Quelques nouveautés concernant Sébastien Bourdon (Montpellier 1616 – Paris 1671)

1. Sébastien Bourdon (1616-1671)
La Sainte Famille à la pyramide
Huile sur toile - 55,5 x 68,5 cm
Collection privée déposée à
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : D. R.
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En 1818, Johann Wolfgang von Goethe faisait à Leipzig l’acquisition de plusieurs gravures de Sébastien Bourdon et constatait : « à cette occasion, je fis la connaissance précise d’un artiste que j’ai toujours estimé » [1] . Les nombreuses mentions de ses œuvres dans les catalogues de vente du XVIIIe au XIXe siècle montrent que Sébastien Bourdon était l’un des artistes les plus considérés en Europe. Encore aujourd’hui, apparaissent chaque année des œuvres de sa main [2] .

Son abondant œuvre gravé ne manquait dans aucune collection privée de renom. Le peintre demeura d’ailleurs longtemps dans l’ombre du graveur [3] et les deux principaux mérites de la belle monographie de Charles Ponsonailhe étaient d’avoir reconstitué sa carrière à partir des documents connus à l’époque et d’avoir établi le premier catalogue raisonné de ses œuvres peintes et gravées [4] . De nombreux tableaux de Bourdon ont souffert du temps. Ses compositions ont souvent perdu leur lisibilité à cause des couches picturales devenues sombres. Ces facteurs ont probablement influencé une fortune critique plutôt sévère à l’égard de son œuvre peint.
En revanche, les recherches concernant ses dessins ne datent que du XXe siècle, comme d’ailleurs l’essentiel des travaux dédiés aux dessins baroques. Ils furent notamment étudiés par Heinz Widauer dans une thèse non publiée [5] .
Le catalogue du Professeur Jacques Thuillier rend pour la première fois justice à l’ensemble de l’œuvre de Bourdon. Il nous offre une nouvelle et riche étude détaillée de sa vie [6] .
Dans cet article, nous voudrions tout d’abord proposer quelques nouvelles attributions à Sébastien Bourdon, puis compléter, quand cela nous a paru nécessaire, les notices du catalogue raisonné.

Sébastien Bourdon fut un peintre prolifique qui reçut durant sa carrière de nombreuses commandes prestigieuses et occupa des charges importantes au sein de l’Académie royale de peinture. Après les disparitions prématurées d’Eustache Le Sueur (1655), de Laurent de La Hyre (1656) et de Jacques Stella (1657), il fut probablement, avec Philippe de Champaigne et Charles Le Brun, l’un des peintres majeurs installés en France et ces trois artistes se partagèrent entre 1655 et 1670 les plus importantes commandes.

2. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Sainte Famille
Huile sur toile - 90 x 110 cm
Neuilly, collection particulière
Photo : D. R.
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Bourdon avait sans doute déjà travaillé pour le marché de l’art avant qu’il devienne dans sa jeunesse soldat. Guillet de Saint-Georges nous rapporta qu’une fois installé à Rome le peintre fut employé par un marchand de tableaux surnommé l’Escarpinelle. Une fois établi à Paris, l’artiste continua à travailler pour le marché de l’art qui était entre les mains de la communauté protestante à laquelle Bourdon appartenait. Son activité de graveur, ses nombreux tableaux de dévotion, ainsi que ses nombreuses peintures dans d’autres genres, dits mineurs, comme les bambochades, les scènes pastorales inspirées par Giovanni Benedetto Castiglione ou les paysages rappellent cela.
Ces divers sujets furent particulièrement appréciés au milieu du XVIIe siècle à Paris. La Sainte Famille aux tonalités blondes (ill. 1) [7], en dépôt au Metropolitan Museum [8] et connue jusqu’alors par un dessin de la main d’Ango, paraît caractéristique de la production commerciale de Bourdon. Rapidement brossée, la toile n’a pas la qualité des grandes commandes passées à l’artiste. La peinture séduit toutefois par son caractère intimiste, avec l’enfant Jésus se tournant vers l’agneau ainsi que par l’harmonie des couleurs beiges, ocres et bleutées [9] . Souvent ces œuvres charmantes mettent les historiens de l’art dans un grand embarras quant à leur attribution car les élèves de Bourdon comme Nicolas Loir ou Jacques Friquet de Vauroze, mal connus aujourd’hui, tentèrent d’imiter son style. Une Sainte Famille conservée dans une collection privée à Neuilly nous en fournit un bel exemple (ill. 2) [10]. On connaît d’après cette œuvre, une gravure de Nicolas de Poilly, légèrement différente [11] . Nous considérons que la peinture mentionnée comme copie dans le catalogue de Thuillier, est un original tellement la précision du trait et l’éclat des couleurs nous semblent convaincants. Un dessin préparatoire à l’une des gravures de l’artiste illustrant une Sainte Famille a été vendu en 2000 (ill. 3) [12] . Les traits parallèles énergiques et le jeu de lignes nerveuses plaident pour un dessin autographe. D’ailleurs dans une feuille illustrant un Repos pendant la fuite en Égypte, Bourdon se sert d’une technique similaire [13] .

3. Sébastien Bourdon (1616-1671)
La Sainte Famille
Plume, encre brune, sanguine - 18,7 x 15,3 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : Christie’s Londres
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L’identification de nouvelles bambochades de Bourdon demeure particulièrement épineuse vu la grande similitude stylistique des œuvres des « bamboccianti », groupe d’artistes proches de Pieter van Laer à Rome ou s’inspirant de son art. Parmi eux Jan Miel et Michelangelo Cerquozzi sont les peintres qui s’approchent le plus de l’art de Bourdon, de sorte qu’il est souvent difficile d’attribuer ces œuvres avec certitude à l’un ou à l’autre. Pourtant dans les peintures de ce style exécutées par Bourdon apparaît une atmosphère argentée qui les distingue des autres. La plus belle peinture de ce genre à ajouter au catalogue est sans conteste celle du Pommersches Landesmuseum à Greifswald, la ville natale de Caspar David Friedrich, illustrant un Soldat blessé [14] . La nature morte au premier plan et les fines colonnes antiques surmontées d’une architrave, visibles à droite sur le tableau, sont des motifs que l’artiste explore dans d’autres peintures. La date d’exécution se situe sans doute autour de 1637, à la fin du séjour romain ou tout au début de son installation à Paris.

4. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Scène d’attaque à main armée
Huile sur toile - 61 x 77,5 cm
Collection particulière
Photo : Phillips.
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5. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Scène de brigandage
Huile sur toile - 42,5 x 53,2 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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La cruelle Scène d’attaque à main armée, vendue chez Phillips en 1989, pourrait s’ajouter aux tableaux connus (ill. 4) [15] . Les rochers nus qui apparaissent dans plusieurs autres peintures du maître [16] renforcent cette impression de solitude et de désespoir. Une autre toile à peine moins violente, vendue à l’Hôtel Drouot sous une attribution à Jean-Baptiste Le Prince (1733-1781), est comparable à la précédente (ill. 5) [17] . La roue dans le fond symbolise le supplice qui guette les malfaiteurs : c’est un détail courant dans le répertoire des « bamboccianti » dont l’origine est à chercher chez les peintres du Nord du début du XVIIe siècle.

Parmi les biographes anciens, Félibien a été le premier à mentionner Castiglione comme source d’inspiration de Bourdon. En effet, ses troupeaux et bergers doivent beaucoup au maître génois, de sorte qu’une de ses peintures les plus caractéristiques, conservée à Dresde, a été longtemps attribuée à Bourdon (ill. 6) [18] . Déjà Joachim von Sandrart rapporte que Bourdon, à Rome, exécutait « des grands paysages avec des images, des animaux et des sujets historiques tirés des saintes écritures notamment de l’Ancien Testament ... » [19]. Jean-Patrice Marandel évoquait à juste titre les éléments des bambochades de Bourdon, visibles dans ces œuvres et influencés par Castiglione, dans un beau texte peu connu [20].

