La Junon en pierre de Michel Anguier retrouvée. Nouvelles considérations sur les « dieux et déesses »

1. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon, état du 14 avril 2009
Pierre de Vernon - H. 185,5 cm
Paris, École des Beaux-Arts
Photo : F. de La Moureyre
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2. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon, (détail) état du 14 avril 2009
Pierre de Vernon - H. 185,5 cm
Paris, École des Beaux-Arts
Photo : F. de La Moureyre
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La statue d’une femme amplement drapée mais singulièrement dégradée, ayant perdu tête et bras gauche, se tenait encore récemment au fond du jardin de l’École des Beaux-Arts de Paris (ill. 1 et 2). Le catalogue des sculptures du musée, récemment paru, propose d’y voir une Pomone en marbre de la seconde moitié du XVIIe siècle [1]. Si la datation est exacte, il s’agit en réalité d’une Junon. Depuis le 14 avril dernier, jour où nous l’avons identifiée et photographiée, la statue a bénéficié d’un nettoyage salutaire grâce à la diligence d’Emmanuel Schwartz [2]. et a pu être mise à l’abri (ill. 3, 4 et 5). Nous y reconnaissons formellement la Junon en pierre de Vernon que Michel Anguier sculpta entre 1659 et 1661, en même temps qu’un Jupiter et une Minerve, pour Nicolas Fouquet qui les destinait à son château de Vaux [3]. Ces « trois grandes figures en pierre de Vernon hautes d’environ neuf pieds » furent exécutées, mais non payées en raison de l’arrestation de Fouquet le 5 septembre 1661, et demeurèrent chez l’artiste. En janvier 1689, Colbert de Seignelay en fit l’acquisition par l’intermédiaire du marchand-joaillier Pierre de Montarsy qui les avait achetées pour 850 livres à la veuve d’Anguier [4]. Seignelay fit placer la triade capitoline dans le parc de son château de Sceaux, où on la trouve en 1778, à la terrasse supérieure des cascades [5]. Une autre statue d’Anguier avait été acquise par les Colbert pour Sceaux, un grand marbre représentant l’Hiver, placé face à l’Orangerie, et qui se trouve aujourd’hui dans le jardin du Luxembourg [6].


3. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon, après restauration (état juin 2009)
Pierre de Vernon - H. 185,5 cm
Paris, École des Beaux-Arts
Photo : E. Schwartz
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4. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon, après restauration (état juin 2009)
Pierre de Vernon - H. 185,5 cm
Paris, École des Beaux-Arts
Photo : E. Schwartz
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On a longtemps cru que la Junon d’Anguier avait été réclamée pour décorer le jardin des Tuileries [7]. Le 27 vendémiaire de l’an VI, le sculpteur Masson repérait à Sceaux, devenu bien national, plusieurs statues en marbre qui pourraient avantageusement décorer le jardin des Tuileries, parmi lesquelles une Junon de six pieds de proportion qui était alors dans l’Orangerie [8]. Plusieurs raisons nous font penser qu’il ne s’agissait pas de la Junon d’Anguier : celle-ci est en pierre, non en marbre ; eût-elle conservé sa tête, elle aurait mesuré près de 7 pieds, et si la tête avait déjà disparu, Masson l’aurait signalé dans son rapport ; de toute façon, une statue sans tête n’aurait pas été réclamée pour les Tuileries. En 1793, la vraie Junon d’Anguier était encore placée en haut des cascades, tandis que près de l’Orangerie se trouvaient trois statues en marbre, des copies de l’Hercule Farnèse et de la Flore Farnèse, et une Vierge. On peut imaginer que la « Vierge », sorte de Vestale, fut rentrée dans l’Orangerie et confondue par Masson avec une Junon. Finalement, par décret, il fut décidé que quatre statues seulement seraient retenues pour les Tuileries, parmi lesquelles ne se trouvait pas la soi-disant Junon.


5. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon, après restauration (état juin 2009)
Pierre de Vernon - H. 185,5 cm
Paris, École des Beaux-Arts
Photo : E. Schwartz
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En 1799, Alexandre Lenoir avait reçu de Sceaux pour le musée des Monuments français plusieurs statues, parmi lesquelles « deux statues en pierre, très médiocres » [9], peut-être le Jupiter et la Junon. En 1806, on cherchait à tester un procédé de restauration sur une statue du musée de Lenoir « représentant Jupiter prêt à lancer la foudre, copie de l’antique, en mauvais état » (était-ce celui d’Anguier ? on ne précise pas s’il venait de Sceaux), mais en 1810, on apprend que ce Jupiter, prétendument « copie d’après l’antique par Marsy » a été vendu, ou plutôt « échangé pour des travaux faits au musée » [10]. Dans la liste dressée par Albert Lenoir des monuments provenant du Musée des Monuments français et conservés à l’École des Beaux-Arts, celui-ci indique, dans le jardin, « une statue colossale de femme, provenant de Sceaux, assez bien conservée » (Junon ?) et « une statue de Minerve », également « assez bien conservée » [11]. La statue de Minerve a été identifiée depuis peu et a retrouvé le domaine de Sceaux, mise en dépôt au musée de l’Île de France [12] (ill. 6). Quant à la statue de Jupiter, si c’est bien celle d’Anguier qui fut « échangée » par Lenoir, elle n’est plus à chercher à l’École des Beaux-Arts dans les réserves de sculptures.

6. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Minerve
Pierre de Vernon - H. 210 cm
Sceaux, Orangerie
Photo : D. R.
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La seconde des deux statues de pierre obtenues par Lenoir en 1799 a longtemps été présentée à l’intérieur du Palais des Études avant d’être reléguée au fond du jardin (ill. 1, 2) et a maintenant réintégré l’intérieur du Palais des Etudes. Plusieurs données permettent d’affirmer qu’il s’agit bien de la Junon d’Anguier : son matériau, une belle pierre de Vernon qui a souffert des intempéries, la position de ses pieds qui arrivent jusqu’aux bords de la terrasse rectangulaire, son drapé avec les longs plis obliques ou verticaux si caractéristiques d’Anguier, ses dimensions : 185,5 cm. (donc plus de deux mètres si elle eût conservé sa tête), mais surtout sa parfaite conformité avec la statuette en bronze de Junon jalouse de Michel Anguier (ill. 7).

La série des dieux et déesses de Michel Anguier


7. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon
Bronze - H. 54,3 cm
Washington, National Gallery of Art
Photo : D. R.
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De cette Junon jalouse, Michel Anguier avait façonné en 1652 un modèle en terre, en même temps que ceux de six autres dieux et déesses ainsi décrits par le sculpteur : Jupiter foudroyant, Junon jalouse, Neptune agité, Amphitrite tranquille, Pluton mélancolique, Cérès éplorée, et enfin Mars qui quitte ses armes, montrant par là son souci de représenter chacun de ces dieux selon un tempérament. Tous furent traduits en bronze [13], statuettes qui connurent rapidement un vif succès auprès des collectionneurs et furent répétées avec variantes. En même temps qu’il achetait pour Sceaux, par l’intermédiaire de Montarsy, la triade Jupiter-Junon-Minerve en pierre, le compte du 7 janvier 1689 indique que Seignelay faisait l’acquisition, entre autres bronzes, de Neptune, Amphitrite, Jupiter, Junon, Pluton, Cérès, regroupés en un ensemble valant 1615 livres, trois ans donc après le décès d’Anguier. C’est la première mention en date de cette série de bronzes des dieux et déesses. Seignelay mourant prématurément dès l’année suivante, on ne sait si Montarsy récupéra les six bronzes, ainsi que le laisse entendre Guillet de Saint-Georges, ou bien s’ils restèrent entre les mains des descendants de Seignelay [14]. Par la suite, on retrouvera d’autres exemplaires de la série, soit isolés, soit en paires.

Les bronzes d’Anguier ont fait l’objet de plusieurs excellentes études, en particulier celle de Geneviève Bresc et, plus développée, celle de Ian Wardropper qui, tout récemment, a dit l’essentiel de la question [15]. Sur ce sujet décidément inépuisable, nous souhaitons cependant apporter ici encore quelques éléments nouveaux ou des précisions [16].

