des vêtements et des fleurs jonchant le sol alors que l’artiste utilise la demi-pâte sur la plupart de la couche picturale assez épaisse, ne laissant jamais transparaître la trame de la toile : seules quelques craquelures d’âge sont visibles. Il est certain que le rendu dans la chapelle devait être différent, tant par l’éclairage intérieur de l’édifice même si l’« on a pris soin d’éteindre, comme il convenait, par des vitres dépolies, la lumière oblique venant de la fenêtre du fond », comme le précise Antoine Fillioux, que par la technique à l’encaustique employée, conférant un aspect plus mat.
Les dessins préparatoires et la photographie du décor original récemment retrouvés, montrent plusieurs différences légères. Si l’on considère que le dessin au fusain (ill. 27) est une première esquisse non encore aboutie, la différence avec le tableau de Gretz-Armainvilliers réside essentiellement, outre l’absence de couleur, dans le côté beaucoup plus simplifié du dessin et l’effacement prononcé des second et arrière plans. On peut aussi noter le côté plus fourni de la végétation surmontant le rocher à droite et le fait que l’auréole du saint soit ici pleine. Le second dessin (ill. 28) se rapproche beaucoup du précédent et semble constituer une deuxième phase du processus créatif, plus détaillée. Ces constatations montrent que ces deux œuvres ne sont pas directement liées au tableau de Gretz-Armainvilliers qui semble constituer un troisième temps de la réflexion du peintre et appartenir lui aussi au processus de création, postérieur aux précédents dessins, mais également inabouti comme en témoigne le côté schématique de certains visages et accessoires. Il est néanmoins le plus proche du décor définitif (ill. 29) avec une auréole simplement tracée, seules les branches des arbres de gauche étant légèrement différentes. Concernant le contexte architectural, si nous avons vu que le décor de l’arc est différent, il nous est impossible de savoir celui qui fut finalement retenu pour les écoinçons : les croix pattées du tableau ou le monogramme SF des dessins ? Nous pencherions volontiers pour cette dernière hypothèse. Un nettoyage de la couche picturale permettrait d’ailleurs de repérer d’éventuels repentirs ou restaurations et de voir, par exemple, s’il existait un quelconque décor différent sous les croix pattées du tableau de Gretz-Armainvilliers.

Le cadre de ce dernier, en bois stuqué et doré, orné d’un motif fréquent de chutes de lauriers enrubannées, est sans aucun doute celui d’origine.
Outre son intérêt pictural intrinsèque, cette huile sur toile et les photographies des dessins et du décor proprement dit sont donc aujourd’hui les seuls témoins d’une peinture murale du XIXe siècle disparue par faute d’entretien dès le début du XXe siècle. Il ornait une chapelle d’une église parisienne, dédiée à un saint peu honoré dans la capitale, patron des jardiniers, située non loin du Jardin des Plantes [109].
Le peintre ou sa famille aurait fait don de ce tableau à l’église Saint-Jean-Baptiste de Gretz-Armainvilliers en Seine-et-Marne où il trouve tout naturellement sa place. En effet, originaire d’Irlande, saint Fiacre avait obtenu de saint Faron, évêque de Meaux, l’autorisation de transformer son ermitage en monastère dont les vestiges sont situés dans la ville portant aujourd’hui son nom et qui conserve son tombeau [110]. Nous ne sommes pas parvenus à savoir si Leullier et sa famille avaient une relation particulière avec ce territoire.

Le Christ mort sur la croix (ill. 33)
1870
Huile sur toile ; bois stuqué et doré (cadre)
H. 250 ; L. 175 (toile)
Sbg : Leullier
Historique :
Ce tableau aurait été donné à la ville de Gretz-Armainvilliers par la famille de l’artiste.
Expositions :
Salon de 1870, n° 1755
Bibliographie :
Antoine Jourdain, Un petit village briard, Gretz-Armainvilliers, Société historique de Villiers-sur-Marne et de la Brie française, Villiers-sur-Marne, 1986, p. 72-73 ; Jean-Luc Flohic (dir.), Le patrimoine des communes de la Seine-et-Marne, 2, coll. Le patrimoine des communes de France, FLOHIC éditions, 2001, p. 1440 ; Amis et passionnés du Père-Lachaise (consulté le 25 avril 2023).
Lieu de conservation :
Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, nef, mur nord.

Inscrit Monument historique le 03/09/1987
Propriété de la commune, dans l’état actuel de nos connaissances.

Œuvres en rapport :

Anonyme

Le Christ mort sur la croix (ill. 34)
Entre 1870 et 1880 (?) [111]
Photographie d’un dessin
Inscriptions :
Sous la photographie, en bas à gauche, au tampon à marquer en creux : F. LEULLIER PX
Historique :
Cette photographie fait partie d’un album comportant cent vingt-cinq clichés des tableaux de Leullier, sans doute réalisé vers 1880.
Lieu de conservation :
Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie, inv. DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).


33. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Le Christ mort sur la croix, ≤ 1870
Huile sur toile – 250 x 175 cm
Gretz-Armainvilliers, église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, mur nord de la nef
Photo : Département de Seine-et-Marne, Yvan Bourhis
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34. Louis-Félix Leullier (1811–1882)
Le Christ mort sur la croix, ≤ 1870
Photographie d’un dessin
BnF, Département des estampes et de la photographie, cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).
Photo : Thierry Zimmer
Voir l´image dans sa page

Le Christ mort, légèrement de trois-quarts, occupe la position centrale de l’œuvre, les bras en extension, mains et pieds cloués, ces derniers reposant sur un suppedaneum. Son flanc gauche, ce qui est très inhabituel, semble porter la blessure sanguinolente due au coup de lance donné par le soldat romain Longin, à moins qu’il ne s’agisse d’une salissure ou d’un ajout ultérieur, ce qui est difficile à déterminer dans l’état actuel d’encrassement de la toile, le dessin récemment retrouvé (ill. 34) ne nous permettant pas de trancher sur ce point. Le périzonium qui lui ceint les reins possède un très long pan qui descend jusqu’au sol du Golgotha sur lequel la croix est plantée très bas, ce qui, avec l’affaissement du corps du supplicié, accentue l’impression d’un poids pesant sur la terre, presque d’un enfoncement. Ce sentiment est un peu moindre sur le dessin où le corps apparaît un peu plus décharné ou « athlétique ». Un nimbe rayonnant auréole le buste du Christ, rendant difficilement lisible le titulus dont seul le RI du INRI reste clairement visible. Au pied de la croix, Marie-Madeleine est allongée sur le ventre, les mains jointes au-dessus de sa tête. Elle est vêtue d’une ample chemise blanche sur laquelle ses longs cheveux blonds sont en partie étalés, le reste de sa chevelure reposant sur le sol, et d’une robe de couleur jaune. Derrière elle, à gauche, se trouve la figure prostrée d’une femme à la tête couverte d’un voile, sans doute la mère du Christ, Marie. Contrairement à de nombreuses représentations du même type, ce n’est pas Jérusalem qui forme l’arrière-plan de la scène, mais un paysage de collines au-dessus duquel le ciel rougeoie. Rappelons que le supplice se produisit dans la matinée et en tout début d’après-midi.

L’éclairage de la scène est très subtilement issu du nimbe de couleur jaune rayonnant qui illumine le thorax livide du Christ, laissant dans l’ombre le reste du corps en retrait sauf un reflet diffus sur la cuisse gauche légèrement avancée, et éclaire en plein le buste de Madeleine. Par ce jeu de lumière, Leullier, comme beaucoup de ses contemporains, pointe les deux personnages principaux de cette crucifixion à l’instant où le Fils de l’Homme devient le Fils de Dieu passant de la mort terrestre à la vie éternelle en un éclair symbolisé par le nimbe irradiant ; néanmoins, l’impression de solitude et d’extinction de la lumière, de la vie, de l’espoir, est ici très forte, malgré cette lueur. Dans un contexte tendu en Europe qui conduira à la guerre franco-prussienne, le pessimisme et la noirceur de certaines toiles du Salon de 1870 qui s’ouvrit le 1er mai, soit deux mois et demi avant la déclaration de guerre, sont patents et mériteraient d’être étudiés [112].
La toile est extrêmement sale et il est difficile de commenter plus avant la gamme colorée employée par l’artiste. Néanmoins, si aucun désordre majeur n’est repérable, excepté un réseau de craquelures dû sans doute à la mise en œuvre, il est certain que des restaurations assez maladroites, dont on ignore la date, ont été effectuées sur le tableau en plusieurs endroits. Le cadre en bois stuqué et doré, à moulure simple, est vraisemblablement celui d’origine.

