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Vu du front. Représenter la Grande Guerre

Paris, Musée de l’Armée, du 15 octobre 2014 au 25 janvier 2015.

1. « Les dangers du reportage à la guerre »
Supplément illustré du Petit Journal
n° 1146, 3 novembre 1912
Nanterre, BDIC
Photo : BDIC
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S’il n’y avait qu’une exposition à voir, parmi celles célébrant le centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, ce serait bien celle que le Musée de l’Armée organise jusqu’au 25 janvier, remarquable sur tous les plans.

Sur celui de l’histoire, d’abord : elle permet grâce aux objets d’art et aux images, de suivre pas à pas le déroulement de la guerre. Sur le plan de l’histoire de l’art ensuite, elle montre un nombre incroyable d’œuvres créées pendant le conflit, à destination de propagande ou dans le but plus intime de témoigner de l’horreur des tranchées ; celle-ci ne pouvait être décrite que par les combattants eux-mêmes, qu’ils soient artistes professionnels ou amateurs. Par la découverte, enfin, d’un fonds exceptionnel de documents et d’œuvres d’art constitué pour l’essentiel pendant la guerre par des collectionneurs privés, les Leblanc, qui les ont ensuite donnés à l’État ; enrichie ensuite par le reversement par le sous-secrétariat aux Beaux-Arts des œuvres des artistes missionnés sur le front, cette collection peu connue (appelée Bibliothèque de documentation internationale contemporaine-Musée d’histoire contemporaine) conserve notamment des tableaux et des dessins essentiels d’artistes Nabis tels que Vuillard, Vallotton ou Denis.
On ajoutera à cela un excellent catalogue avec de nombreux essais étudiant chaque forme d’expression artistique en lien avec la guerre et décrivant précisément les conditions dans lesquelles ces œuvres furent créées, et une muséographie efficace et sobre, on aura donc l’exemple même de l’exposition réussie.

Le parcours s’appuie sur deux fonds principalement : celui de la BDIC, et celui du Musée de l’Armée, dont on apprend ici le rôle qu’il joua tout au long de la guerre en demeurant ouvert au public et très actif. Aux collections de ces deux institutions s’ajoutent ponctuellement des œuvres venant d’autres musées (notamment étrangers) qui permettent de compléter le propos.
Celui-ci commence avec une section consacrée aux quelques conflits qui, pour ainsi dire, anticipent et annoncent la grande déflagration mondiale : guerre des Boers, guerre russo-japonaise, guerres des Balkans… Ces conflits, largement couverts par la presse, avaient habitué les peuples européens sinon à la guerre, au moins à l’idée de la guerre. Si la photographie sera un medium parmi les plus utilisés pendant la Première guerre mondiale, le conflit russo-japonais, que couvrirent de nombreux reporters, constitua en quelque sorte une répétition, avec les deux guerres balkaniques. La guerre de Crimée et celle de Sécession avaient déjà fourni les premières images photographiques montrant les conséquences des combats, mais celles-ci ne furent connues qu’après, sans jamais servir d’outil de propagande, comme le rappelle le catalogue. La photo devient, au…

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