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Marquet, la Méditerranée d’une rive à l’autre

Sète, Musée Paul Valéry, du 29 juin au 3 novembre 2019

« Couillon, reviens donc » suggéra Matisse à Marquet, se demandant quelle lubie avait bien pu pousser son ami à aller « cuire à Rome, à Naples, à Pompéi  » alors qu’« il y a des paysages verts et frais » à Conflans-Fin-d’Oise [1]. D’ailleurs, l’Italie qui marqua tant de peintres bouleversa modérément Marquet. « Épatant Napoli ! Chaleur, puces, punaises, mais bien rigolo quand même [2] ».


1. Albert Marquet (1875-1947)
Naples. Le voilier, 1909
Huile sur toile - 65 x 81 cm
Bordeaux, Musée des Beaux-Arts
Photo : bbsg
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2. Albert Marquet (1875-1947)
Voiliers à Sète, 1924
Huile sur toile - 65 x 81 cm
Sète, Musée Paul Valéry
Photo : bbsg
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Aucun de ses voyages ne révolutionna vraiment sa peinture, si bien qu’il est difficile de distinguer des périodes stylistiques dans son œuvre. Le plus étonnant, c’est qu’il est également difficile d’identifier les lieux représentés : Marseille, Venise, Naples, Alger, les vues qu’en peignit l’artiste sont très similaires, et il arrive que le spectateur doive regarder les titres des toiles pour savoir quel est le port qu’il a sous les yeux (ill. 1 à 4). Parfois le peintre daigne donner un indice, en intégrant Notre-Dame de la Garde, la Salute ou le Vésuve à l’arrière-plan de sa composition.
Il parcourut la Méditerranée d’un continent à l’autre, découvrit la diversité des cultures d’une rive à l’autre, et pourtant, il en retint une image homogène [3]. Beaucoup de ses toiles obéissent à la même composition : peintes depuis une fenêtre, elles offrent une vue plongeante sur un port, animé au premier plan par les quais où s’affairent des silhouettes, par des bateaux au second plan. Ses couleurs sourdes et sobres sont parfois rehaussées d’une note plus vive, le pavillon rouge d’un remorqueur, la cheminée jaune d’un bateau. Marquet donne l’impression de travailler vite parce qu’il élimine les détails et crée une vision synthétique du paysage…

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