Serres d’Auteuil : une pelleteuse à l’œuvre malgré l’arrêt des travaux par le TGI

Une pelleteuse sur le jardin des Serres d’Auteuil
10 octobre 2016
Photo : Didier Rykner
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10/10/16 - Patrimoine - Paris, Serres d’Auteuil - La Fédération Française de Tennis avait insulté les associations de protection du patrimoine et les descendants de Jean-Camille Formigé en insinuant qu’ils avaient manipulé les faits, et elle avait mis en doute l’intégrité du tribunal de grande instance en affirmant que sa décision de suspendre les travaux en cours sur les Serres d’Auteuil avait été prise « dans des conditions douteuses ». Mais ce qui s’est passé aujourd’hui sur le jardin des Serres d’Auteuil - le chantier des Serres d’Auteuil faudrait-il dire plutôt - est certainement plus grave. Alors que le tribunal de grande instance avait décrété l’arrêt des travaux, une pelleteuse était en action. Interrogée, la FFT se défend en expliquant qu’il s’agit d’une part d’ « enlever les gravats », et d’autre part de confiner de l’amiante qui n’avait pas été détecté lors de la recherche d’amiante effectuée par Vinci, et qui a été trouvé dans le bâtiment d’accueil des Serres démoli.

Admettons la seconde partie de l’explication (qui n’implique d’ailleurs pas la pelleteuse et qui concerne des travaux que nous n’avions pas vus) : s’agissant d’amiante, toutes les précautions doivent être prises.
La première, en revanche, est plus que discutable. Car d’une part, enlever des gravats consiste bien à avancer le chantier alors que celui-ci a été interdit. Le TGI a suspendu les travaux, tous les travaux, ce qui inclut nécessairement l’enlèvement de gravats dont on ne voit pas en quoi ils seraient dangereux sur un chantier interrompu et strictement interdit au public. Et parce que d’autre part, ce que nous avons pu filmer ne montre pas une pelleteuse enlevant des gravats, mais bien une pelleteuse creusant dans le sol en terre [1].



Une pelleteuse sur les Serres d’Auteuil par latribunedelart


L’interprétation de la FFT de ce jugement est donc pour le moins « douteux » pour reprendre son terme. Il est peu probable que ces travaux, que l’on peut considérer comme non autorisés, vont inciter le TGI à faire droit à leur demande de « référé-rétractation » qu’ils ont déposé devant lui. La Fédération Française de Tennis semble décidément perdre son sang-froid.

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