6. Giovanni Benedetto Castiglione (1609-1664)
Le retour de Jacob
Huile sur toile - 96 x 130 cm
Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister
Photo : Deutsche Fotothek Dresden
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7. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Paysage avec deux figures
Huile sur toile - 53 x 70 cm
Collection particulière
Photo : Finarte Rome
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Un beau paysage avec deux figures semble également de sa main (ill. 7) [21] . Le ciel grisâtre qui, par endroit, fait apparaître sa préparation blanche pour exprimer ainsi des zones lumineuses, forme un contraste saisissant avec la lourde masse brunâtre de la terre. Ne s’agirait-il pas là d’un trait courant dans l’œuvre de l’artiste ?
Un autre paysage date vraisemblablement des années 1650 (ill. 8) [22] . Le souvenir de Castiglione s’efface ici complètement en faveur du classicisme et de la monumentalité de Nicolas Poussin. Traité en larges bandes horizontales, cette peinture aux couleurs fraîches et printanières est comparable à celles de Providence (Thuillier, n° 168) et de Prague (Thuillier, n° 169). Comme dans sa conférence à l’Académie sur les Aveugles de Jéricho de Poussin du 3 décembre 1667 [23] , on remarque que « les lumières et ombres ne sont pas répandues par petits morceaux, mais largement... », ce qui donne plus d’unité et de cohésion à la composition. Dans un petit tondo conservé à Munich, de multiples similitudes s’offrent avec les gravures de l’artiste des années 1660 (ill. 9) [24]. La composition est plus compliquée, de nombreux éléments superposés, horizontaux et verticaux, la rendent moins lisible.

8. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Paysage idéal
Huile sur toile - 20,3 x 31,8 cm
Cambridge, Fitzwilliam Museum
Photo : Cambridge, Fitzwilliam Museum
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9. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Paysage classique
Huile sur toile - 26 x 27 cm
Munich, Alte Pinakothek
Photo : D. R.
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Mais il ne faut pas oublier que selon les principes académiques en cours, l’artiste atteint l’apogée de son art dans ses grandes peintures bibliques et mythologiques. L’agencement des masses sur différents niveaux, la distribution ainsi que la présence de personnes autour de la scène principale qui semblent la commenter par leurs gestes et leurs mimiques, font de Bourdon un fidèle adepte de la théorie académique. L’expression des passions, l’unité de lieu, de temps et d’action sont ici au cœur de ses recherches. Cette observation compte pour toute sa génération, Bourdon l’exposa et la défendit d’une façon exemplaire dans les conférences données à l’Académie à la fin de sa vie [25].

Deux petites esquisses préparant les gravures représentant l’Allégorie en l’honneur de Mazarin et Bethsabée conduisant au trône son fils Salomon viennent de réapparaître récemment [26]. Exécutées dans des tons fondus et raffinés, Sébastien Bourdon en a particulièrement soigné la répartition des ombres et des lumières (ill. 10 et 11).


10. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Allégorie en l’honneur de Mazarin
Huile sur toile - 45,7 x 32,3 cm
Collection particulière
Photo : Sotheby’s New York
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11. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Bethsabée conduisant au trône son fils Salomon
Huile sur toile - 45,7 x 32,3 cm
Collection particulière
Photo : Sotheby’s New York
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12. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Saint Charles Borromée secourant les pestiférés
Huile sur toile - 38 x 47,5 cm
Collection particulière
Photo : Blondeau-Breton
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Dans les années 1650, l’artiste atteint, dans ses peintures mythologiques et religieuses, sa phase la plus classique comme nous l’avons déjà constaté pour ses paysages. Les figures humaines sont ici savamment composées en frise au premier plan. L’artiste parvient à une monumentalité inconnue jusqu’alors. Jacques Thuillier mentionne dans le chapitre consacré aux œuvres connues uniquement par la littérature ancienne un Saint Charles Borromée secourant les pestiférés, réapparu l’année dernière sur le marché de l’art parisien (ill. 12) [27] . Cette œuvre dramatique de petite dimension, dont il existait certainement une grande version, est proche du Massacre des Innocents de Worcester [28] .
Une peinture connue uniquement par une photographie ancienne reflète fidèlement une composition réfléchie et équilibrée de Bourdon. Il s’agit d’un Baptême du Christ perdu aujourd’hui (ill. 13) [29] . Le canon des figures est élancé, ce qui fait penser à une peinture exécutée durant les années 1660.

13. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Le Baptême du Christ
Huile sur toile - Dimensions inconnues
Localisation actuelle inconnue
Photo : Sopraintendenza speciale per il polo
museale fiorentino
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14. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Le Sacrifice d’Iphigénie
Huile sur toile - 219 x 167 cm
Novi Sad, Musée
Photo : Musée de Novi Sad
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Un Sacrifice d’Iphigénie (ill. 14), conservé au musée de Novi Sad en Serbie, est une peinture tardive de Bourdon et a été vraisemblablement exécutée dans les années 1660. L’œuvre fut découverte en 2002 par Pierre Rosenberg [30] . La différence avec la peinture de même sujet conservée à Orléans [31] est grande. Le tableau serbe paraît plus stylisé et différents groupes de personnes entourent le lieu du sacrifice. On est loin de la sérénité et du lyrisme visible dans le tableau d’Orléans où la composition est plus aérée alors que celle de la peinture de Novi Sad paraît plus dense et plus mouvementée.

15. Lettre de Sébastien Bourdon à l’Académie
Paris, Fondation Custodia
Photo : D. R.
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La célèbre série des Sept Sacrements du musée de Sarasota a été traitée dans un esprit semblable. Les groupes d’hommes se détachent comme des bas-reliefs du paysage visible dans l’arrière-plan. Bourdon grava cet ensemble, ruiné aujourd’hui, dans un luxueux recueil destiné à Jean-Baptiste Colbert dont nous publions ici la première page (ill. 15). Cette gravure vante les bienfaits du surintendant dans le domaine des arts et Sébastien Bourdon lui offre une longue dédicace : « ... L’honneur que vous m’avez déjà fait de voir ce que j’avois peint sur la toile, me fait esperrer, Monsieur, que vous jetterés encore les yeux sur les mesmes desseins que j’ay gravéz sur le Cuivre ... » [32].


16. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Jupiter ordonnant à Apollon de reprendre le char solaire
Plume, encre brune, lavis brun et gris -
25,1 x 42,1 cm
Brême, Kunsthalle
Photo : D. R.
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17. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Jupiter chez Lycaon
Plume, encre brune, lavis brun et gris-
24,1 x 42,7 cm
Brême, Kunsthalle
Photo : D. R.
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Hans Widauer, fort justement, ajouta dans son compte-rendu de l’exposition [33] deux dessins conservés à Brême (ill. 16 et 17) [34] . Il proposa de les mettre en rapport avec le décor de l’hôtel de Bretonvilliers, représentant l’histoire de Phaëton, réalisé par Bourdon et son équipe à partir de 1663. L’un des dessins (n° 1014) correspond vraisemblablement à l’une des dernières scènes représentant Jupiter ordonnant à Apollon de reprendre le char solaire. Pour la deuxième feuille, le lien entre le sujet et l’histoire de Phaëton paraît plus difficile à établir, si ce n’est la présence d’un autre « indigne » qui fut châtié pour son audace insensée par le dieu suprême. L’ancienne inscription « Licaon » renvoie à l’histoire du roi du même nom qui voulait tester la nature divine de Jupiter venu sur terre déguisé en paysan en lui donnant à manger de la chair humaine. Offensé, Jupiter punit le roi en le transformant en chien (selon d’autres sources, il fut foudroyé comme Phaëton).

Deux documents d’archives inédits illustrent bien le travail intense auquel à cette époque Bourdon était confronté. Dans le premier document daté de novembre 1665, il engage un apprenti, vraisemblablement pour faire face aux commandes de plus en plus nombreuses [35] . Un autre document daté de mars 1666, conservé à l’Institut néerlandais à Paris (ill. 18), complète fort heureusement le premier. Bourdon demande à l’Académie, six mois plus tard, d’être affranchi de la charge de recteur, car « ... une famille nombreuze moblige demployer le reste de mes jours a vacquer a ses soings et pour sa subsistance ... » [36] . Dans les procès-verbaux de l’Académie datant de juin et juillet 1666, l’artiste accomplit progressivement sa volonté déjà si clairement exprimée au mois de mars. Le 26 juin 1666 « il a prié la Compagnie de nomer quelqu’un pour faire la fonction de sa charge dens le quartier suivant » [37] . Le 3 et 10 juillet « il désiroit que la Compagnie le deschargeât entièrement » [38] et lui permît « l’yver et dans les mauvèz temps de l’année » de ne plus venir aux « assemblées » [39] .

