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La protection des ensembles mobiliers : une urgence pour le ministère de la Culture

1. Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824)
L’Esprit du Commerce, 1791
Huile sur toile - 77 x 130 cm
Galerie Talabardon & Gautier
Photo : galerie Talabardon & Gautier
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Le 20 mars 2016, l’hôtel des Ventes des Carmes, à Rouen, mettait à l’encan un grand modello d’Anicet-Charles-Gabriel Lemonnier, L’Esprit du commerce (ill. 1). Cette œuvre appartenait depuis l’origine à la Chambre de Commerce de Rouen, dissoute le 1er janvier 2016 pour être fusionnée avec celles de Dieppe et Elbeuf. Il s’agissait d’une esquisse pour un très grand tableau disparu pendant la Seconde guerre mondiale lors de la destruction en 1944 de l’ancien Palais des Consuls qui datait du XVIIIe siècle.
On comprend donc l’importance historique de cette toile, propriété d’un établissement public, c’est-à-dire d’une institution dépendant de l’État. À la fois œuvre d’art et morceau d’histoire de Rouen, rescapée des destructions de la dernière guerre, jamais un tel tableau n’aurait dû être vendu, pas davantage que le décor de la Chambre de Commerce de Béziers, par Henri Martin, n’aurait dû être dispersé il y a quelques années (voir l’article).

La propension des Chambres de commerce et d’industrie à vendre leur patrimoine n’est donc pas nouvelle, mais elle s’est accélérée avec la réforme récente qui entraine leurs fusions et la ponction d’une partie importante de leurs réserves par le gouvernement. Cette situation est également à l’origine des menaces qui pèsent sur le Musée des Tissus de Lyon. L’année dernière déjà, la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen (encore elle) avait vendu, dans l’indifférence générale, le mobilier du nouveau Palais des Consuls, créé par André Arbus et Jacques Adnet, qui formait pourtant un ensemble indissociable du décor en ferronnerie de Raymond Subes et des sculptures de Maurice de Bus. Cela préludait à la vente du bâtiment lui-même. Le démantèlement des ensembles mobiliers n’est donc pas réservé aux particuliers, il…

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