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La peinture religieuse à Douai sous l’Ancien Régime

Auteur : Françoise Baligand.

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Il y a comme deux musées à Douai : le musée municipal, une institution renommée, issue, non sans quelques travers, des confiscations effectuées à la Révolution, « muséum » comme on disait à l’époque, constitué vers 1800, lequel avait fait l’objet d’un premier mais fort sommaire catalogue dès 1807 mais qu’amenuisa singulièrement une regrettable vente permise en 1818 par le comte de Rémusat, préfet du Nord [1] (106 tableaux aliénés sur les 216 précédemment listés), jusqu’à ce que ce musée soit enfin réellement catalogué en 1869 (il le sera plus encore en 1937 [2]) ; et puis, une sorte de musée-bis, riche de quelque vingt-cinq peintures regroupées en la collégiale Saint-Pierre [3], vaste et claire église substituée au XVIIIe siècle au précédent édifice médiéval, et d’une bienveillante modernité où la structure d’essence médiévale s’actualise et se perpétue dans un décorum classicisant comme à la cathédrale voisine d’Arras. - Un Saint-Pierre de Douai assez à la mode du jour pour que l’on puisse aisément y replacer en 1802 des peintures qu’on pourrait qualifier de modernes, s’échelonnant de 1759 à la fin des années 1780. Au demeurant, neuf d’entre elles ornaient l’église dès avant la Révolution, ne faisant en somme qu’un aller-retour au cours de la période troublée qui s’ensuivit. Leur présence d’origine à Saint-Pierre s’expliquait essentiellement par des commandes passées par des confréries pour leurs chapelles situés dans l’édifice et concernant majoritairement des artistes surtout parisiens et plutôt considérés, tels Eisen (ill. 1) (1760, cat. 1), Lagrenée (1759, cat. 2 ; 1760, cat. 3 [4]), Deshays (1763, cat. 4), Brenet (1768, cat. 5), en sus de Lesieur (cat. 6, 7 et 8) et Momal (cat. 9), peintres locaux assurément de moindre intérêt. A la même date concordataire de 1802 ou peu après, et selon une distribution pour le moins concertée, – vive la modernité ressentie comme telle de la Grande Peinture d’histoire par le biais de la peinture d’église ! – furent placées également à Saint-Pierre de Douai d’amples peintures de Wamps (1729, cat. 13 ; 1729, cat. 14 ; 1734-35, cat. 17), Simon Julien (1774, cat. 24), Sané (1776, cat. 25), Alizard (ill. 2) (1776, cat. 26), Bardin (1776, cat. 27), Ménageot (1778, cat. 28 ; 1778, cat. 29), Berthélemy (1779, cat. 30), soit un incroyable panthéon pictural provenant de l’abbaye voisine d’Anchin en plus d’un monumental Cazes (1751, cat. 31) et d’un non moins grand Pierre (1752, cat. 32) saisis quant à eux à l’abbaye de Marchiennes, à proximité de Douai, ainsi que deux œuvres de De Vuez (cat. 33 et 34) émanant de couvents douaisiens supprimés tout comme deux toiles du Flamand Serin (cat. 39 et 41) dont l’une trouvée dans le collège local des Bénédictins anglais fermé dès 1791.


1. Charles Eisen (1720-1777)
L’Annonciation, 1760
Huile sur toile - 450 x 334 cm
Douai, église Saint-Pierre
Photo : Jeannine Vaillant, Douai
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