18. Lettre de Sébastien Bourdon à l’Académie
Paris, Fondation Custodia
Photo : D. R.
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19. Sébastien Bourdon (1616-1671)
L’Apothéose d’Hercule
Plume, lavis brun, rehauts de blanc - 33,5 x 51,7 cm
Darmstadt, Hessisches Landesmuseum
Photo : D. R.
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Notons quand même que Bourdon fut particulièrement actif dans l’organisation des conférences données par les académiciens à partir de 1667 et en prononça encore une dernière dix mois avant sa mort [40] .
Une des dernières commandes exécutées par Bourdon fut le décor pour la galerie d’Hercule aux Tuileries. Un dessin conservé à Darmstadt reflète peut-être une des compositions centrales de cet ensemble : il s’agit de l’Apothéose d’Hercule. En buvant le nectar qu’un putto (ou s’agit-il de Ganymède ?) lui tend, il atteindra l’immortalité (ill. 19) [41] .


20. Johann Gottfried Bartsch
(actif entre 1674-1684 à Berlin), d’après
Sébastien Bourdon
La Naissance d’Adonis
Gravure au burin
Allemagne, collection particulière
Photo : D. Mandrella
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21. David Herrliberger (1697-1777),
d’après Sébastien Bourdon
Les Bergers d’Arcadie
Gravure
Paris, Bibliothèque nationale
Photo : D. R.
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Deux gravures d’après Bourdon à sujets mythologiques en conserveraient le souvenir. La première, La naissance d’Adonis, est l’œuvre de Johann Gottfried Bartsch, actif à Berlin entre 1670 et 1690 (ill. 20) où il grava de nombreuses peintures de la collection du grand électeur Frédéric-Guillaume. L’autre gravure montre Les Bergers d’Arcadie (ill. 21). Gravé par David Herrliberger (1697-1777) en 1741, le dessin original proviendrait, selon la lettre, du cabinet de Bernard Picart dont cet artiste suisse fut l’élève à Amsterdam. Une peinture - très usée - de Bourdon vient de réapparaître dans une vente anglaise [42] (ill. 22). Attribué à un suiveur de Corrado Giaquinto (1703-1766), ce Christ au jardin des Oliviers est une peinture tardive de Bourdon. Le fait qu’il s’agisse du tableau de même sujet peint par Bourdon en remerciement pour son médecin, cité par Guillet de Saint-Georges, demeure pourtant incertain [43] . Une gravure de Pierre Vandrebanc portant l’excudit de Bourdon et datant des dernières années de la vie du peintre est proche du tableau [44] .


22. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Le Christ au Jardin des Oliviers
Huile sur toile - 46,5 x 38 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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23. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Vénus rendant ses armes à Enée
Huile sur papier - 52 x 40,2 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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Dès son retour en France en 1637, Bourdon prépare à de nombreuses reprises ses toiles en exécutant des esquisses à l’huile. A-t-il appris cette pratique au contact de la peinture flamande ? Ponsonailhe remarque fort judicieusement que, durant son passage à Gênes, il put admirer les peintures de la cité, alliée fidèle des Espagnols et lieu de passage obligatoire pour les Flandres. Ce n’est sans doute pas uniquement l’art de Castiglione que l’artiste y découvrit mais aussi les témoignages des séjours de Rubens et de Van Dyck.
L’utilisation de l’esquisse à l’huile apparaît pour la première fois, selon nos connaissances actuelles, dans le May exécuté pour la Cathédrale Notre-Dame [45] . Le caractère schématique mais précis des esquisses de Bourdon donne tout le charme à ces compositions. Traitées dans des couleurs très diluées, elles résistent pourtant mal au temps. Une esquisse usée montrant Vénus rendant ses armes à Énée nous en fournit un exemple (ill. 23) [46]. Il s’agit d’une œuvre caractéristique des années quarante dans laquelle Bourdon se sert d’une composition verticale très simple, centrée sur un sujet. L’action est surmontée par un arbre, alors que l’allégorie du Tibre et la louve nourrissant Romulus et Rémus aux pieds du héros sont des allusions courantes au futur fondateur de la ville de Rome.


24. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Le Repas des religieuses
Huile sur toile - 40 x 54,6 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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25. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Sainte Famille
Huile sur toile - 19,8 x 29,8 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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Une autre esquisse vient de réapparaître en 1998. Elle illustre le Repas des religieuses (ill. 24). Il s’agit vraisemblablement de la composition préparatoire à une peinture disparue connue jusqu’alors par une gravure de Brebes [47] . De vagues réminiscences vénitiennes y sont visibles. Une petite esquisse illustrant une Sainte Famille qui se déploie en frise au premier plan (ill. 25) date des années cinquante, début soixante [48]. On y observe la même touche brunâtre qui contraste avec les coloris bleu, rouge et vert des draperies. Tout au long de sa carrière, Bourdon a exécuté des portraits. La période suédoise, durant laquelle il entre au service de Christine de Suède, est illustrée par un portrait, celui du comte Corfietz Ulfeldt conservé à Frederiksborg. Chez Bukowski à Stockholm, a été vendu un portrait d’homme qui rappelle déjà sa courte période de Montpellier en 1657-1658 (ill. 26) [49] dans laquelle nous plaçons un portrait d’homme conservé au musée des Beaux-Arts de Nîmes dont l’attribution est discutée depuis longtemps (ill. 27) [50] . Dans la notice du catalogue du musée, le rapprochement avec Bourdon est évoqué par Guy Tosato mais - encore une fois - abandonné au profit de Bartholomeus van der Helst. L’artiste hollandais n’a jamais travaillé dans ces tons fondus. La même couleur de carnation apparaît dans d’autres peintures de Bourdon [51].


26. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Portrait d’homme
Huile sur toile - 107 x 102 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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27. Sébastien Bourdon (1616-1671)
Portrait d’homme
Huile sur toile - 124 x 97 cm
Nîmes, Musée des Beaux-Arts
Photo : D. R.
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Nous voulons faire part ici de quelques remarques concernant les œuvres cataloguées et rejetées dans son catalogue par le professeur Jacques Thuillier. Les publications citées dans les notes suivantes n’apparaissent pas dans son catalogue. Nous n’avons pas pris en compte l’abondante littérature sur l’artiste parue après 2000. Souvent nous n’avons fait qu’ajouter les mentions des derniers catalogues d’expositions ou des catalogues de musées qui ne contiennent que de nouveaux détails, notamment sur l’historique de l’œuvre et sa bibliographie. De même, dans le chapitre des peintures rejetées, nous pensons que certaines peintures doivent être réintégrées à son œuvre.
Signalons la belle étude inédite de Marie Cabane sur les trente tableaux de Sébastien Bourdon conservés au musée du Louvre et au château de Versailles [52]. Le chercheur travaillant sur ces tableaux ne pourra s’abstenir de la consulter compte tenu de la riche documentation qu’elle a pu rassembler [53] .

 Thuillier, n° 10 (Bacchus consolant Ariane à Naxos, localisation inconnue) : nous voulons ajouter quelques précisions quant à l’historique récent de l’œuvre : galerie Frank T. Sabin, Londres, 1952 (cat. n° 3, ill. pl. 20) ; Mr. W. Giles, Newport, Essex ; galerie Balogh, Charlottesville, Virginia ; vente Sotheby’s, New York, 10 janvier 1991, n° 34 (ill.) ; galerie Peter Rose, New York.
Plusieurs de ces Bacchanales rappellent les grands paysages plus tardifs et elles ont été sans doute exécutées tout au long de la carrière de l’artiste. Leur regroupement au début du catalogue, à une date précoce, se justifie uniquement par le lien qu’elles ont avec les bacchanales de la jeunesse de Nicolas Poussin exécutées autour de 1630.

