Serres d’Auteuil : une victoire, mais une victoire inquiétante

Article modifié à 18 h 33.

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17/10/13 - Patrimoine - Paris, Serres d’Auteuil - Dans son arrêt rendu aujourd’hui 17 octobre, la Cour administrative d’appel de Paris, suivant les recommandations du rapporteur public (voir la brève du 3/10/13), vient d’annuler la délibération ayant autorisé la signature de la convention d’occupation du domaine public.

Alors que cet arrêté pouvait donner l’impression d’une victoire des associations qui s’opposent au projet destructeur de la Ville de Paris et de la Fédération Française de Tennis d’installation du tournoi de Roland-Garros sur les Serres d’Auteuil (nous avions d’ailleurs d’abord publié cet article en ce sens), un examen plus approfondi de celui-ci montre hélas que les choses ne sont pas si simples. La cour y affirme en effet une chose stupéfiante : la protection au titre des monuments historiques ne s’appliquerait pas à la partie du sol sur laquelle est prévue la construction du nouveau court semi-enterré. L’arrêté de protection de 1998 expliquant clairement que « le sol du jardin fleuriste municipal dans ses limites actuelles » est protégé, on se demande comment la cour peut en déduire que seule une partie l’est.
L’offensive en règle de la fédération ces derniers jours (qui s’est traduite notamment par trois pages dans L’Équipe) et les pressions politiques de tout bord semblent donc hélas porter leur fruit si un tribunal administratif peut affirmer froidement l’inverse de ce que dit un arrêté de protection.

La nouvelle convention passée entre la Ville de Paris et la FFT est également attaquée par les associations, mais cet arrêté laisse craindre le pire, ce dont la Ville de Paris se félicite d’ailleurs bruyamment, à raison contrairement à ce que nous avions trop vite écrit.
Au moment où Anne Hidalgo présente son programme « culturel », la municipalité parisienne prouve, une fois de plus, que le patrimoine historique, artistique et naturel est vraiment le cadet de ses soucis. Rarement Paris aura été davantage martyrisé que par la municipalité de Bertrand Delanoë.

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