Thierry Zimmer

Notes

[1Nous souhaitons ici remercier nos collègues conservatrices des antiquités et objets d’art du département de la Seine-et-Marne, Émilie Beck-Saiello, ancienne CAOA, Céline Aulnette, CAOA, et Domitille Cès, CDAOA, en compagnie desquelles ces découvertes ont été faites, ainsi qu’Yvan Bourhis, photographe au Conseil départemental de Seine-et-Marne, dont la compétence nous a permis de pouvoir publier des photographies de qualité des trois œuvres ici étudiées. Nous tenons à remercier également Mmes Rebekah Cobb, Museum & Gallery, Bob Jones University, Greenville (Caroline du Sud, États-Unis) ; Annick Domeracki, commission diocésaine d’art sacré de l’Ain ; Alessandra Gariazzo du Département d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome ; Marie Fouré, cheffe du service régie des collections patrimoniales, Direction du pôle culturel Saint-Vaast-Verlaine-Ronville, musée des beaux-arts d’Arras ; Aimée Le Floc’h, commissaire-priseur ; Mélanie Lerat, directrice du MUba Eugène-Leroy de Tourcoing ; Pauline Lucet, conservatrice du patrimoine, Pôle collection, cheffe de la mission de récolement (CNAP/FNAC) ; Agnès Plaire, documentaliste à la Direction des affaires culturelles de la ville de Paris (COARC) ; Guilaine Pons, CDAOA du Cantal ; Valérie Sueur-Hermel, conservatrice responsable de l’estampe du XIXe siècle, Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie ; Alice Thomine-Berrada, conservatrice des collections peinture, sculpture et objets aux Beaux-Arts de Paris ; Aurélie van Saene, secrétaire de maître Millon, maison de vente Millon ; Chrystelle Vollekindt, attachée de conservation au musée des Beaux-Arts de Marseille. MM. Rémi Dieusaert, documentaliste, chargé des collections, mairie de Douai-musée de la Chartreuse ; Yoann Groslambert, documentaliste à la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie ; Émeric Hahn, propriétaire de la galerie du même nom ; Guillaume Kazerouni, responsable des collections anciennes Peintures et dessins du musée des Beaux-Arts de Rennes ; Jean-Loup Leguay, documentaliste, Direction de la culture, du patrimoine et des équipements culturels en régie, Musées d’Amiens ; Emmanuel Luis, chercheur à l’Inventaire, chef de projet musée et patrimoine mobilier, Service Patrimoines–pôle Inventaire, Direction Culture et Patrimoine, Région Normandie (site de Caen) : Alexandre Millon président et commissaire-priseur de la maison de vente Millon ; Stéphane Paccoud, conservateur en chef, chargé des peintures et sculptures du XIXe siècle, Musée des Beaux-Arts de Lyon ; la librairie Abraxas Libris ; Deloys maison de ventes, Angers-Saumur, groupe Ivoire.

[2Voir Thierry Zimmer, « Découvertes dans le domaine de la peinture religieuse en Île-de-France (II) », dans La Tribune de l’Art, mis en ligne le dimanche 26 octobre 2014 et Idem, « Découvertes dans le domaine de la peinture religieuse en Île-de-France (III) », dans La Tribune de l’Art, mis en ligne le dimanche 8 octobre 2017 : (consulté le 23 octobre 2022).

[3Voir Thierry Zimmer, op. cit., 2014, illustrations 6 à 8.

[4Voir Thierry Zimmer, op. cit., 2014, illustration 6 à 10.

[5L’explication de ce surnom n’est fournie dans aucun des documents que nous avons pu consulter. Nous avons posé la question à plusieurs polonophones qui nous ont répondu que, dans le langage populaire, cela pouvait signifier « égoïste », ce qui pourrait sembler curieux pour un enfant, ce surnom ayant été sans doute donné à Sébastien avant qu’il ne revienne en France à l’âge de huit ans. Une autre explication serait qu’il pourrait s’agir d’un diminutif affectueux pour le prénom Sébastien.

[6Sur l’artiste, voir Guilaine Pons, « Objets d’art. Chronique de la Conservation des Antiquités et Objets d’art du Cantal. Le Martyre de saint Laurent de Sébastien Norblin de La Gourdaine (1796-1884), dans l’église Saint-Mamet de la commune de Saint-Mamet-la-Salvetat », dans Revue de la Haute-Auvergne, 77, 2/4, avril-juin 2015, p. 217-230, à la bibliographie de laquelle on ajoutera Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l’école française au XIXe siècle, chez madame Vergne libraire, Paris, 1831, p. 514 ; Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 2e édition, Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1861, p. 1308-1309 ; Léon Tual (com.-priseur), Catalogue de tableaux, esquisses et dessins (...) par suite du décès de monsieur Sébastien Norblin (prix de Rome 1825), cat. vente, Paris, hôtel Drouot, salle n° 9, samedi 14 février 1885, Paris, 1885 ; Annette Haudiquet (com.), Les Salons retrouvés du nord de la France, 2 volumes, cat. exp., musée des Beaux-Arts et de la Dentelle-Calais, 17 avril–14 juin 1993, musée des Beaux-Arts-Dunkerque, 2 juillet–30 août 1993, musée de la Chartreuse-Douai, 18 septembre–22 novembre 1993, Association des conservateurs du nord de la France, 1993 ; volume 1, p. 93 ; volume 2, p. 132-133 et Sébastien Norblin de la Gourdaine dans La Tribune de l’art (consulté le 23 octobre 2022).

[7Voir Philippe Grunchec, La peinture à l’école des Beaux-Arts. Les concours des prix de Rome 1797-1863, 2 volumes, cat. exp., National Academy of Design-New-York, 10 janvier – 1er mars 1984, The Virginia Museum of Fine Arts-Richmond, 3 avril – 27 mai 1984, Indianapolis Museum of Art-Indianapolis, 3 juillet – 19 août 1984, The Walters Art Gallery-Baltimore, 12 septembre – 28 octobre 1984, Phoenix Art Museum-Phoenix, 16 novembre 1984 – 18 janvier 1985, The Society of the Four Arts-Palm Beach, 9 février – 10 mars 1985, San Antonio Museum of Art-San Antonio, 21 avril – 16 juin 1985, New Orleans Museum of Art-La Nouvelle Orléans, 21 juillet – 15 septembre 1985, École nationale supérieure des Beaux-Arts-Paris, 8 octobre-14 décembre 1986, Elvehjem Museum-Madison, 1987, Denver Art Museum-Denver, 1987, Lowe Art Museum-Coral Gables, 1987, ENSBA, Paris, 1989 ; volume 1, p. 124-125 ; volume 2, p. 58-92. Norblin fut, dès 1819, régulièrement admis au deuxième essai en Peinture historique, étant mentionné en 1822 pour Oreste et Pylade investis par les Bergers et obtenant, en 1823, un deuxième second prix pour Egyste croyant découvrir le corps d’Oreste mort reconnoit en place celui de Clytemnestre d’après Sophocle. Deux ans plus tard, il fut élu, dès le premier tour, et à une large majorité des voix, Premier grand prix pour Antigone donnant la sépulture à Polynice est surprise par les soldats de Créon. Il présenta également le concours d’esquisses peintes en 1819, 1820 et 1823, remportant, en composition historique, le prix de 1819 (Le départ de Coriolan pour l’exil) et une mention honorable en 1820 (Hélène délivrée par Vénus et ses esclaves au moment où Oreste allait l’immoler, d’après Euripide), puis, en Paysage historique cette fois-ci, le prix en 1823 (Philémon et Baucis) : voir Philippe Grunchec La peinture à l’école des Beaux-Arts. Les concours d’esquisses peintes 1816-1863, 2 volumes, cat. exp., École nationale supérieure des Beaux-Arts-Paris, 8 octobre-14 décembre 1986, National Academy of Design-New-York, 1987, Elvehjem Museum-Madison, 1987, Denver Art Museum-Denver, 1987, Lowe Art Museum-Coral Gables, 1987, ENSBA, Paris, 1986 ; volume 1, p. 53, n° 7 et p. 145, n° 92, volume 2, p. 15-16, 19 et 83.