Dans son Mémoire historique de 1690, l’historiographe de l’Académie, Guillet de Saint-Georges, précise que chacun des modèles de 1652 d’Anguier était de dix-huit pouces, soit environ 48 centimètres. Or les statuettes en bronze qui les reproduisent mesurent toutes 53 centimètres au minimum, si l’on excepte de très petites versions du Pluton et de l’Amphitrite [17]. De nouveaux modèles furent donc fournis par Anguier et ses successeurs pour réaliser les bronzes.

Modèles en terre cuite des dieux et déesses


8. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Neptune agité
Terre cuite - H. 46 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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9. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Neptune agité, (vue de dos)
Terre cuite - H. 46 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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Les terres cuites de la série des dieux et déesses d’Anguier sont rares, parce que difficiles à conserver en raison de leur fragilité. Dans la salle des antiques furent inventoriées, le 21 août 1754, « deux petites figures en terre de mesme mesure toutes deux représentant l’une Vénus l’autre Neptune de Mr Anguier » [18]. Dans le cabinet Lalive de Jully, en 1664 figure « Une Amphitrite d’Anguier de terre cuite… 18 pouces de haut (soit 48,6 cm) », estimée 20 livres [19].

Une terre cuite du Neptune agité, conservée aujourd’hui en main privée (ill. 8 et 9), est remarquable par le feu qui l’anime, la concentration de l’expression, le caractère volontaire de l’ensemble, le mouvement qui ébouriffe les cheveux, le traitement particulier de la draperie qui s’envole derrière le dieu, la faisant onduler telle une algue marine. Elle mesure 46 cm., y compris la terrasse. Peut-être est-ce celle de l’inventaire royal de 1754. Aucun bronze connu du Neptune ne lui est totalement conforme. Nous sommes, il n’en faut pas douter, en présence d’un des sept modèles de 1652 décrit par Guillet de Saint-Georges.


10. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Pluton mélancolique
Terre cuite - H. 54,5 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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11. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Pluton mélancolique, vue de dos
Terre cuite - H. 54,5 cm
Collection particulière
Photo : D. R
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Une autre terre cuite de belle qualité, montrant cette fois le Pluton mélancolique, se trouve dans une collection privée de New York (ill. 10 et 11). Elle mesure 54,5 cm., y compris la terrasse. Le dieu est entièrement nu, conformément à la gravure de Jean Pesne éditée par Pierre Mariette en 1692, la main droite a été refaite, l’angle avant-droit de la terrasse est cassé. Il faut noter que cette terrasse, rectangulaire, est en pente d’arrière vers l’avant, comme dans la gravure de Pesne et dans plusieurs versions en bronze. Mais Pesne avait présenté une terrasse hexagonale, alors que toutes les versions en bronze ont une terrasse rectangulaire [20].

Statuettes en bronze des dieux et déesses

Michel Anguier a accordé une grande importance aux terrasses de ses dieux et déesses et, dans tous les cas, il les a voulues inclinées du haut vers le bas, afin d’accentuer l’impression de dynamisme de ces statuettes placées à hauteur du regard dans les cabinets des amateurs. Trois sont carrées, celles de Neptune, d’Amphitrite et de Pluton. Pour autant qu’on le sache, celle de Pluton est lisse, tandis que celles des deux divinités marines, Neptune et Amphitrite, sont naturalistes, couvertes par les flots. Pour Jupiter, Junon, Cérès et Mars, les terrasses des versions anciennes sont non seulement inclinées, mais hexagonales [21].

