Réouverture du Musée Historique de Strasbourg

1. Atelier de Jean-Antoine Gros (1771-1835)
L’assassinat de Kléber
Huile sur toile
Strasbourg, Musée Historique
Photo : D. Rykner
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11/7/07 – Musée – Strasbourg, Musée Historique – Le musée historique de Strasbourg, qui a réouvert le 30 juin dernier, était fermé depuis plus de vingt ans. Ses collections sont loin de la richesse de Carnavalet, peut-être le seul musée d’histoire à être aussi un musée de beaux-arts, mais on peut y voir cependant quelques tableaux intéressants comme une Allégorie de la Justice siennoise du XVIe siècle (en dépôt du musée de Lille) qui provient de l’ancien hôtel de ville de Strasbourg ou une esquisse de l’atelier de Gros représentant l’assassinat de Kléber (ill. 1), des sculptures (David d’Angers notamment), des objets d’art, des armes et des armures.


2. Strasbourg, Musée Historique
Vue intérieure, rez-de-chaussée
Photo : D. Rykner
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3. Strasbourg, Musée Historique
Vue intérieure du premier étage
(plafond du XVIIe siècle provenant d’une maison détruite)
Photo : D. Rykner
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Les parti pris pédagogiques, originaux, peuvent donc se justifier par le caractère essentiellement documentaire des collections et par la volonté affirmée de faire comprendre l’histoire de Strasbourg. Les cartels sont très détaillés, les enfants seront ravis de pouvoir essayer des copies des casques de chevalier, plusieurs intermèdes ludiques de ce genre ne gênent pas le visiteur qui souhaiterait ne s’intéresser qu’aux objets. On ne peut hélas en dire autant de la muséographie. Niant en permanence l’édifice ancien dans lequel il se trouve, le parcours oscille entre des fausses parois de couleurs trop vives (ill. 2), cachant les murs et les fenêtres et masquant largement les plafonds (ill. 3). Ceux-ci sont couverts de spots disgracieux, nécessaires pour éclairer des objets plongés dans la pénombre. La dernière salle (provisoirement, car le parcours qui s’interrompt à la fin du XVIIIe continuera en 2009) est la pire de toutes (ill. 4), avec ses petites sculptures exposées dans une vitrine au ras du sol, sa pyramide inversée au plafond (pour évoquer Kléber, mort en Egypte ?) sur laquelle sont projetées des images du général et la présentation, dans un coin et en hauteur, du célèbre tableau d’Isidore Pils Rouget de l’Isle chantant la Marseillaise, qui aurait mérité meilleur sort. La dernière partie du bâtiment, non encore aménagée, montre l’espace tel qu’il était avant les interventions du décorateur et laisse imaginer ce que pourrait être un musée, certes plus classique, mais qui respecterait l’édifice qui l’abrite et les collections qu’il expose, et qui utiliserait la lumière du jour plutôt que de traiter un étage comme une cave.

4. Strasbourg, Musée Historique
Salle Kléber (dernière salle du parcours
avant sa prolongation en 2009)
Photo : D. Rykner
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Réouverture du Musée Historique, centenaire du riche Musée Alsacien, consacré aux arts et traditions populaires et, à l’automne, inauguration du nouveau musée Tomi Ungerer dédié à l’illustration au XXe siècle : ces événements ont incité la ville de Strasbourg à faire de 2007 l’année des musées. Mais on se demande si ces ouvertures ne sont pas la cause d’une mesure dont la municipalité ne s’est pas vantée, et qu’on n’attendrait pas d’une ville d’habitude mieux inspirée dans le domaine culturel, auquel elle consacre une partie conséquente de son budget (voir ci-dessous la liste des articles consacrés aux musées de Strasbourg) : la fermeture le matin en semaine, aux visiteurs individuels, de tous les musées [1]. Si vous voulez voir le Musée des Beaux-Arts, celui d’Art Moderne et d’Art Contemporain, ou encore des Arts Décoratifs, inutile de vous présenter à 10 h un jour de semaine. Attendez midi ! Une curieuse manière pour Strasbourg de fêter l’arrivée du TGV et de préparer sa candidature de capitale européenne de la Culture en 2013...

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