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Le Réalisme

Auteur : Max Buchon, introduction et notes de Frédérique Desbuissons.

Au moment où les très actives Presses du réel remettent en circulation le livre fondamental de T.J. Clark sur le premier Courbet, mais dans une traduction qu’on aurait aimé plus soignée, arrêtons-nous un instant sur la figure et les écrits de Max Buchon (1818-1869) [1]. Ami d’enfance du peintre, grand admirateur comme lui de Proudhon, ce poète a ferraillé sur tous les fronts et tous les tons, à la croisée permanente de l’art et du militantisme, sans les confondre cependant. Littérature ou peinture, hors de tout catéchisme direct, le réalisme assumait son destin historique par sa liberté grinçante, son objectivité nouvelle et sa capacité à étendre son public. La modernité était aussi affaire d’audience, Baudelaire en avertissait ses lecteurs dès l’ouverture de son Salon de 1846 [2]. À nouveau public, nouvelle publicité. Exhumant précisément l’article où Buchon saluait en 1850 l’exposition de l’Enterrement à Dijon – article qui érigeait cette image synthétique de la société contemporaine en « danse macabre » républicaine –, Clark avait compris que l’homme était l’une des clefs de ce moment particulier de la carrière de Courbet, celui qui s’insère entre les espoirs d’une république sociale et l’impuissance de la Constituante, le sacrifice du suffrage universel et enfin l’aveuglement d’une assemblée de notables qui pousse contre elle un Bonaparte et son grand sabre [3]. Le coup d’état de décembre 1851 ne fut pas le Brumaire d’un seul homme, mâtiné de socialisme comme on sait, mais le fruit des inconséquences d’une Chambre aveuglée par la peur des rouges. Bien entendu, Courbet a donné à Buchon une place et une fonction dans l’Enterrement. À gauche de la croix, son fier profil surgit comme le blason des réfractaires du Doubs... Le fondateur de la Démocratie salinoise, surveillé par la police dès ces années-là, prit le chemin de l’exil au lendemain du 2 décembre, de même qu’un certain nombre d’indésirables avec lesquels il resta lié en Suisse.

C’est dans ce cadre-là…

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