[8D’où il envoya, d’après Gabet, op. cit., une copie de la Vierge de Foligno de Raphaël et la Mort de Phalaris, grande esquisse, en 1830. En 1842, il fait partie des créateurs de la Société du Disque, destinée à maintenir des liens amicaux entre les anciens de l’Académie par l’organisation d’un repas mensuel : voir Olivier Bonfait (com.), Maestà di Roma da Napoleone all’unità d’Italia. Da Ingres a Degas. Gli artisti francesi a Roma, cat. exp., Académie de France à Rome, Villa Médicis-Rome, 7 mars-29 juin 2003, Académie de France à Rome-Mondadori Electa, Rome, 2003, p. 427. Durant son séjour romain, de nombreux dessins furent effectués par l’artiste qui ressortent régulièrement sur le marché de l’art, comme en témoigne par exemple l’Épisode des plaies d’Égypte (1827) chez la Galerie Moulins à Toulouse (consulté le 23 octobre 2022) : pierre noire, encre brune et rehauts de gouache blanche ; H. 29, L. 43 ; Sdbg : norblin Rome. 1827. ; Toulouse, galerie Moulins ; ce dessin faisait sans doute partie des esquisses des Plaies d’Égypte mentionnées dans le catalogue de vente après décès de l’artiste : voir Tual, op. cit., p. 9, n° 33. En outre, il peignit pendant son séjour, en collaboration avec Louis Dupré (1789-1837), plusieurs tableaux commémorant la réception de la grande duchesse Hélène de Russie, par François-René de Chateaubriand, dans les jardins de la villa Médicis, le 29 avril 1829 ; voir Olivier Bonfait (dir.), op. cit., p. 211 et 447-448, n° 42.

[9Voir infra, note 21.

[10Voir Wikipedia (consulté le 25 avril 2023).

[11Voir Haudiquet, op. cit., 2, p. 132-133.

[12Où il présenta deux paysages : Souvenir de Tivoli (n° 245) et Vue de la Cervara (campagne de Rome) (n° 246) : voir Société des Amis des Arts du département de la Somme, Exposition des produits des Beaux-Arts dans la ville d’Amiens. 1844. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure et lithographie, exposés dans les salles de l’École de dessin, n° 1 à 292, Supplément : numéros 293 à 304, Typographie de E. Yvert, Amiens, 1844. Un courrier de l’artiste, datant visiblement de cette même année, était en vente sur Ebay au 25 avril 2023, dont voici la transcription : « Monsieur – Veuillez je vous prie remettre – au porteur du présent billet – les deux tableaux que je – vous ai adressé pour l’Ex - position d’Amiens, et recevez – mes remerciements des soins – que cela vous a occasionné – et croyez moi votre dévoué – et très humble serviteur – S Norblin – quai bourbon N° 11 ».

[13Voir Haudiquet, op. cit., 2, p. 132-133.

[14Plusieurs d’entre elles, exposées à Douai en 1819, sont aujourd’hui conservées dans le musée de la Chartreuse de cette même ville, sous les numéros d’inventaire 266 à 269 ; voir Haudiquet, op. cit., 1, p. 93 ; 2, p. 133.

[15Lieu de conservation actuel inconnu.

[16Lieux de conservation actuels inconnus.

[17Cyparisse mourant sur son cerf ; voir Mehdi Korchane dans Éric Moinet (com.), Collections romantiques des musées d’Orléans. Le temps des passions, cat. exp., Orléans-musée des beaux-arts, 7 novembre 1997-31 mars 1998, Orléans, 1997, p. 299-300, à la bibliographie duquel on ajoutera la source suivante : archives nationales, F21 2219, dr 9.

[18Dont La mort d’Ugolin et de ses enfants dans la tour de la faim ; voir Mehdi Korchane dans Éric Moinet (com.), op. cit., p. 300-301 et Collections du CNAP (consulté le 25 avril 2022).

[19Voir infra, note 31.

[21Un certain nombre de ces paysages figurait dans le catalogue de la vente après décès de l’artiste : voir Tual, op. cit., p. 10-11 et p. 24, n° 124. Une dizaine de paysages étaient présents, en 2004, dans l’exposition organisée par Emeric Hahn et Bertrand Moulins, Sébastien Louis Guillaume NORBLIN DE LA GOURDAINE dit Sobeck. Varsovie, 1796-Paris 1884, cat. exp., Paris-Galerie Emeric Hahn-18 au 30 novembre 2004, n° 50 à 59 (consulté le 25 avril 2023). En 2010, la librairie bretonne Abraxas Libris possédait deux carnets de croquis de Sébastien Norblin de la Gourdaine. Le premier contenait des paysages et des architectures de la région de Rome dont un daté de 1831, ce qui indiquerait qu’ils ont été réalisés lors du séjour italien de l’artiste, alors que le second comprenait des scènes animées, des détails architecturaux et des paysages dont certains portant la date de 1839, ce qui laisserait supposer un nouveau voyage de Norblin dans la péninsule. Un PDF, aujourd’hui indisponible, avait alors été publié sur le site de cette librairie : AbraxaS-Libris, Sébastien NORBLIN DE LA GOURDAINE deux carnets de croquis, 4 pages.

[22Huile sur toile ; H. 80, L. 60 ; Sdg. : Norblin 1832 ; le tableau se trouvait dans la collection de la princesse Minnie de Beauveau-Craon au château d’Haroué ; passé en vente chez AuctionArt Rémy Le Fur & Associés (com.-priseurs), Chosen Pieces, Drouot-Richelieu, 15 juin 2015, sous le numéro 28 et adjugé 44 999,00 € (consulté le 25 avril 2023) ; lieu de conservation actuel inconnu.

[23Salon de 1839, n° 1587 ; lieu de conservation actuel inconnu. Tual, op. cit., p. V, le localise à Thiers (Puy-de-Dôme) où nous n’avons pu le retrouver. Un dessin préparatoire à la pierre noire (ill. 4) de ce tableau figurait dans l’exposition de la Galerie Hahn, en 2004 (Pierre noire, lavis sépia, lavis brun, rehauts de blanc sur papier brun ; H. 42,5, L. 295 : Sbd : Norblin ; Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit., n° 49) ; le rapport entre les dimensions de ce dessin (H. 42,5 x L. 29,5) et celles de la toile présentée au Salon (H. 350 x L. 240), connues par le Registre du Salon de 1839 (archives des musées nationaux, *KK 33, n° 1482), sont de x 8,20, ce qui justifie le rapprochement des œuvres. Tout récemment, une esquisse à l’huile sur toile (ill. 5) est passée en vente, de taille légèrement inférieure à la pierre noire de l’exposition de 2004 : Huile sur toile ; H. 41, L. 27 ; Sd : Norblin 1838 ; Millon & Associés (com.-priseurs), Grands décors – Partie 1, 14 décembre 2021, p. 13, n° 40. Il s’agit sans doute de cette même œuvre qui figurait au catalogue de la vente après décès (Tual, op. cit., p. 8, n° 10).

[24Salon de 1841, n° 1503. Ce tableau avait été pressenti pour être déposé dans l’église de Gex, dans l’Ain (voir archives nationales, F21 318, dr 21), mais il n’y a peut-être jamais été envoyé, l’aboutissement de l’opération étant inconnu. Néanmoins, c’est bien cette localisation qui est donnée en 1885 par Tual, op. cit., p. 8 sous le n° 11, esquisse peinte de cette même œuvre. Le tableau, difficile à manquer car mesurant près de douze mètres carrés d’après le Registre du Salon de 1841 (archives des musées nationaux, *KK 35, n° 1856), ne se trouve pas dans cet édifice

[25Le tableau ici étudié.

[26Conservé dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’église Saint-Nicolas-des-Champs de Paris. Une huile sur toile de petites dimensions est passée tout récemment en vente qui est peut-être le modello de ce tableau, quoique daté ultérieurement, ou une reprise à échelle réduite pour une commande particulière : huile sur toile ; H. 32,5, L. 24 ; Sdbg : Norblin 1850 ; ce tableau se trouvait dans la collection des descendants de Martin-Guillaume Biennais ; passé en vente chez Deloys (Groupe Ivoire), Souvenirs de Martin Guillaume Biennais (1764-1843), orfèvre de Napoléon Ier provenant de sa descendance, cat. vente, Angers, 19 janvier 2022, sous le numéro 29 (consulté le 25 avril 2023) ; lieu de conservation actuel inconnu. La date de l’œuvre, postérieure à celle du décès de Biennais, prouve que ce sont les descendants de ce dernier qui l’ont acquis après sa mort. Il convient de noter qu’une commande de l’État sur le même thème, pour la somme de mille cinq cents francs, semble avoir été effectuée en 1859, sans qu’aucune destination soit mentionnée dans le dossier ; voir archives nationales, F21 100, dr 23.