 Thuillier, n° 12 (L’offrande à Bacchus) : le tableau, à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg depuis 1930, est mentionné dans un article de Ludmila Kagané sur les liens entre Dominique-Vivant Denon et la Russie : « Denon et la Russie : intermédiaire pour l’Ermitage impérial » dans le colloque : Les vies de Dominique-Vivant Denon, Paris, 1999, p.290 (ill. p. 321, ill. 26, huile sur toile, 50 cm. : 84, 5 cm.). En effet, le tableau a été acquis pour le musée par Vivant Denon.

 Thuillier, n° 15 (Le Départ de Jacob, Houston, The Museum of Fine Arts) : il existe un article détaillé sur le tableau et son historique, par Jean-Patrice Marandel, « Sébastien Bourdon’s Laban Searching the belongings of Jacob », Bulletin of the Museum of Fine Arts, Houston, été 1982, Vol. VIII, n° 1, p. 4 - 8.
Une copie de ce tableau est passée en vente chez Philips à Londres, le 27 octobre 1998 (n° 46, entourage de N. Bertin). Toujours chez Philips à Londres, le même tableau a été présenté comme atelier de Pierre Subleyras, le 6 avril 1995 (n° 209, ill.).
Sous une attribution à Andrea di Lione une autre copie circulaire a été vendue à Rome chez Finarte le 21 novembre 1995 (n° 123, ill.).

 Thuillier, n° 18 (Le voyage d’Abraham en Égypte, Londres, collection Sir Denis Mahon) : ce tableau a été étudié par Humphrey Wine dans le catalogue des peintures de la collection de Denis Mahon à la National Gallery de Londres en 1997. Il a pu établir l’historique de l’œuvre depuis le milieu du XVIIe siècle (cf. Discovering the Italian Baroque. The Denis Mahon Collection, p. 32 - 33, n° 5, sous la direction de Gabriele Finaldi et Michael Kitson, Londres, National Gallery, 1997).

 Thuillier, n° 22 (Joseph vendu par ses frères, Petworth, Sussex, National Trust) : Iain Pears en 1988 (The discovery of painting. The growth of interest in the Arts in England, 1680 - 1768 , Londres, New Haven, 1988, p. 166, ill. p. 167, n° 51) étudie rapidement la collection de Charles Wyndham, 2e Earl of Egremont (1710 - 1763) signale le tableau parmi les cinq peintures les plus chères de la collection (acquis par le Earl à la vente du Dr. Bragge, Londres, 1756, n° 71 pour 55 livres 55 s., voir au Cabinet des Estampes à Paris le riche recueil « Ventes anglaises, XVIIIe siècle, vol. I / 2 - Yd 4254, p. 281, n° 71).

 Thuillier, n° 25 (Jacob enterrant les idoles, Saint-Pétersbourg, Ermitage, et la gravure en rapport) : voir le livre d’Andrew Moore, Houghton Hall. The Prime Minister, the Empress and the Heritage, Norfolk , 1996, p. 136, n° 53.
En 1736, Sir Robert Walpole possédait quatre peintures de (ou attribuées à) Sébastien Bourdon : deux se trouvaient chez le célèbre homme politique à Houghton Hall en 1742 dont le Laban enterrant les idoles et un Massacre des Innocents. Une troisième était accrochée dans le cabinet de toilette de sa résidence à Downing Street (Samson et le lion).

 Thuillier, n° 27 (Le Départ de Jacob, Stockholm, Nationalmuseum) : l’œuvre est étudiée dans le catalogue de la belle exposition Fransk Guldalder. Poussin and Claude and French Painting of the Seventeenth Century (catalogue en anglais et danois établi par Humphrey Wine et Olaf Koester), Statens Museum for Kunst, Copenhague, 1992, p. 72 - 75, n° 1 (ill., notice par Olaf Koester).

 Thuillier, n° 32 (Four à chaux, Munich, Alte Pinakothek) : Horst Gerson (Ausbreitung und Nachwirkung der holländischen Malerei des XVII. Jahrhunderts , Amsterdam, 1983 - première édition de 1942 - p. 81) lui consacre quelques lignes.
Joachim von Sandrart qui mentionna dans un célèbre passage le tableau dans la collection du Freiherr von Mayer rappelle que de nombreuses œuvres de Bourdon de grande qualité se trouvaient dans cette collection.

 Thuillier, n° 33 (Groupe de gueux dans des ruines, Caen, musée des Beaux - Arts) : ce tableau a été exposé à Brescia (Museo di Santa Giulia) en 1998-1999 dans l’exposition Da Caravaggio a Ceruti. La scena di genere e l’immagine dei pitocchi nella pittura italiana, p. 333, n° 25 (ill. p. 147).

 Thuillier, n° 37 (Gueux devant un four à chaux, Valenciennes, musée des Beaux - Arts) : reproduit dans Dix ans d’acquisitions du F. R. A. M. de la Région Nord - Pas-de-Calais, 1982-1992, p. 287, n° 172 (ill., notice par Jacques Kuhnmunch).

 Thuillier, n° 38 ( La Halte, Oberlin) : le catalogue du musée de 1967 offre un historique détaillé du tableau (p. 21-22, notice par W. Stechow). Il appartenait probablement au prince de Conti (sa vente, Paris, 15 mars 1779, no. 52, catalogue illustré par Gabriel de Saint-Aubin) et apparaît dans la vente de la collection Lebrun (Paris, 12 mars 1782, n° 112).

 Thuillier, n° 41 (La Surprise, Dunkerque) : une copie de cette composition est apparue en 1999 sur le marché de l’art et y fut présentée à de multiples reprises (la première fois à la vente Sotheby’s, New York, 28 janvier 1999, n° 389).

 Thuillier, n° 43. II. (Corps de garde et mendiants dans les ruines, localisation inconnue) : le tableau a été vendu à Vienne, le 7 décembre 1920 avec la collection Politzer (ill.)

 Thuillier, n° 45 (Querelle dans un corps de garde, Londres, Dulwich College) :Anthony Blunt cite le tableau dans Art et architecture en France, éd. de 1979, p. 368, n° 137.
Une version du tableau conservé à la Dulwich Picture Gallery, anciennement chez Wildenstein, a été souvent exposée (1946, cat. exp. Wildenstein, New York, French Painting of the Time of Louis XIIIth and Louis XIVth, n° 4 ; 1964, cat. exp. Cornell University - Andrew White Art Museum - Desired Acquisitions. A Tenth Anniversary Exhibition , p. 39, n° 5, ill., toujours chez Wildenstein à l’époque). Elle correspond exactement à une peinture de même sujet, vendue le 7 mai 1923 à Budapest (vente Josef Kiss - Viktor Molnar) sous le nom de C. Dujardin (n° 133, h. s. t., 66 cm. x 57 cm.).
En 1967, a été exposé au Finch College New York (« Vouet to Rigaud ») une troisième version (originale ?) de la collection Manning (n° 37, ill., h. s. t., 68, 6 cm. x 58, 4 cm.. Le texte précise bien qu’il ne s’agit pas de la version Wildenstein. La plus grande partie de la collection Suida-Manning a été acquise par l’université du Texas à Austin en 1998.

 Thuillier, n° 48 (L’Osteria dans les ruines antiques, localisation actuelle inconnue) : le tableau est repassé en vente, le 26 mars 1996, n° 70 à Paris (Hôtel Drouot). Exposé entre le 15 et 21 mai 1985 à Milan (galerie S. A. Algranti), n° 25 ; l’auteur du catalogue rapproche pour la datation cette peinture du tableau de Northampton (Le Gué ou le Départ de Jacob, voir Jacques Thuillier, n° 17) ce qui nous paraît convaincant.

 Thuillier, n° 49 (Auberge dans les ruines antiques, musée des Beaux-Arts, Monréal) : le tableau a été exposé en 1966 - 1967, exposition itinérante sous le titre Masterpieces from Montreal », dans plusieurs villes américaines (Sarasota, Buffalo....), n° 9, avec une bibliographie abondante. Il provient de la collection du Duke of Buccleuch, vendue le 1er novembre 1946.