Venons-en maintenant aux petits bronzes de cette série, et tout d’abord le Jupiter foudroyant. Le plus beau de tous, celui qui reflète le mieux l’esprit et le souffle d’Anguier, est incontestablement celui du Getty Museum, haut de 54,5 cm jusqu’au sommet de la tête, et de 65 cm. avec le bras droit tenant le foudre [22] et accompagné d’un aigle particulièrement véhément. Les muscles du cou et des bras du dieu faisant éclater le tonnerre se gonflent d’une façon très caractéristique en petites bosses et bourrelets, tels qu’on les voit dans son groupe en terre cuite d’Hercule aidant Atlas à supporter le globe terrestre ; il est réellement « foudroyant » et rappelle la vigueur du Saint Matthieu sculpté par Anguier en 1662-63 au Val-de-Grâce. D’autres bronzes de Jupiter également attribués à Anguier suivent plus ou moins les mêmes dispositions, accompagnés ou non de l’aigle, mais vigueur et véhémence en sont absentes. En particulier la statuette du Louvre, un bronze de la Couronne qu’avait offert Le Nôtre au roi en 1693, et donc d’une ancienneté avérée. Il paraît bien placide pour une création d’Anguier, et reflète un esprit beaucoup plus classique et antiquisant, celui que l’on observe dans le Jupiter Giustiniani de Rome qu’Anguier connaissait bien. Un tel classicisme s’est manifesté à Versailles dans les années 1680 par exemple dans le Jupiter découvert à Smyrne et restauré en 1686-87 par Granier, ou encore dans le torse antique offert au roi et restauré par Drouilly en 1685 [23]. Anguier approuva-t-il à la fin de sa vie le modèle du bronze de Le Nôtre (Louvre) ? L’atelier d’Anguier (inventorié en 1706) comportait deux modèles de Jupiter [24], pouvant correspondre au Jupiter du Getty et à celui de Louvre. Il faut considérer qu’au moins vingt-cinq années, sinon trente, séparent ces deux types de Jupiter. Aussi la grande statue en pierre du Jupiter de Sceaux, qui datait de 1659 ou 1660, devait reprendre les dispositions du Jupiter du Getty, et non celles du Louvre.


12. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Junon jalouse
Bronze - H. 55,5 cm
Collection privée
Photo : D. R.
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Pour les bronzes de la Junon jalouse qui s’inspire de la Junon Cesi, on découvre une fois encore deux modèles différents, ce que suggère à nouveau l’inventaire Bourderelle. Celui de la version du Louvre, offerte par Le Nôtre au roi en 1693, la déesse n’étant pas accompagnée de son paon et se dressant sur une terrasse carrée et fleurie. Assez proche de cette version, d’une moins belle qualité de fonte mais d’un modelé plus sensible, est la Junon récemment acquise par la National Gallery de Washington (ill. 7) : la déesse tient une grenade et sa terrasse hexagonale montre un trou habilement rebouché correspondant à l’ancienne fixation du paon, disparu. D’un modèle différent est la Junon d’une collection privée new-yorkaise [25] (ill. 12). Sa terrasse hexagonale supporte un paon agité, frémissant. Elle ne tient rien en main. Seule de toutes les Junon d’Anguier, son épaule droite est dénudée et la déesse porte un voile posé au-dessus de son diadème festonné décoré d’étoiles. La draperie est brillamment traitée, la ciselure des plumes du paon vigoureuse. On est tenté de penser que cet exemplaire est le plus ancien de tous. Toutefois il apparaît que la grande Junon en pierre de Sceaux, de 1660 (ill. 1 et 2 ), en ce qui concerne le vêtement, suit le modèle des Junon de Washington et du Louvre : en effet l’épaule droite n’est nullement dénudée, mais bien couverte.


13. D’après Michel Anguier (vers 1614-1686)
Neptune agité
Bronze - H. 52 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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Du Neptune agité, dont l’évidente inspiration berninesque a été soulignée, on ne sait identifier le bronze d’Anguier avec certitude. Les versions, nombreuses, offrent de notables différences dans le drapé. L’exemplaire présenté à l’exposition (ill. 13) des bronzes français de 2008-2009, en collection privée, largement ciselé, est l’un des plus réussis.


14. D’après Michel Anguier (vers 1614-1686)
Amphitrite tranquille
Bronze - H. 54,5 cm
Stockholm, National Museum
Photo : D. R.
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15. D’après Michel Anguier
(vers 1614-1686)
Amphitrite tranquille,
vue de dos
Bronze - H. 54,5 cm
Stockholm, National Museum
Photo : D. R.
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L’Amphitrite tranquille connut un énorme succès et, une fois de plus, on est embarrassé pour déterminer quelle version est celle créée par Anguier. Celle du Louvre, d’une exécution très soignée, faisait partie du legs de Le Nôtre à la Couronne. Dans certaines versions, la tête du dauphin n’est pas couverte par la draperie. Un bel exemplaire est celui du National Museum de Stockholm (ill. 14 et 15).