[27Voir Sébastien Norblin de la Gourdaine, Les Sept Sacrements exécutés dans la Chapelle des Catéchismes à l’église St-Jacques-du Haut-Pas et autres compositions par S.-L.-G. Norblin, 1858.

[28Voir Tual, op.cit., p. 9, n° 27, 34 et 35.

[29Émile Bellier de la Chavignerie puis Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des Arts du dessin jusqu’à nos jours, Architectes, Peintres, Sculpteurs, graveurs et lithographes, 2, Renouard, H. Loones Successeurs, Paris, 1882, p. 167. Ce tableau n’est pas un dépôt de l’État et nous ne savons pas d’où ces auteurs tirent cette information qui ne figure pas, comme parfois, au catalogue du Salon. Malgré nos recherches auprès, et avec l’aide de la COARC, nous n’avons pu en retrouver trace. Il s’agit en tout cas d’une iconographie assez rare et, d’après le Registre du Salon de 1849, d’une œuvre de petites dimensions : H. 62 x L. 65 (archives des musées nationaux *KK 43, n° 1688). Était-ce un achat de la fabrique ou du desservant ? Il est également tout à fait possible qu’il s’agisse simplement d’une erreur typographique, la Décollation de saint Jean du Salon de 1850 (voir supra, note 26) étant bien conservé dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs et mentionné à la ligne suivante dans le Dictionnaire de Bellier et Auvray. Il convient également de préciser que Sébastien Norblin de la Gourdaine exploita peut-être plus souvent les sources iconographiques vétérotestamentaires que nous ne le pensions, comme pourraient le laisser supposer divers sujets présents dans la vente après décès de l’artiste, comme Caïn (Tual, op. cit., p. 8, n° 19), Moïse sauvé des eaux (Tual, op. cit., p. 10, n° 41) ou les Plaies d’Égypte (Tual, op. cit., p. 9, n° 33) dont faisait sans doute partie un dessin identifié, avec vraisemblance, par l’antiquaire Bertrand Moulins, comme une représentation de la première plaie (voir, supra, note 8).

[30Voir Haudiquet, op. cit., 2, 1993, p.133.

[31Huile sur toile ; Sdbg : NORBLIN Pt MDCCCXXXVI ; Salon de 1836, n° 1393 ; commandé par l’État en 1835 pour la somme de trois mille francs ; propriété de l’État (FNAC, inv. PFH 9883) ; Le Havre, cathédrale Notre-Dame, bas-côté sud, chapelle de la Vierge. L’œuvre représente la Vierge debout, tenant l’Enfant dans ses bras, entourée de jeunes filles en prières ; voir archives nationales, F21 496A, dr 1, pièces 3 et 5. Le titre du tableau, dans le catalogue du Salon de 1836, est accompagné du commentaire suivant : « La tradition rapporte que saint Luc, patron des peintres, étant occupé à peindre le portrait de la Vierge, elle lui apparut entourée des Anges et de la gloire céleste. De là, plusieurs églises d’Italie se glorifient de posséder l’image de la mère du Sauveur par saint Luc ».

[32Huile sur toile, H. 320, L. 480 ; Sdbd, sur la contremarche de l’estrade ; Salon de 1844, n° 1371 ; commandé en 1842 par l’État pour la somme de trois mille francs et attribué en 1844 à la collégiale de Mantes-la-Jolie ; archives nationales, F21 48, dr. 14 et F21 100, dr. 23, Palissy et Collections du CNAP (consulté le 25 avril 2023) ; propriété de l’État (inv. FNAC PFH-7611) ; classé au titre des monuments historiques le 28 mars 1979 ; Mantes-la-Jolie, collégiale Notre-Dame, bas-côté nord de la nef. Le titre du tableau était, dans le catalogue du Salon de 1844, accompagné de la citation suivante : « 18. - Il y eut aussi quelques philosophes épicuriens et stoïciens qui conférèrent avec lui, et les uns disaient : Qu’est-ce que veut dire ce discoureur ? et les autres : il semble qu’il prêche de nouveaux dieux : ce qu’ils disaient, à cause qu’il leur annonçait Jésus, et la résurrection. 19. - Enfin, ils le prirent et le menèrent à l’aréopage, en lui disant : Pourrions-nous savoir de vous quelle est cette nouvelle doctrine que vous publiez ? 22. - Paul étant donc au milieu de l’aréopage, leur dit : Seigneurs Athéniens, il me semble qu’en toutes choses, vous êtes religieux jusqu’à l’excès. 23. - Car ayant regardé en passant les statues de vos dieux, j’ai trouvé aussi un autel sur lequel il est écrit : AU DIEU INCONNU. C’est donc ce Dieu que vous adorez sans le connaître, que je vous annonce. » (Actes des Apôtres, chap. XVII, § I. ». Bruno Foucart précise qu’il s’agit du « (...) plus ingresque des tableaux de cet élève du baron Regnault (...) » (Bruno Foucart, Le Renouveau de la peinture religieuse en France (1800-1860), Editions Arthéna, Paris, 1987, p. 160). L’esquisse peinte de ce tableau figurait au catalogue de la vente après décès de l’artiste (Tual, op. cit., p. 8, n° 13).

[33Huile sur toile ; H. et L. non prises ; Salon de 1861, n° 2388 ; commandé par l’État pour la somme de mille cinq cents francs et attribué en 1861 à l’église Saint-Paul de Beaucaire dans le Gard ; archives nationales, F21 100, dr. 23 et F21 355, dr. 13, Palissy et Collections du CNAP (consulté le 23 octobre 2022) ; propriété de l’État (inv. FNAC PFH-7486) ; Beaucaire, église Saint-Paul, déambulatoire du chœur, côté sud, mur ouest. Le titre du tableau était, dans le catalogue du Salon, accompagné de la citation suivante : « Il y avait une nommée Lydie, de la ville de Thyatire, qui servait Dieu ; elle nous écouta, et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour entendre avec soumission ce que disait Paul. (Actes des Apôtres, chap. XVI) ».

[34Propriété de la commune dans l’état actuel de nos connaissances et classé au titre des monuments historiques le 14 octobre 1988 ; voir Palissy. Une esquisse de cette huile sur toile, ou le tableau lui-même figurait peut-être dans la vente après décès de l’artiste sous le même titre : voir Tual, op. cit., p. 8, n° 12.

[35Salon de 1848, n° 3465 ; attribué à l’église de Saint-Mamet-la-Salvetat dans le Cantal où il est toujours exposé ; voir Guilaine Pons, op. cit., 2015 à la bibliographie de laquelle on ajoutera Pascale Moulier, La peinture religieuse en Haute-Auvergne. XVIIe-XXe siècles, Éditions Créer, 2007, p. 360-361. Tual, op. cit., p. 8, n° 8 présente une esquisse du tableau qu’il situe faussement dans l’église Saint-Laurent de Paris, puis un Martyre de saint Laurent (Copie) (p. 9, n° 29) dont on ne sait s’il s’agit du tableau de Norblin ou de la copie de l’œuvre d’un autre artiste.

[36Salon de 1859, n° 2263 et n° 2264. Il semble peu vraisemblable, vu leur taille, qu’il s’agisse des esquisses exposées en 2004 (voir ill. 14 et 15 et note 37).

[37Il s’agit peut-être des deux esquisses peintes conservées au Petit Palais musée des beaux-arts de la Ville de Paris (consulté le 25 avril 2023). Notons que deux dessins pour le Maximien reculant à la vue de l’ange qui protège sainte Suzanne de cette même chapelle, figuraient au catalogue de l’exposition de 2004, dont une variante datée de 1857 (ill. 14 et 15) : voir Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit., n° 32 et 33.

[38Décor toujours conservé dans les chapelles Blanche de Castille et Isabelle de France. Une première pensée de l’iconographie représentant les Vices et les Vertus, est conservée au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris (consulté le 25 avril 2023).