 Thuillier, n° 53 (La Diseuse de bonne aventure, La Haye) : le tableau est actuellement conservé au Rijksdienst Beeldende Kunst.

 Thuillier, n° 59 (Scène d’intérieur, Paris, musée du Louvre) : ce tableau provient apparemment de la collection du peintre Pérignon (vente, Paris, 13 avril 1818, n° 5), selon l’excellent travail sur les tableaux de Bourdon conservés au Louvre par Marie Cabane.

 Thuillier, n° 61 (L’Adoration des mages, Potsdam, Bildergalerie) : présenté à Munich en 1992-1993 à l’exposition Friedrich der Große. Sammler und Mäzen organisée à la Hypo-Kulturstiftung (ill., n° 34). Le tableau possède encore son cadre français du XVIIIe siècle.

28. Sébastien Bourdon (1616-1671)
L’Adoration des Mages
Huile sur cuivre - 45,4 x 35,7 cm
Melbourne, National Gallery of Victoria
Photo : D. R.
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 Thuillier, n° 62. I. et II (L’Adoration des mages, collection particulière, Paris et la National Gallery of Victoria de Melbourne) : la peinture conservée dans une collection parisienne, aux couleurs acides, est probablement une copie d’après le tableau de Melbourne, aux tons fondus et doux (ill. 28).

29. Sébastien Bourdon (1616-1671)
L’Adoration des Bergers
Huile sur toile - 62,5 x 95 cm
Enschede, Rijksmuseum Twenthe
Photo : D. R.
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 Thuillier, n° 68. II. 3 (L’Adoration des bergers, Enschede, Rijksmuseum, inv. n° 547) : les dimensions de ce très bel exemplaire sont exactement celles mentionnées dans les ventes de 1765 et 1787 (65, 2 cm. x 95 cm.). Le tableau a été offert au musée, le 31 décembre 1922, par J. B. van Heek qui l’avait acquis la même année chez W. E. Duits, Amsterdam (ill. 29).Il s’agit peut-être de la toile originale.

 Thuillier, n° 73 (La Présentation au temple, ancienne collection John Singleton Copley, aujourd’hui dans la collection Brinsley Ford), notice détaillée dans The Sixtieth Volume of the Walpole Society, The Ford Collection, vol. 1, 1998, p. 149 - 150 (RBF 40). Arnauld Brejon de Lavergnée, auteur de cette notice, date la peinture du début de la période parisienne (entre 1637 et 1640). La deuxième version, vendue le 9 avril à Paris (n° 92) et à Lille le 19 décembre 1993 (n° 98) est en effet, comme le remarque le professeur Thuillier, de la main de l’artiste.

 Thuillier, n° 74 (Le Mariage de la Vierge, Vienne, Gemäldegalerie der Akademie, huile sur toile, collé sur bois, 42 cm. x 36 cm.) : le tableau est mentionné dans le catalogue de 1972 de cette collection, p. 80, n° 133 et dans celui de 1989 par R. Trnek, p. 41. L’attribution a été faite par Pierre Rosenberg. Il est rentré dans les collections de l’Academie de Vienne avec la collection Lamberg en 1822 (sous le nom de Le Sueur) et proviendrait de la vente Noury, Paris, 1785, n° 97 (les dimensions ne correspondent pas exactement dans la largeur).

 Thullier, n° 75 ( La Crucifixion de saint Pierre, Paris, cathédrale Notre-Dame) : une copie de cette composition est conservée à Chatsworth (n° 59). Il existe aussi une peinture qui s’inspire directement de l’œuvre de Bourdon, conservée dans le déambulatoire de l’église Saint-Merri, découverte et attribuée à Antoine Paillet (1626-1701) par Claudius de Jonge.

 Thuillier, n° 79. II. (La Mort de Didon, Saint Pétersbourg, Ermitage) : une copie de celle-ci a été vendue chez Christie’s (vente Londres, South Kensington, 13 septembre 1990, n° 145, attribué à un suiveur de Le Sueur). Le tableau russe est également cité par M. Hébert, Dictionnaire pittoresque et historique, Paris, 1766, p. 96, comme faisant à l’époque partie de la galerie du cabinet de M. Crozat de Thiers.

 Thuillier, n° 84 (Le Jugement de Paris, Angleterre, collection privée) : le couvercle d’une boîte en émail reprend le tableau de Bourdon (Toulouse, musée Paul - Dupuy). Dans un dessin préparatoire (?), apparaît le même motif, cependant avec quelques variantes (département des arts graphiques, musée du Louvre, inv. n° 33331).

 Thuillier, n° 85 (Céphale et Procris, Prague, Galerie nationale) : le tableau apparaît probablement dans la vente de Pille, Paris, le 2-3 mai 1785, n° 55.

 Thuillier, n° 86 (Renaud et Armide, Los Angeles, collection Warschaw) : voir le catalogue de cette collection, publié en 1971 à Los Angeles, sous le n° 63 (Aurore et Mars). Notice détaillée par Miklós Mojzer.

 Thuillier, n° 95 (La Rencontre d’Antoine et Cléopatre, Paris, collection privée) : il s’agit vraisemblablement d’une copie plus tardive, peut-être du XIXe siècle, probablement de la même main que le n° 62. I (L’Adoration des mages, Paris, collection particulière). L’œuvre montre de nombreuses imprécisions dans les détails et les couleurs sont trop ternes.

 Thuillier, n° 99 (Le Roi Salomon sacrifiant aux idoles, Paris, musée du Louvre) : pour la bibliographie, cf. l’étude de Marie Cabanne, p. 10-18.
Une copie a été vendue chez Szabo à Florence, le 30 novembre 1989, n° 99.

 Thuillier, n° 105 (Suzanne et les Vieillards) : ce dessin d’une collection privée (en prêt au Harvard Museum, Cambridge, Massachusetts) provient de la collection Lagoy (sa marque est superposée à une autre non identifiée en bas à droite). Une autre copie dessinée, plus belle et plus ancienne, est conservée au British Museum (cf. cat. exp. Tokyo, 2002, French Drawings from the British Museum, From Fontainebleau to Versailles, The National Museum of Western Art, n° 48, ill.). Le motif apparaît encore une fois dans le fond d’une assiette de la manufacture de Saint-Jean-du-Désert. (Sèvres, Musée national de la céramique inv. n° 23 397).

 Thuillier, n° 106 (Sainte Famille, Salzbourg, Residenzgalerie) : une petite analyse iconographique est présentée par Gabriele Groschner, Wen verführst Du Thamar ? Ikonographische Studien zu Gemälden der Residenzgalerie Salzburg , Salzbourg, 1993, p. 105-106 (ill. en couleurs p. 105).
Le catalogue du musée de 1987 (5e édition augmentée) contient des indications historiques et surtout bibliographiques supplémentaires. Le tableau a été exposé il y quelques années à Salzbourg (Sehnsucht Süden. Französische Barock- und Rokokomalerei in Italien, Residenzgalerie, 2002-2003, p. 78-79, notice par Thomas Habersatter).

 Thuillier, n° 121 (Auguste au tombeau d’Alexandre, Saint-Pétersbourg, Ermitage) : Harald Marx a consacré une étude détaillée à ce tableau (« Augustus am Grabe Alexanders-eine Skizze von Sébastien Bourdon », Dresdner Kunstblätter, 13e année, 1969, cahier 1, pp. 22 - 30).

30. D’après Sébastien Bourdon (1616-1671)
Eliézer et Rébecca
Huile sur - 146 x 135 cm
Stuttgart, Staatsgalerie
Photo : D. R.
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 Thuillier, n° 123 (Eliézer et Rébecca, Blois, château, musée des Beaux-Arts) : le tableau de Blois est reproduit une seconde fois, par erreur, avec comme localisation le château de Ludwigsbourg (aujourd’hui, Stuttgart, Staatsgalerie, n° L 139). Nous reproduisons ici le tableau allemand (ill. 30).

