Une instance de classement pour Saint-Gemmes d’Andigné

Alfred Tessier
Eglise de Sainte-Gemmes-d’Andigné, 1865
En instance de classement
Photo : D. R.
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10/6/13 - Patrimoine - Saint-Gemmes d’Andigné, église - Nous sommes suffisamment critique envers le ministère de la Culture lorsque cela nous semble justifié pour ne pas manquer de célébrer son action sur certains dossiers lorsqu’il le mérite. Ainsi, nous venons d’apprendre qu’une instance de classement avait été prononcée le 1er mars dernier pour l’église Saint-Gemmes d’Andigné, l’une de ces églises du Maine-et-Loire que des maires veulent détruire. Nous avions parlé de cet édifice (que nous ne connaissons que sur photos) dans cet article. L’église est du même architecte que celle de Gesté, Alfred Tissier.

Manifestement, le maire de cette commune, Jean-Claude Taulnay, est un peu chatouilleux sur la question. Nous avons pu lui parler quelques minutes et il s’est montré fort désagréable avant de conclure qu’il n’avait « rien à [n]ous dire ». On comprend son agacement : les faits se liguent contre lui. Non seulement l’église mérite une protection au titre des monuments historiques, mais son argumentaire sur l’impossibilité de la restaurer est totalement battu en brèche par le rapport de l’inspecteur des monuments historiques, Marc Botlan, écrit en avril 2012. Celui-ci est sans ambiguïté : « L’état général intérieur est bon à très bon, l’édifice est vaste, très lumineux et sain, il est ouvert à la visite et au culte. [Il s’agit d’] une vraie œuvre architecturale de grande qualité, absolument complète, parfaitement homogène et qui plus est parfaitement représentative et bien documentée. Il n’y a pas le moindre doute sur l’intérêt d’art et d’histoire de cet édifice, il relève bel et bien et sans hésitation d’une protection, en tant que tel, au titre des MH. » L’église est donc protégée au moins jusqu’au 1er mars 2014, donc jusqu’aux prochaines élections communales. L’exemple d’Arc-sur-Tille pourrait alors être suivi, et les habitants de la commune se doter d’un maire un peu plus respectueux de son patrimoine.

Les bonnes nouvelles récentes (dont cette instance de classement et la restauration de l’église d’Arc-sur-Tille) ne doivent pas faire oublier les destructions qui viennent d’avoir lieu [1]. Nous voulons parler bien sûr de Saint-Jacques d’Abbeville mais aussi de l’église Saint-Aubin du Pavoil, à Segré, également en Maine-et-Loire qui a été détruite au début de cette année dans une indifférence à peu près totale.
Il faut maintenant que l’instance de classement aboutisse effectivement à la protection et à la sauvegarde de Saint-Gemmes d’Andigné. Il faut aussi que celle de Gesté soit protégée du maire qui veut la détruire. Bravo donc au ministère de la Culture, mais il reste encore beaucoup à faire...

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