[39Décor toujours conservé en place, excepté les Sept sacrements déposés par la COARC pour restauration. Le vocable actuel de cette chapelle est « chapelle de Compostelle ». Le musée du Petit Palais, musée des beaux-Arts de la Ville de Paris possède plusieurs esquisses peintes de ces décors (site consulté le 25 avril 2023) : Le mariage de la Vierge, saint Jean, saint Luc, saint Matthieu, saint Marc (inv. PPP 4750) et six des sept sacrements : Le Baptême du Christ (inv. PPP 4749) ; L’Extrême-onction (inv. PPP 4837) ; L’Ordre, la mission des apôtres (inv. PPP 4838) ; La confirmation (inv. PPP 4834) ; L’Eucharistie, la Cène (inv. PPP 4836) ; La Pénitence (inv. PPP 4835). Lors de l’exposition de 2004, sept dessins préparatoires à ces huiles, à la pierre noire réhaussée, étaient exposés dont Le mariage, absent de la série peinte sauf sous la forme du mariage de la Vierge (n° 22 à 28), ainsi que deux évangélistes à la gouache, saint Jean et saint Marc (n° 29) : voir Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit., n° 22 à 29. Tout récemment, les amis du musée de la Chartreuse de Douai ont fait don de cet ensemble, qui n’a pas encore reçu de numéro d’inventaire, au musée (voir également infra, note 44). Ils viennent compléter les études identiques de plus grand format, données par Sébastien Norblin de la Gourdaine au musée de Douai en 1877, que cette institution conserve sous les numéros d’inventaire 806 (a , b, c, d, e, f, g). Il est fort vraisemblable que tous ces modelli faisaient partie de la vente après décès de l’artiste sous le titre Les quatre Évangélistes, Jésus appelant à lui les petits Enfants, Le Mariage de la Vierge, Six Esquisses, même cadre (Tual, op. cit., p. 8, n° 17).

[40Il s’agit en réalité d’une huile sur toile incluse dans une boiserie dans la chapelle Sainte-Geneviève, qui a été déposée par la COARC pour restauration. Une esquisse de cette scène, datée de 1863, était présentée dans l’exposition de 2004 : voir Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit., n° 34 (ill. 16). La composition adoptée par Norblin de la Gourdaine est totalement inspirée de l’œuvre de même thème de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) conservée au musée Ingres Bourdelle de Montauban ; voir Vincent Pomarède, Stéphane Guégan, Louis-Antoine Prat et Éric Bertin (dir.), Ingres 1780-1867, cat. exp., musée du Louvre-Paris, 24 février-15 mai 2006, Gallimard-musée du Louvre éditions, 2006, p. 246-249, n° 81.

[41Décor toujours conservé en place. Voir, pour des vues générales de la chapelle, La Tribune de l’art et Patrimoine Histoire (consultés le 25 avril 2023). Concernant les esquisses conservées au musée du Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, il s’agit de Moïse reçoit les tables de la Loi et de Jésus et les évangélistes ainsi que de l’esquisse pour les Œuvres de miséricorde (consultés le 25 avril 2023) Enfin, le dernier tableau ornant cette chapelle a pour thème Moïse frappant le rocher (consulté le 25 avril 2023).

[42Tous ces dessins faisaient partie de l’exposition de 2004 : voir Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit., n° 21, 30, 31, 35 à 47.

[43Sous les numéros d’inventaire 1974.73.630 à 634 ; voir Patrick Ramade, « L’album Drouais de Rennes et les différents artistes qui le composent : un exemple de liber amicorum », dans De David à Delacroix. Du tableau au dessin, onzièmes rencontres internationales du Salon du dessin, Paris, 2016, p. 134.

[44Décors qui n’existent plus aujourd’hui mais dont on connaît plusieurs esquisses, certaines représentant, dans des médaillons, des signes du zodiaque qui auraient été destinés à décorer l’escalier de l’hôtel (?). L’exposition de 2004 présentait une huile sur toile représentant La Nuit (n° 7), quatre lavis d’encre, pierre noire, gouache et aquarelle illustrant Le Char du temps (n° 8), deux esquisses pour les signes du zodiaque, le Scorpion et le Bélier (n° 9 et 10) et quatre autres consacrées à des divinités représentant des planètes et constellations : Vénus, Jupiter, Saturne et Apollon (regroupées sous le n° 11) : voir Emeric Hahn et Bertrand Moulins, op. cit. En 2017, une planche comportant les douze signes du zodiaque montés, qui figurait également dans cette exposition, est passée en vente à Paris : lavis d’encre, pierre noire, gouache et aquarelle ; H. 113,5, L. 78, diamètre des vignettes 21 ; Piasa, Art ancien, moderne et contemporain, œuvres sur papier & céramiques d’artistes, cat. vente, Paris, mardi 28 mars 2017, n° 104. C’est également pour ce même hôtel qu’il réalisa, en 1856, l’Allégorie des jours et des saisons aujourd’hui conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon : voir Stéphane Paccoud, « Sébastien Norblin (1796-1884), Allégorie du Jour et des Saisons, 1856 » dans Musées des Beaux-Arts de Lyon, Acquisitions 2011 (consulté le 25 avril 2023). Enfin, il convient de signaler l’important recueil rarissime d’œuvres de Sébastien Norblin de la Gourdaine publié en 1858, dont le musée de la Chartreuse de Douai vient d’acquérir récemment, par un don de l’association des amis du musée, un exemplaire non encore inventorié, où se trouvent reproduits, par la gravure, plusieurs panneaux de décors de l’artiste pour l’hôtel Lambert (allégories des arts, nymphes, scènes mythologiques…) : Sébastien Norblin de la Gourdaine, Les Sept Sacrements exécutés dans la Chapelle des Catéchismes à l’église St-Jacques-du Haut-Pas et autres compositions par S.-L.-G. Norblin, 1858.

[45Voir infra et note 52.

[46Voir l’article bien documenté de l’encyclopédie libre en ligne Wikipedia et Fondation Custodia, Frits Lugt, Les marques de collections de dessins et d’estampes (sites consultés le 25 avril 2023).

[47Sur la peinture romantique polonaise et l’immigration de certains artistes en France dans les années 1830, on consultera Stéphane Paccoud, « Considérations sur le romantisme polonais », dans La Tribune de l’Art, mis en ligne le mardi 26 avril 2005 : (consulté le 25 avril 2023).

[48Voir Archives nationales, LH/2002/25.

[49Sébastien-Louis-Guillaume Norblin, Le Moucheron de Virgile, compositions autographiées par S. L. G. Norblin d’après la traduction en vers français de M. le Marquis de Valori, chez l’auteur, Paris, 1860 et Idem, Les Bucoliques de Virgile, Paris, 1863.

[50Voir Ingrida Bakutyte « La correspondance française de J. Lelewel, présente en Lituanie », dans Marie-France de Palacio (dir.), Correspondances d’érudits au XVIIIe et XIXe siècles. France, Pologne, Lituanie, coll. « Interférences », Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2014, p. 85, disponible sur Internet(consulté le 25 avril 2023).

[51Alice Thomine-Berrada, conservatrice des collections peinture, sculpture et objets aux Beaux-Arts de Paris nous a précisé qu’il s’agissait de cinquante-trois objets, témoignages très divers de la vie quotidienne pendant l’Antiquité, principalement égyptienne, dont certains sont des moulages, et nous a signalé la bibliographie suivante : Tomasz F. De Rosset, « Les Norblin : une dynastie franco-polonaise de collectionneurs », dans Monica Preti-Hamard et Philippe Sénéchal, Collections et marché de l’art en France, 1789-1848, colloque organisé par l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), les 4-5-6 décembre 2003, Presses universitaires de Rennes–INHA, Rennes, 2005, p. 375-385 et le site des Beaux-Arts de Paris (consulté le 25 avril 2023).

[52Depuis au moins 1819 et jusqu’au moins 1863, pour la première adresse et de cette dernière date jusqu’en 1874, pour la seconde, d’après les catalogues des Salons.

[53Signalons par exemple un portrait d’homme passé récemment en vente, signé et daté Norblin Savigny, 1839 (Gros & Delettrez, Dessins, Tableaux, Mobilier & Objets d’art, cat. vente, Paris-hôtel Drouot, jeudi 24 janvier 2019, Paris, n° 234). Il pourrait s’agir de la ville de Savigny-le-Temple, située à une quarantaine de kilomètres de Montereau, à moins que ce ne soit celle de Savigny-lès-Beaune qui possède dans son église un Saint Pierre peint par l’artiste en 1846 (voir supra, note 34).