 Thuillier, n° 129 (Portrait de Martin de Charmois, Versailles, musée du château) : la notice du catalogue d’exposition Paris - Kingston, 1982 (Académie royale de Peinture et de Sculpture : Engraved reception pieces, n° 22) ajoute une longue liste bibliographique.

 Thuillier, n° 135 (La Déploration, Aschaffenbourg, Staatsgalerie) : ce tableau qui a beaucoup souffert, a été maladroitement restauré, notamment dans le visage de Marie-Madeleine. Il est probablement original. Dès 1822, il apparaît dans les inventaires de Johann Georg von Dillis (en 1820 en inspection à Aschaffenbourg). Pour une notice plus complète, voir le catalogue du musée de 1975, p. 24 (inv. n° 6484). Le tableau est aujourd’hui rectangulaire mais était autrefois cintré (voir Rosenberg, Pierre et Mandrella, David, Gesamtverzeichnis Französische Gemälde des 17. und 18. Jahrhunderts in deutschen Sammlungen, Bonn et Munich, 2005, n° 81, ill.).

 Thuillier, n° 139 (Laban cherchant ses idoles, Meaux, musée Bossuet) : le tableau a été vendu chez Sotheby’s, Monte Carlo, les 20-21 juin 1987 (n° 632, 94 cm. x 135 cm.).

 Thuillier, n° 143 (Astyanax découvert par Ulysse, Ottawa, musée des Beaux-Arts) : le tableau d’Ottawa serait celui de la vente Bernard (Paris, 15 avril 1898, n° 6). Vendu aux enchères à Avranches, le 17-18 décembre 1988. Acheté par la galerie Matthiesen, il fut ensuite acquis par le musée canadien.
Signalons une copie d’après la gravure conservée dans une collection privée de Washington (en 1984). Jacques-Louis David a copié les deux têtes de femme au premier plan d’après la gravure (ou d’après la copie de Coutances qui est dans le sens de la gravure), (voir P. Rosenberg - L-A. Prat, Jacques-Louis David, catalogue raisonné des dessins, II, Milan, 2002, p. 767, n° 1235, ill.).

 Thuillier, n° 169 (Paysage avec tireurs à l’arc, Prague, galerie nationale) : le tableau a été vendu à Francfort, chez H. Helbing, le 3 et 4 mai 1931, n° 74 sous le nom de François Millet (vente de collections aristocratiques du Rhin moyen). Il existe une belle copie dessinée au Louvre d’après la partie centrale du tableau (RF 677, F. Lugt, Inventaire général des dessins des écoles du Nord, école flamande, t. 1, Paris, 1949, n° 920, ill. pl. CIII, sous le nom de François Millet).

 Thuillier, n° 170 (Moïse sauvé des eaux, Washington, National Gallery) : une copie de ce tableau a été vendue chez Phillips, Londres, le 10 juillet 2001 (n° 83, ill., huile sur toile, 149, 5 cm. x 179, 7 cm.).

 Thuillier, n° 171 (Le mariage mystique de sainte Catherine, localisation inconnue) : citons, parmi les innombrables copies de cette œuvre, un tableau - en hauteur - conservé dans le chœur de l’église Notre-Dame à Grasse (Alpes-Maritimes) et un dessin à Wurzbourg (Martin von Wagner-Museum, inv. n° 9464).

31. Sébastien Bourdon (1616-1671)
La Sainte Famille en Egypte avec sainte Catherine
Huile sur toile - 31 x 39,5 cm
Localisation actuelle inconnue
Photo : D. R.
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 Thuillier, n° 172. I. ( La Sainte Famille en Égypte avec sainte Catherine, ovale) : le tableau, considéré comme une copie, est vraisemblablement un original (sainte Anne y remplace sainte Catherine). Il fut présenté chez Artemis en 1988-1989 (n° 5 du catalogue, ill. 31) et a été gravé par Bourdon en sens inverse (voir Jacques Thuillier, n° 172. II).

 Thuillier, n° 175-180 (Suite gravée de la Fuite en Égypte) : Goethe a décrit d’une manière détaillée quatre pièces de cette série probablement au moment de leur acquisition pour sa collection en 1818 (les numéros 175, 176, 177 et 179, voir Gerhard Femmel, Goethes Grafiksammlung. Die Franzosen. Katalog und Zeugnisse, Leipzig, 1980, p. 298 – 300).

 Thuillier, n° 183 (La sainte Famille en Egypte, Madrid, collection Tyssen-Bornemisza) : une autre version est conservée dans une collection privée en Suisse. Les copies sont nombreuses : citons par exemple celle vendue à Paris, Hôtel Drouot (2 avril 1993, n° 43), une autre chez Sotheby’s New York (18 octobre 2000, n° 145), une troisième est conservée dans la cathédrale de Pampelune (Navarre).
Comme le remarque Susanna Caviglia dans son catalogue raisonné inédit des dessins de Charles-Joseph Natoire, le tableau de Bourdon apparaît dans le sens de la gravure dans l’un des dessins de Natoire illustrant une école de dessin (thèse inédite, soutenue en 2002, cat. n° 233 B). L’œuvre en question est conservée à l’Institut Courtauld de Londres inv. n° D. 1952 ; une autre version se trouve au musée Atger de Montpellier).

 Thuillier, n° 192 (Autoportrait, Versailles, musée du château) : pour la bibliographie voir le catalogue d’exposition Paris-Kingston, 1982, Académie royale de Peinture et de Sculpture : Engraved reception pieces, n° 50.

 Thuillier, n° 199 (Jésus guérissant le possédé, Montpellier, musée Fabre) : le tableau a été gravé par Antoine Trouvain (la planche est décrite dans l’inventaire de Guillaume Chasteau, voir Maxime Préaud, « Guillaume Chasteau, graveur et éditeur d’estampes à Paris, 1635-1683, et la peinture italienne », Seicento. La peinture italienne du XVIIe siècle et la France, Paris, 1990, p. 130).

 Thuillier, n° 210 (Saint Jean-Baptiste désignant le Christ, localisation inconnue) : le tableau dont une photographie était conservée à la documentation des peintures au Louvre, se trouvait dans une collection privée à Portland (Oregon). Il apparaît en effet dans le catalogue de la galerie Czernin à Vienne (1899, Katalog der Graf Czernin’schen Gemälde-Galerie, n° 44).
Le même tableau est mentionné dans une vente parisienne du 16 juillet 1803, n° 232.
Le dessin préparatoire, reproduit par J. Thuillier, a été présenté dans le catalogue de la galerie von Baeyer à Londres en 2001 (n° 14).

 Thuillier, n° 223 (Portrait d’homme, Prague, Galerie Národni), huile sur toile, 100 cm x 73 cm. La toile provient du château de Hermanovy Seify en 1947.
Pour la bibliographie, voir le catalogue du musée de 1968, n° 24 (œuvre flamande, proche de P. Franchoys). Dans le catalogue de 2000, elle est attribuée à Bourdon (Lubomir Slavícek, The National Gallery in Prague. Flemish Paintings of the 17th and 18th centuries. Illustrated summary catalogue I / 2 , Prague, 2000, p. 409).

 Thuillier, n° 224 (Portrait d’homme, Boughton, collection Buccleuch), huile sur toile, 102,8 cm. x 88,2 cm.

 Thuillier, n° 244 (Moïse et Aaron devant Pharaon, Montpellier, musée Fabre) : le dessin a été exposé au musée Fabre (De Raphaël à Matisse : 100 dessins du musée Fabre, juillet-octobre 1980, n° 47 avec bibliographie).

 Thuillier, n° 245 (La Traversée de la mer Rouge, Stockholm, Nationalmuseum) : un grand tableau d’après ce dessin est visible dans la salle du chapitre de l’Abbaye aux hommes à Caen. Selon une source ancienne, ce tableau attribué à Jacques Friquet de Vauroze proviendrait - avec deux autres toiles de même sujet conservées dans l’abbaye - de la maison du noviciat des Jésuites à Paris.
Le dessin de Stockholm est sans doute également de sa main (voir La Peinture Religieuse à Caen 1580-1780, musée des Beaux-Arts de Caen, 2000, pp. 44-46, ill.).

