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Roger Marx, un critique aux côtés de Gallé, Monet, Rodin, Gauguin…

Nancy, Musée des Beaux-arts et Musée de l’Ecole de Nancy. Du 6 mai au 28 août 2006.

L’exposition qui se tient à Nancy en deux lieux est l’exemple même du projet réussi et exemplaire en tous points. En effet, cette manifestation conçue autour de la figure d’un critique éminent à de nombreux titres s’inscrit dans le cadre d’un projet global, muséal et scientifique qui réunit à travers une collaboration étroite les musées de Nancy, le Musée d’Orsay et l’Institut national d’Histoire de l’art. Cheville ouvrière du projet et commissaire scientifique, Catherine Méneux, doctorante à Paris IV avec une thèse en cours consacrée à Roger Marx, est parvenue à susciter les énergies et les enthousiasmes au-delà de toute espérance. Travaillant main dans la main, les musées de Nancy, le grand musée parisien (mais il faut associer aussi le Musée national d’art moderne pour un prêt majeur ainsi que la famille du critique pour son aide) et l’INHA ont permis la réalisation de ce qu’il faut bien qualifier d’événement puisque cette collaboration « mobilise » trois lieux d’exposition (deux à Nancy et l’INHA pour une présentation des fonds d’archives Roger Marx et Claude Roger-Marx) et un colloque (deux journées à Nancy, une journée à Paris) ; l’histoire de l’art française ne donne pas si souvent d’exemple aussi abouti. Blandine Chavanne et Valérie Thomas (pour les musées de Nancy), Anne Pingeot et Philippe Thiébaut (Musée d’Orsay), Jean-Michel Nectoux et Frédéric Cousinier (INHA) assurent la responsabilité d’un projet multiple qui a aussi le mérite d’illustrer la décentralisation autant en termes de présentation des oeuvres que de coopération scientifique ; l’exposition bénéficie à ce titre du label tout à fait justifié « d’intérêt national ».

1. Eugène Carrière (1849-1906)
Portrait de Roger Marx
Huile sur toile - 46 x 38,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
© RMN, H. Lewandowski
Voir l´image dans sa page

Ainsi que le suggère son titre, avec son énumération suspendue de noms glorieux (mais la couverture du catalogue poursuit les trois petits points en une longue liste), l’idée même de l’exposition consacrée non pas à un artiste ou à un mouvement mais à une figure de la critique permet de réunir un exceptionnel ensemble d’œuvres (peinture, sculpture, arts décoratifs, arts graphiques, mobilier, bibliophilie) qui sont à l’image même de Roger Marx (ill.1) et de son action. Si l’exposition consacrée à Henri Focillon en 2004 (Musée de Lyon/INHA) reflétait la personnalité d’un historien de l’art et théoricien éminent, certes, mais centré sur une vision théorique de sa discipline, la réunion d’œuvres présentes à Nancy illustre en effet l’activité débordante d’un homme qui cumulait les fonctions officielles, le goût de l’amateur d’art et les préoccupations d’un théoricien de l’art social, partisan du décloisonnement et d’une beauté universalisée ; sa devise n’était-elle pas : « Rien sans art » ?
Admirablement conçue, et très exactement reflétée par le catalogue et ses sections (ici point de publication anarchique et gratuite en marge de…

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