[54Inv. 2806, MR 1256, voir Nicolas Milovanovic, Peintures françaises du XVIIe siècle du musée du Louvre, Gallimard, Paris, 2021, p. 29, n° 44 et le site des Collections du musée du Louvre (consulté le 25 avril 2023).

[55Ce sera par exemple le cas chez Jules Richomme dans son Laissez venir à moi les petits enfants de 1860 (voir Thierry Zimmer, « Répertoire des peintures religieuses du XIXe siècle conservées dans les églises et édifices publics du Puy-de-Dôme », dans Idem (dir.), Le Retour de l’Enfant prodigue. Redécouverte de la peinture religieuse en Puy-de-Dôme, cat. exp., Conseil général du Puy-de-Dôme-Clermont-Ferrand, juillet-septembre 1996, Conseil général du Puy-de-Dôme, Clermont Ferrand, 1996, p. 97 et figure 52, p. 98) ou encore dans le tableau de Jean-Baptiste-Auguste Leloir (1809-1892), connu par une lithographie où le Christ pose la main sur le bras de saint Pierre pour l’empêcher d’écarter les enfants, contact direct assez rare (voir Foucart, op. cit., p. 260-261 et figure 249).

[56Voir supra, le texte des Évangiles synoptiques.

[57Très fréquemment reproduit par la gravure ; voir, par exemple J. Beavington-Atkinson, Overbeck, Scribner and Welford-New-York, Sampson Low, Marston, Dearle, & Rivington, 1882, p. 28, en ligne (consulté le 25 avril 2023).

[58Exposé au Salon de 1861, sous le titre Laissez venir à moi les petits enfants (n° 2682), conservé dans l’église Saint-Louis-en-l’Île où Norblin avait travaillé en 1845 (voir Foucart, op. cit., p. 260 et figure 219).

[59Voir Isabelle Saint-Martin, Voir, savoir, croire. Catéchismes et pédagogie par l’image au XIXe siècle, coll. « Histoire culturelle de l’Europe », n° 5, Honoré Champion, Paris, 2003, p.93-94, 113 et 427-428.

[60Site consulté le 25 avril 2023.

[61Voir Stéphane Paccoud, « Narrations en grand format. Tableaux d’histoire », dans Elena Marchetti, Stéphane Paccoud, Hippolyte, Paul, Auguste. Les Flandrin, artistes et frères, cat. exp., musée des Beaux-Arts de Lyon, 27 mars–27 juin 2021, In Fine éditions d’art, Lyon, 2021, p. 122-125, p. 136-141, n° 123 à 133 et note 79, p. 328

[62Voir supra.

[63Voir Raphaël Aracil de Dauksza & Damien Dumarquez, Galerie La Nouvelle Athènes. Peintures du XIXe siècle. Automne 2022, catalogue octobre 2022, Paris, 2022, n° 11, en ligne (consulté le 25 avril 2023).

[64Voir Grunchec, op. cit., volume 2, 1986, p.34 et 89, note 2 et Idem, op. cit., volume 2, 1989, p. 114, 124, 126 et 285, note 21.

[65Il s’agit sans doute d’un camarade d’études puisque Guérin était lui aussi élève du baron Gros et serait entré à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1833, alors que Leullier s’y trouvait déjà. Sur cet artiste peu connu, on consultera Bellier et Auvray, op. cit., 1, p. 715 ; Adolphe Siret, Dictionnaire historique et raisonné des peintres de toutes les écoles depuis l’origine de la peinture jusqu’à nos jours, 2 volumes, Josef Altmann, Berlin, 1924, p. 412 ; Haudiquet, op. cit., 2, 1993, p. 87. Le voyage des deux amis est évoqué dans plusieurs nécrologies qui semblent reproduire un seul et même communiqué : Lancelot, « Échos de partout », dans La Liberté, Paris, dimanche 26 février 1882, p. 3 ; Anonyme, « Nouvelles du jour », dans La Patrie, 42e année, Paris, dimanche 26 février 1882, snp [2] ; Anonyme, « Nécrologie », dans L’Estafette, Paris, dimanche 26 février 1882, snp [3] ; Anonyme, « Nécrologie », dans Le Petit Caporal, 7e année, n° 1879, Paris, lundi 27 février 1882, snp [3] ; Anonyme, « Beaux-Arts », dans L’Intransigeant, n° 593, lundi 27 février 1882, p. 3 ; Anonyme, « Nécrologie », dans Le Moniteur des Arts, 25e année, n° 1401, Paris, vendredi 3 mars 1882, p. 67.

[66Voir Haudiquet, op. cit., 2, 1993, p. 115-116.

[67En 1839 : Lions de l’Atlas (voir Société des Amis des Arts du département de la Somme, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure et lithographie, exposés dans les salles de l’École de dessin, numéros 1 à 352, Supplément : numéros 353 à 370, Imprimerie de Ledien fils, Amiens, 1839, n° 247) ; en 1840 : Tigres de l’Inde (voir Société des Amis des Arts du département de la Somme, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure et lithographie, exposés dans les salles de l’École de dessin, numéros 1 à 321, Imprimerie de Ledien fils, Amiens, 1840, n° 193) ; en 1841 : Le Dante exilé de Florence, sa patrie (voir Société des Amis des Arts du département de la Somme, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure et lithographie, exposés dans les salles de l’École de dessin, numéros 1 à 309, Supplément : numéros 310 à 321, Typographie de E. Yvert, Amiens, 1841, n° 208).

[68Voir Anonyme, « Nouvelles diverses », dans La Quotidienne, Moniteur de l’avenir, n° 183, Paris, vendredi 2 juillet 1841, snp [3).

[69Sous le n° 272 : voir Anonyme, Catalogue de la sixième exposition annuelle du Musée de Rouen, Fs. Marie, Rouen, 1838, p. 29.

[70Cette présentation n’est pas indiquée par Bellier et Auvray, op. cit., 1, 1882, p. 1036-1037, sans doute parce que l’artiste est répertorié, dans le catalogue du Salon de 1838, sous son prénom de Félix ; voir Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivans exposés au musée royal le 1er mars 1838, Vinchon fils et successeur de madame veuve Ballard, Paris, 1838, p. 78.

[71Peut-être le fait qu’il ait choisi comme thème d’un de ses premiers tableaux connus, la mort du chantre de l’empire portugais Luis de Camões (vers 1525-1580), auteur des Lusiades (voir infra, note 78), où les Indes jouent un rôle important tant pour leur découverte par Vasco de Gama que parce que Camoes y passa plusieurs années, est-il en lien avec cet intérêt ?

[72Huile sur toile ; H. 145, L. 215 ; Sg ; exposition des objets d’art et d’industrie d’Arras, 1838, n° 590 et Salon de 1838, n° 667 ; ce tableau avait été acheté en 1839 par le musée d’Arras et a été détruit lors des bombardements de juillet 1915 ; Commission des Beaux-Arts d’Arras, Catalogue des tableaux, bas-reliefs & statues exposés dans les galeries du musée de la ville d’Arras, quatrième édition, Répessé, Cassel et Cie, Arras, 1907, p. 91, n° 231.