 Thuillier, n° 253. II. (Le Repos de la Sainte Famille, gravure) : elle fut copiée par Lucrezia, Scarafaglia en 1670. Le dessin est conservé à Vienne, Albertina (inv. 15466, voir Veronika Birke et Janine Kertész, Die italienischen Zeichnungen der Albertina, Generalverzeichnis, Wien-Köln-Weimar, 1997, vol. IV, p. 2107).

32. D’après Sébastien Bourdon (1616-1671)
La Sainte Famille au lavoir
Plume et encre brune, lavis brun - dimensions inconnues
Francfort, Städelsches Kunstinstitut, Kupferstichkabinett
Photo : D. R.
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 Thuillier, n° 264 (La Sainte Famille au lavoir, Györ, Hongrie) : un dessin conservé à Francfort (Städelsches Kunstinstitut, Kupferstichkabinett, inv. n° 1226) est une belle copie d’élève d’après le dessin disparu préparant à la gravure (ill. 32).

 Thuillier, n° 267 (La Sainte Famille au lavoir, localisation inconnue) : des copies d’après la gravure semblent circuler sur le marché de l’art depuis les années 1940. Une copie a été vendue plus récemment à Marseille (27 janvier 1988 comme « école espagnole » ; la même œuvre, le 27 mars 1993 en tant qu’« école italienne XVIIIe siècle).

 Thuillier, n° 269 ( La Mort de Didon, localisation inconnue) : vendu chez Finarte, le 10 juin 1987, n° 131 (ill.).

33. Etienne Baudet (1638-1711), d’après Sébastien Bourdon
Le Repos pendant la Fuite en Egypte
Gravure - 65 x 53 cm
Paris, Bibliothèque nationale
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 Thuillier, n° 275 (Le Repos en Égypte, Dijon, musée des Beaux-Arts) : il existe de cette œuvre un tondo gravé par Baudet d’après le tableau de Dijon, portant tout comme la série des œuvres de miséricordes une dédicace à Colbert (ill. 33).

 Thuillier, n° 282 (Saint Martin ressuscitant un mort, tableau détruit) : G. Parthey mentionne dans son Deutscher Bildersaal (1864, vol. II, p. 20) un tableau de même sujet à l’église colonaise de Sainte-Marie au Capitole. Il l’attribue à Charles Le Brun mais il s’agit bien sûr du tableau de Bourdon. La peinture a disparu lors des bombardements de Cologne au cours de la seconde guerre mondiale.

 Thuillier, n° 283 - 284 (tableaux de cabinet destinés à l’abbé de Saint Georges) : les deux tableaux, acquis pour le musée de Boston ont été mentionnés dans les Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (Paris, 1854), vol. I, p. 94 et dans le recueil d’Edmond Bonnaffé (Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, 1884, p. 281). Voir aussi Dianne Sachko Macleod, « Collecting and cultural politics in early America », Journal of the History of Collections, 2001 (vol.. 13, n° 1, p. 70 - 71).

 Thuillier, n° 291. II. 1 (Artémise faisant élever le mausolée, Paris, collection particulière) : le tableau figurait dans la vente Dufourny du 22 novembre 1819, n° 17, il y a été gravé. Dans la vente après décès de Madame Robert (veuve du peintre Hubert Robert, 16 novembre 1821, p. 11, n° 62), apparaît le même tableau de Bourdon : Artémise auprès du tombeau de Mausole.

 Thuillier, n° 320 (Paysage à l’épitaphe, Montpellier, Musée Fabre) : il s’agit vraisemblablement, comme le suggère d’ailleur Thuillier (p. 432), d’une ancienne copie d’après la gravure. L’œuvre est trop « linéaire » et schématique.

 Thuillier, n° 323 (Paysage, New York, collection privée) : le tableau aurait appartenu au comte de Vogüé avant d’entrer dans la collection du Dr. H. Wendland à Lugano.

 Thuillier, n° 333-334 (Les tableaux des Minimes de Chaillot, conservé dans l’église Saint-Nicolas de Nantes) : dans les archives départementales de la Loire-Atlantique à Nantes sont conservés des documents relatifs à la fabrique de Saint-Nicolas de Nantes concernant les tableaux de Bourdon (inv. n° 92-V-133, daté du 13 janvier 1910).
À la suite de la séparation de l’Église et de l’État, Jacquemine Marie Henriette Gabrielle et Marguerite Juliette Marie de la Tour du Pin Chambly de la Charce revendiquèrent les deux tableaux de Bourdon légués à Saint-Nicolas par Marie Lepot, veuve Barbier. Elles reçurent gain de cause. Nous ignorons la suite de l’histoire et de quelle manière les œuvres ont pu demeurer dans l’église.

 Thuillier, œuvre rejetée, n° 38 (L’Adoration des bergers, Paris, Musée du Louvre) : il existe pour cette œuvre un dessin préparatoire au département des arts graphiques du Louvre.

34. Michel Lasne (vers 1590-1667), d’après Sébastien Bourdon
Armes de Mazarin
Gravure au burin - 29,4 x 32,7 cm
Paris, Bibliothèque nationale
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 Thuillier, œuvre rejetée, n° 49 (La sainte Famille, dessin, Besançon, Musée des Beaux-Arts) : l’œuvre paraît autographe. Ne pourrait-il pas s’agir d’une première pensée rapidement exécutée par l’artiste rappelant la manière de Nicolas Poussin ?

David Mandrella

Notes

[1Je remercie tout particulièrement Pierre Rosenberg pour son aide et ses corrections ainsi que Moana Weil-Curiel et Karen Chastagnol. Femmel, Gerhart, Goethes Grafiksammlung. Die Franzosen. Katalog und Zeugnisse, Leipzig, 1980, p. 300 : « ... ich lernte bei dieser Gelgenheit einen Künstler, den ich immer im allgemeinen geschätzt, auch im einzelnen wert achten ».

[2Voir notamment le beau dessin illustrant le Sacrifice d’Iphigénie, vendu à Paris (Hôtel Drouot), le 23 juin 2006, n° 6 et provenant de l’ancienne collection Dézallier d’Argenville. Il prépare la peinture inédite conservée à Novi Sad présentée dans notre article (voir ill. 14).

[3Les livres généraux d’histoire de l’art reflètent bien cet état de fait car Bourdon y apparaît souvent en tant que graveur (voir par exemple Karl Woermann, Geschichte der Malerei, Ière partie, vol. III, Leipzig, 1884, p. 342 - 344). Poitevin, par exemple, dans sa Notice Historique sur Sébastien Bourdon (Montpellier, 1812) se contente de donner à la fin de son ouvrage une liste de ses gravures.

[4Ponsonailhe, Charles, Sébastien Bourdon, sa vie et son œuvre, d’après des documents inédits tirés des archives de Montpellier, Paris, 1883.

[5Sébastien Bourdon (1616 - 1671) - die künstlerische Entwicklung seines Oeuvres mit besonderer Berücksichtigung der Zeichnungen und Radierungen, deux volumes, thèse inédite soutenue à l’université de Vienne, 1999.

[6Thuillier, Jacques, Sébastien Bourdon. Catalogue critique et chronologique de l’œuvre complet, Paris, 2000. Rétrospective de son œuvre organisée par le musée Fabre à Montpellier et les musées de Strasbourg en 2000 / 2001.

[7La Sainte Famille à la pyramide, huile sur toile, 55, 5 cm. x 68, 5 cm., collection du Bailli de Breteuil en 1770, vendue le 25 novembre 2001 à Montluçon par l’étude Dagot (voir également cat. exp. 1986, Château de Breteuil, Un grand collectionneur sous Louis XV : Le cabinet de Jacques - Laure de Breteuil, Bailli de l’ordre de Malte 1723-1785, p. 23, n° 104 ; on y exposait la sanguine exécutée par Ango d’après la peinture originale de Bourdon restée chez les descendants).

[8Nous avions indiqué par erreur qu’elle avait été acquise par ce musée.

[9Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 122 (localisation actuelle inconnue).

[10Huile sur toile, 90 cm. x 110 cm.

[11Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 253.

[12Vente Christie’s, Londres, 10 juillet 2000, n° 96. Pour la gravure, voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 328.