[73Huile sur toile ; H. 180, L. 260 environ ; Sdbg : félix – Leullier 1840 ; Salon de 1839, n° 1378, exposition annuelle de Rouen, 1838, n° 258, Boulogne-sur-Mer, 1841, n° ?, Exposition des produits des Beaux-Arts et de l’industrie de Toulouse, 1845, n° 161, Exposition universelle de Paris, 1855, n° 3609 ; Le Museum & Gallery de la Bob Jones University de Greenville, possède, depuis 1993, une œuvre répertoriée sous le titre Le martyre de sainte Perpétue et sainte Félicité, datée, d’après le site de l’institution consulté le 25 avril 2023, de 1880. Or, la comparaison entre les photographies de ce tableau et les gravures contemporaines du Salon de 1839 nous ont fait douter de l’existence de deux œuvres différentes. Nous avons demandé au Museum and Gallery, un détail de la signature de l’artiste qui s’avère être la suivante : Félix- Leullier 1840 et non 1880. Ce n’est pas étonnant puisque nombre d’artistes n’avaient pas forcément terminé leur tableau pour le Salon et signaient l’œuvre ultérieurement, ce qu’a dû faire ici Leullier. Le registre du Salon de 1839 (archives des musées nationaux, *KK 33, n° 1568) donne pour dimensions H. 190 x L. 255 alors que la toile de Greenville mesure, sans certitude absolue, ses dimensions n’ayant pas été vérifiées depuis longtemps : H. 178,4 ; L. 260,4, ce qui est très proche. Ce tableau provient de l’ancienne collection de Mr. and Mrs. Eric LeVin, Bellefonte, Pennsylvanie ; Anonyme, Catalogue de la septième exposition annuelle du Musée de Rouen – Arts, Fs. Marie, Rouen, 1839, p. 29, J. A. Dréolle, « Mémoires. Le Salon de 1839 » dans Journal de l’Institut historique, tome 10, 6e année, administration de l’Institut historique, Paris, 1839, p. 148-149, Haudiquet, op. cit., 2, p. 116 ; propriété du Museum & Gallery de la Bob Jones University de Greenville (Caroline du Sud, États-Unis) (consulté le 23 octobre 2022). Le titre de l’œuvre était accompagné, dans le catalogue du Salon de 1839, de la citation suivante : « Grande fête au Colysée de Rome sous l’empereur Domitien, l’an 90 de J.-C. Il y eut ce jour-là dans l’arène 700 bêtes, telles que : éléphans, hippopotames, rhinocéros, lions, lionnes, tigres, panthères, hyènes, ours, chevaux sauvages, dromadaires, gazelles, autruches, etc. ; des gladiateurs, des prisonniers gaulois, et surtout des chrétiens, qui tous périrent, aux applaudissemens de cent mille spectateurs. » (CREVIER. Histoire des Empereurs). Ce tableau qui a valu au jeune artiste de vingt-huit ans, dès sa seconde présentation au Salon, une médaille de troisième classe, est le plus célèbre de Leullier, vivement encensé par les critiques de l’époque et reproduit par la lithographie ou la gravure à l’aquatinte.

[74Exposition de Cambrai de 1838, n° 149 (voir Haudiquet, op. cit., 2, p. 115). Il convient de noter que vingt ans plus tard, un tableau de même titre est présenté par Leullier à l’exposition universelle de Dijon, sans que nous puissions affirmer qu’il s’agit bien de la même œuvre : voir Auguste Portalais, « Exposition universelle de Dijon (Côte-d’Or). I », dans Revue des Beaux-Arts : Tribune des artistes : fondée et publiée sous les auspices de la Société libre des beaux-arts, Paris, 1858, p. 341.

[75Salon de 1839, n° 1380, peut-être le tableau présenté à Cambrai en 1838 sous le titre Lion de l’Atlas (voir note précédente).

[76Huile sur toile ; H. 420, L. 576 ; Sg ; Salon de 1849, n° 1351 ; ce tableau a été déposé en 1850 au musée d’Arras et aurait été détruit lors des bombardements de juillet 1915 ; Archives nationales, F/21/43, dr. 7, F/21/2196, dr. 7 et F/21/4500B ; propriété de l’État, FNAC, inv. PFH-2699 ; Commission des Beaux-Arts d’Arras, Catalogue des tableaux, bas-reliefs & statues exposés dans les galeries du musée de la ville d’Arras, quatrième édition, Répessé, Cassel et Cie, Arras, 1907, p. 91, n° 232. Une gravure de cette œuvre a été publiée dans L’Illustration en 1849.

[77Huile sur toile ; H. 65,5, L. 81,7 ; tableau gagné par la ville de Marseille en 1847 à la loterie de la Société des Amis des Arts de Marseille, et placé au musée après l’exposition organisée par cette Société ; Paul-Louis Bouillon-Landais, Catalogue des objets d’art composant la collection du musée de Marseille, Société anonyme de l’imprimerie marseillaise, Marseille, 1876, p. 68, n° 108 ; Philippe Auquier, Ville de Marseille. Musée des Beaux-Arts. Palais de Longchamp. Catalogue des Peintures, Sculptures, Pastels et Dessins, Typographie et lithographie Barlatier, Marseille, 1908, p. 175, n° 297 ; Joconde 000PE014795 ; Marseille, musée des beaux-arts, inv. BA 182.

[78Lieu de conservation actuel inconnu ; ce tableau, lithographié par son ami Simon Guérin, a été reproduit dans L’Artiste ; voir supra, note 71.

[79Exposition des objets d’art et d’industrie d’Arras, 1838, n° 187 (voir Haudiquet, op. cit., 2, p. 115).

[80Voir Piasa, Ancient and Modern Drawings, cat. vente, Paris, 10 avril 2008, n° 186 (consulté le 5 décembre 2022). Il y a certainement une erreur de lecture, ou de la signature, ou de la date (1822) indiquée dans ce catalogue, Leullier ayant alors onze ans !

[81Exposition de Valenciennes de 1838, n° 426 (voir Haudiquet, op. cit., 2, p. 116).

[82Tableau fréquemment reproduit par l’estampe. Huile sur toile ; H. 542, L. 710 cm ; Salon de 1841, n° 1311 ; acheté à l’artiste en 1842, déposé au musée des Beaux-Arts de Lyon la même année et rendu par ce dernier à l’État en 1925 ; Archives nationales F/21/43, dr. 6, F/21/4236, dr. 6, F/21/2198, dr. 9, F/21/4500B, dr. 2 ; propriété de l’État, (FNAC, inv. 8842) ; conservé dans les réserves du FNAC.

[83Huile sur toile ; H. 465, L. 813 ; Sdbd : Félix Leullier 1863 ; Salon de 1869, n° 1530 ; Musée des beaux-arts de Lille, inv. P. 1172. L’esquisse (inv. P. 1148) est conservée dans le même musée : voir Joconde et le site du Palais des Beaux-Arts de Lille.

[84Voir Justin Tripier Le Franc, Histoire de la vie et de la mort du baron Gros, le grand peintre, rédigée sur de nouveaux documents et d’après des souvenirs inédits (...), chez Jules Martin successeur d’Auguste Aubry, Paris, 1880, p. 637-639. Leullier avait réalisé un tableau grandeur nature du baron Gros étendu sur l’herbe après que son corps ait été retiré de la Seine où il s’était jeté : « Dans ce tableau, le ciel était obscurci par des nuages ; au milieu et dans le fond de la toile, ces nuages, noirs et rouges, laissaient entrevoir le Panthéon, où est peinte l’œuvre de Gros et, sur le devant, planaient deux femmes ailées et en deuil : la Peinture et la Gloire, qui viennent déposer leur couronne sur la tête du grand artiste ». La baronne Gros ne souhaitant pas raviver les bruits ayant couru sur le suicide de son époux, demanda à Jean-Baptiste Delestre (1800-1871), autre élève du baron, de négocier l’achat de ce tableau. Leullier refusa et détruisit l’œuvre et toutes ses esquisses. En remerciement, la baronne Gros lui commanda une copie réduite du dernier tableau de son époux : Hercule et Diomède, conservé au musée des Augustins de Toulouse (inv. RO 112).

[85Notons que ce portrait a curieusement échappé à la base de données Salons 1673-1914 du musée d’Orsay (consulté le 25 avril 2023). Un autre pastel, daté de 1853 et qui ne peut correspondre à celui présenté au Salon, en raison de la différence de taille (voir archives des musées nationaux, *KK 45, n° 12, qui donne pour dimensions : H. 150, L. 110), est récemment passé en vente à Enghien-les-Bains : Portrait de jeune femme à la robe bleue, pastel sur papier ; H. 60, L. 50 ; Sdd ; Isabelle Goxe et Laurent Belaisch (com.-priseurs), Gravures, dessins et tableaux des XIXe et XXe siècles et contemporains (...), cat. vente, hôtel des ventes d’Enghien, dimanche 31 mars 2019, p. 4, n° 20 (consulté le 25 avril 2023) ; Isabelle Goxe et Laurent Belaisch (com.-priseurs), Gravures–Dessins-Tableaux-Photographie-Bronzes-Art nouveau-Art déco-Design, cat. vente, hôtel des ventes d’Enghien, dimanche 17 novembre 2019, n° 16 (consulté le 25 avril 2023).