[13Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 103.

[14Huile sur toile, 48, 5 cm x 65, 5 cm.. Pour plus de détails voir cat. exp. Paris-Munich-Bonn, 2005-2006, Poussin, Watteau, Chardin, David … Peintures françaises dans les collections allemandes. XVIIe-XVIIIe siècles, n° 16 (ill.).

[15Vente Londres, Phillips, 4 juillet 1989 (n° 35, ill., huile sur toile, 61 cm. x 77,5 cm.). Sa provenance est prestigieuse : Lord Palmerston (1773), William Cooper Temple, The Hon. Evely Ashley, Lady Mountbatten.

[16Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 40 et n° 41.

[17Vente Paris, Hôtel Drouot, 24 mars 1999 (n° 30, ill., huile sur toile, 42,5 cm x 53,2 cm.). L’état de conservation de ce tableau est très précaire.

[18Inv. n° 742. Dans les différentes éditions du catalogue de la Gemäldegalerie de Dresde datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, Karl Woermann attribuait le tableau à Bourdon. En 1930, Hans Posse le donnait dans son catalogue de la collection à G. B. Castiglione.

[19Sandrart, Joachim von, L’academia todesca della architectura, scultura & pittura : oder Teutsche Academie der Bau-, Bild- und Mahlerey-Künste …, Nuremberg, 1675, publié et commenté par A. R. Peltzer, Munich, 1925, p. 259.

[20Marandel, Jean-Patrice, « Sébastien Bourdon’s Laban searching the belongings of Jacob », Bulletin of the Museum of Fine Arts Houston, été 1982, n° 1, vol. VIII, p. 6-8.

[21Vente Rome, Finarte, 21 mai 1996 (n° 41, ill., huile sur toile, 53 cm. x 70 cm.).

[22Cambridge, Fitzwilliam Museum, huile sur cuivre, 20, 3 cm. x 31, 8 cm, inv. n° PD 15 - 1979, acheté en 1979 par le musée à la galerie Newhouse de New York.

[23Les conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture au XVIIe siècle, édition établie par Alain Mérot, Paris, 1996, p. 118.

[24Munich, Alte Pinakothek, huile sur bois, 26 cm. x 27 cm (tondo), inv. n° 511 (2790). Il s’agit peut-être du tableau cité par Ponsonailhe en 1883 à la page 298 et conservé à cette époque dans la galerie d’Augsbourg (les tableaux des Bayerische Staatsgemäldesammlungen changent souvent d’emplacement).

[25Les conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture au XVIIe siècle, édition établie par Alain Mérot, Paris, 1996

[26Vente Sotheby’s, New York, 28 janvier 2005, n° 507, huile sur toile, 45, 7 x 32, 3 cm.

[27Voir le catalogue de Jacques Thuillier, p. 456, huile sur toile, 38 cm. x 47, 5 cm. Le célèbre tableau provient des collections de Vassal de Saint Hubert, sa vente, Paris, 17 janvier 1774, n° 68 ; Choiseul-Praslin, sa vente, Paris, 18 février 1793, n° 144 ; Léon Dufourny, sa vente, Paris, 22 novembre 1819, n° 14 (ill.).

[28Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 142. 1 (ill.).

[29Marilena Tamassia, Collezioni d’arte tra Ottocento e Novecento. Jacquier fotografi a Firenze 1870 - 1935, Naples, 1995, p. 121, n° 51189 (ill. p. 122) et p. 213.

[30Huile sur toile, 219 cm. x 167 cm. Selon les informations communiquées par le conservateur du musée, Ljubomir Vujaklija, le tableau appartenait avant la seconde guerre mondiale à l’ancien consul serbe de Trieste. En 1950, il fut acheté sous le nom de G. B. Pittoni par le collectionneur Branko Ilic qui l’a offert en 1966 à la ville de Novi Sad. Le tableau est peut-être celui de la vente Calonne du 21 avril 1788, n° 24 bien que les dimensions soient différentes (cité par Jacques Thuillier à la page 243). Le tableau est réapparu dans une vente inconnue parisienne, le 16 octobre 1809, n° 11 (1998, B. Peronnet - B. Fredericksen, Répertoire des tableaux vendus en France au XIXe siècle, Los Angeles, vol. I, p. 203).

[31Voir le catalogue de Thuillier, p. 242 - 244, n° 98.

[32Bourdon avait auparavant déjà dessiné une feuille destinée à un frontispice de thèse, gravée par Lasne, en hommage au cardinal Mazarin en tant que protecteur et mécène des arts et des sciences (ill. 34).

[33Widauer, Heinz, « Exhibition Review : Montpellier and Strasbourg, Sébastien Bourdon », The Burlington Magazine, décembre 2000, vol. CXLII, n° 1173, p. 795-797.

[34Jupiter ordonnant à Apollon de reprendre le char solaire, 25, 1 cm. x 42, 1 cm., Brême, Kunsthalle (inv. n° 1014, plume et encre brune, lavis brun et gris) ; Jupiter chez Lycaon, 24, 1 cm. x 42, 7 cm., Brême, Kunsthalle (inv. n° 1015, plume et encre brune, lavis brun et gris).

[35Paris, Archives Nationales, Minutier Central, études XLIV / 05, 15 novembre 1665.

[36Comme le rapporte Charles Ponsonailhe dans sa monographie de 1883 à la page 262, Bourdon laissa à sa mort huit enfants, dont trois du premier lit et cinq du second (entre 1666, date de nos documents, et 1670, il perdait sa fille Marie, qui était aussi peintre).

[37Montaiglon, Anatole, Procès - verbaux de l’Académie royale de peinture et de sculpture 1648-1792..., Paris, 1875, volume I, p. 305.

[38Ibid., p. 305.

[39Ibid., p. 306.

[40Voir Les conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture au XVIIe siècle, édition établie par Alain Mérot, Paris, 1996, p. 169 et p. 247.

[41Darmstadt, Hessisches Landesmuseum, Kupferstichkabinett, HZ 4672, plume, lavis brun, rehauts de blanc, 33, 5 cm. x 51, 7 cm. Le dessin provient de la collection Dalberg et il est peut-être identique à celui de la vente après décès de Mariette, 15 novembre 1775-15 janvier 1776, n° 1175 (la feuille n’en porte pourtant pas sa marque).

[42Je remercie Pierre Rosenberg qui m’a signalé ce tableau. Vente Londres, Bonhams, 30 octobre 2002, n° 159, ill., h. s. t., 46, 5 cm. x 38 cm.

[43Le texte est cité par Jacques Thuillier à la p.133.

[44Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 331.

[45Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 75.

[46Vente Montpellier, 24 juillet 1993, huile sur papier, 52 cm. x 40, 2 cm. Une autre esquisse se trouve parmi les œuvres anonymes, dans un piteux état, en Suède, au château de Drottningholm (inv. n° 613).

[47Vente Londres, Christie’s South Kensington , 8 juillet 1998, n° 46, ill., huile sur toile, 40 cm. x 54,6 cm., attribué à un suiveur de Bourdon. Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 288.

[48Vente Londres, Bonhams, 29 octobre 1998, n° 353, ill., huile sur toile, 19, 8 cm x 29, 8 cm et ensuite vente New York, Sotheby’s, 28 mai 1999, ill., sous le nom correct de Sébastien Bourdon. Encore récemment l’œuvre fut vendue à Copenhague chez Rasmussen, 7 décembre 2005, ill., n° 1399 et 7 mars 2006, ill., n° 1175 (deux fois comme « style de Nicolas Poussin »). Cette œuvre charmante et authentique ne semble pas trouver grâce dans les yeux des collectionneurs.

[49Vendu par H. Bukowski à Stockholm en 1956, huile sur toile, 107 cm. : 102 cm.

[50Guide des collections. Musée des Beaux-Arts de Nîmes, Paris, 2000, p. 80 (ill. p. 81).

[51Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 159.

[52Cabane, Marie, Sébastien Bourdon. Des tableaux qui ont une longue histoire, Paris, 2000.

[53Voir le catalogue de Jacques Thuillier, n° 59.

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