[86Deux œuvres différentes sur le même thème ont été exposées par l’artiste en 1842 et 1846, seul le lieu de conservation de la première étant connu : Huile sur toile ; H. 81,5 ; L. 114 ; Sdbd : félix Leullier – 1841 ; au revers de la toile, en haut à gauche et en bas à droite, imprimé en noir au pochoir : VALLÉ Breveté – Rue de l’Arbre Sec N° (...) – PARIS – ANCIENNE MAISON BELOT ; Salon de 1842, n° 1269 ; restauré en 2008 par Béatrice Duclos-Damour, restauratrice diplômée de l’École d’Avignon ; collection Fabienne et Thierry Zimmer. Le tableau de 1842 et celui de 1846 (Salon de 1846, n° 1204) sont sans aucun doute différents, ce qui est non seulement attesté par les dimensions données par les registres des Salons : H. 120 x L. 140 pour le premier (archives des musées nationaux *KK 13, n° 1445) et H. 240 x L. 300, pour le second (archives des musées nationaux, *KK 40, n° 1947), mais aussi par la découverte récente de l’Album Leullier où figurent deux photographies de tableaux différents pour cette même iconographie (voir note 94). À moins d’envisager que le cadre ait été deux fois plus important en 1846, il ne peut s’agir de la même œuvre réexposée.

[87Lieu de conservation actuel inconnu. Ce tableau a été présenté au Salon de 1839 (n° 1377), puis à Rouen, en 1840, sous le n° 286 ; voir Gérard Bonnin, François Lespinasse, Pierre Sanchez, Les Salons en province IV, Salons et expositions Rouen, répertoire des exposants et liste de leurs œuvres, 1833-1947, tome II, L’Échelle de Jacob, Dijon, 2014, p. 1189.

[88Huile sur toile ; H. 62, L. 87,5 (toile), La 8, Ép. 6,5 (baguette du cadre) ; Sbd : Fx Leullier ; au revers de la toile, en bas à droite, imprimé en noir au pochoir : Ancienne Maison – VALLE-BELLAVOINT – Successeur – 3 Rue de l’Arbre-Se (...)– PARIS ; au revers, sur le châssis, manuscrit à l’encre bleue : N° 324 et, au milieu de la traverse verticale du châssis : M – 150 ; Salon de 1859, n° 1985, exposition de Rouen de 1860, n° 414 (voir Bonnin et al., op. cit., p. 1189) ; musée des Beaux-Arts d’Arras, inv. 945.95.

[89Lieu de conservation actuel inconnu. Ce tableau a été présenté au Salon de 1859 (n° 1986), puis à Rouen en 1860, sous le n° 415 (voir Bonnin et al., op. cit., p. 1189). Nous avons acheté, sur Ebay, il y a quelques années, une plaque de verre représentant ce tableau. Elle provient, d’après les étiquettes collées sur les marges de la plaque, du « Bureau of visual instruction. Extension. Division. University of Oregon. Eugène ». Ces indications nous laissent penser que l’œuvre est aujourd’hui conservée aux États-Unis.

[90Le deuxième tableau ici étudié.

[91Voir Bulletin des lois du royaume de France, IXe série. Règne de Louis-Philippe Ier, roi des Français, partie supplémentaire, tome 26, imprimerie royale, Paris, 1845, p. 374.

[92Site des Amis et passionnés du Père Lachaise (APPL).

[93Voir infra, note 100.

[94Ce volume, dont l’École nationale des Beaux-Arts possède également un exemplaire légèrement différent donné en 1885 contenant seulement cent vingt-et-une photographies (voir AJ/52/449), porte la cote DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).

[95Tripier Le Franc, op. cit., p. XI.

[96Date du début des travaux de Leullier à Saint-Médard.

[97Soit entre la date du début des travaux de Leullier à Saint-Médard et la date supposée de réalisation de l’Album conservé au Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.

[98Soit entre la date d’achèvement du décor de la chapelle et la date connue de leur dégradation, car cette scène semble sur ce cliché, intacte (voir infra).

[99Sur ce décor aujourd’hui disparu, voir Antoine Fillioux, « Beaux-Arts. Peintures monumentales de Saint-Médard et de Sainte-Élisabeth », dans L’Artiste. Beaux-arts et Belles-Lettres, 4/1, Paris, 1844, p. 65-66 ; Anonyme, « Nouvelles et faits divers. France. Paris », dans Paul Lacroix (dir.), Bulletin de l’alliance des arts, 2/14, Paris, 10 janvier 1844, p. 215 ; Henry Trianon, « Études sur l’art religieux. Églises de Paris. Tableaux – Peintures murales – Verrières. Concours pour les vitraux de la Sainte-Chapelle », dans Le Correspondant. Recueil périodique. Religion, Philosophie, Politique, Sciences, Littérature, Beaux-arts, 20, Librairie de Sagnier et Bray, Paris, 1847, p. 870-871 ; Préfecture du département de la Seine, Direction des travaux, Inventaire général des œuvres d’art appartenant à la ville de Paris. Édifices religieux, 2, imprimerie Chaix, Paris, 1881, p. 60-61 ; ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, Inventaire général des richesses d’art de la France. Paris. Monuments religieux, 2, Plon, Paris, 1881, p. 69 ; Charles Magne, « Une vieille église de Paris. Saint-Médard », dans Bulletin de la Montagne Sainte-Geneviève et ses abords. Comité d’études historiques, archéologiques et artistiques (Ve et XIIIe arrondissements), 4, 1903-1904, H. Champion, Paris, 1904, p. 252-253 ; Georges Brunel, « Peintures commandées pour les églises de Paris de 1815 à 1850 », dans Isabelle Julia et Jean Lacambre (com.), Les années romantiques (1815-1850), cat. exp., Nantes-musée des Beaux-arts, Paris-galeries nationales du Grand palais, Plaisance-Palazzo Gotico, 1995, p. 71.

[100Il s’agissait de Saint Fiacre distribuant des aumônes sur la paroi ouest (ill. 30 et 31) et de L’Humilité et La Charité, de chaque côté de la fenêtre (ill. 32) ; voir Préfecture du département de la Seine, Direction des travaux, Inventaire général des œuvres d’art appartenant à la Ville de Paris (…), Édifices religieux, 2, imprimerie Chaix, Paris, 1881, p. 60-61 et 69. Sur le déroulement de ces commandes successives, voir Archives de la Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles (COARC) de la ville de Paris, Dossier Saint-Médard. Curieusement, toutes les nécrologies parues en 1882 précisent, reprenant sans doute un communiqué initial fautif, que la décoration de cette chapelle avait commencé en 1849, date en réalité de son inauguration. Par ailleurs, celle parue dans Le Moniteur des Arts, précise que Leullier avait dû interrompre son travail durant plusieurs années, en raison du choléra qui sévissait alors dans la capitale, maladie qu’il aurait attrapé à cette occasion : voir Anonyme, « Nécrologie », dans Le Moniteur des Arts, 25e année, n° 1401, Paris, vendredi 3 mars 1882, p. 67.

[101Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie, Album Leullier, inv. DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).

[102Voir supra.

[103Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie, Album Leullier, inv. DC-539-FOL (Leullier Louis-Félix).

[104Antoine Fillioux, op. cit.

[105Anonyme, « Nouvelles et faits divers. France. Paris », dans Paul Lacroix (dir.), Bulletin de l’alliance des arts, 2/14, Paris, 10 janvier 1844, p. 215.

[106Henry Trianon, op. cit.

[107Charles Magne, op. cit., p. 17-18, note 1.

[108Sur saint Fiacre, voir XIIIe centenaire de saint Fiacre, actes du congrès de Meaux 3-4 septembre 1970, Imprimerie André-Pouyé, Meaux, s.d. et tout particulièrement Paule et Roger Lerou, « L’iconographie de saint Fiacre et sa répartition étudiées à travers la statuaire », p. 185-303, ainsi qu’Idem, « Saint Fiacre : histoire et culte », dans Revue d’Histoire et d’Art de la Brie et du pays de Meaux, 51, Meaux, 2000, p. 1-24.

[109Voir note 107.

[110Voir XIIIe centenaire de saint Fiacre, op. cit.

[111Soit entre la date du Salon où l’œuvre fut exposée et la date supposée de réalisation de l’Album conservé au Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.

[112Pour n’en donner qu’un seul exemple, nous pensons entre autres au tableau de Jean-Baptiste-Augustin Nemoz (1834-1897), Une vision de la Vierge (n° 2083) qui, outre le fait d’être une vision prémonitoire de la Vierge lors du sommeil de l’Enfant Jésus, semble également, par le bleu-blanc-rouge de ses vêtements, évoquer Marianne et annoncer un désastre à venir ; voir Palissy. Mais tout ceci resterait à étayer par une étude plus poussée de ce Salon.

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