16. D’après Michel Anguier
(vers 1614-1686)
Pluton mélancolique
Bronze - H. 57 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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Parmi les nombreux exemplaires du Pluton mélancolique, dont celui qui a été présenté à l’exposition des bronzes français (ill. 16), certains semblent dater du XVIIIe siècle comme celui du musée Carnavalet, en raison de son élégance. On note des variantes dans la position de la main droite qui tenait la fourche, dans le traitement des cheveux, dans celui de la main gauche qui caresse la barbe, et dans la représentation du Cerbère à triple tête. La petite version de Dresde est plus expressive que les grandes versions, les énormes bourrelets du corps d’une musculature volontairement relâchée sont plus accentués, et le développement des bras est disproportionné par rapport au corps.


17. D’après Michel Anguier (vers 1614-1686)
Cérès éplorée
Bronze - H. 52,7 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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La Cérès éplorée offre la composition la plus dramatique de la série. Les versions en sont nombreuses et diverses. Les terrasses, le plus souvent hexagonales, sont hautes ou minces pour s’insérer dans des socles en bois, mais parfois aussi carrées. Le bronze de la National Gallery of Art de Washington offre une particularité : contrairement aux autres versions et aux documents graphiques, la queue du dragon, au lieu de se redresser, est appliquée à la terrasse et d’une reprise en ciselure assez mécanique. Un bel exemplaire provenant de la collection Strauss, aujourd’hui en main privée (ill. 17), très finement ciselé, montre de longues stries verticales sur tout le vêtement, que l’on retrouve par exemple dans la version du Fitzwilliam Museum de Cambridge. La belle version du Victoria and Albert Museum de Londres, correspondant à un dessin du British Museum longtemps donné à Houbrakken, est la seule où la poitrine de la déesse soit dénudée et dont les doigts de la main gauche se détachent de la draperie qu’elle tient. Il est difficile de savoir si ce modèle a été voulu par Anguier. Il nous est apparu qu’un autre dessin de Cérès, longtemps attribué à Anguier [26] (ill. 18), était en réalité une étude préparatoire à la gravure de Desplaces (ill. 19).


18. Louis Desplaces (1682-1769)
Cérès de Michel Anguier
Pierre noire avec rehauts
de pierre blanche - 42,2 x 26,8 cm
Grenoble, musée de Peinture et de Sculpture
Photo : D. R.
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19. Louis Desplaces (1682-1739)
Cérès, début du XVIIIe siècle
Gravure
Collection particulière
Photo : D. R.
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On ne peut rien ajouter à l’excellente et fine analyse du Mars quittant ses armes donnée par Ian Wardropper dans le catalogue de l’exposition 2008-2009. Trois exemplaires en bronze étaient connus avant 1715 : celui des bronzes de la couronne, offert par Le Nôtre en 1693, et inventorié régulièrement entre 1707 et 1791 ; en 1796, il fut livré à Jourdan, puis passa dans le commerce ; il est aujourd’hui en collection privée et de l’avis d’un expert, surpasse en qualité tous les autres exemplaires connus. La version de la Grünes Gewölbe de Dresde, très belle et finement ciselée, fut achetée pour Auguste le Fort en 1699. Enfin, en 1714, Cressent réalisa une fonte (H. 52,5 cm) pour Girardon qu’il répara lui-même [27]. Un bronze de Mars, conservé à Cheshire, Tatton Park (National Trust), fait pendant à Amphitrite. Les exemplaires aujourd’hui connus sont pourvus d’une terrasse hexagonale inclinée. Tel est le cas de celui qui est tout récemment passé en vente chez Sotheby’s à Londres [28]. Ceux de Valenciennes (ancienne collection Crouÿ) et de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (ancienne collection du prince Yousoupof) sont mis en pendant avec un Hercule portant une colonne, sur terrasse carrée, statuette inexplicablement attribuée elle aussi à Michel Anguier : or dans cet Hercule, on ne retrouve ni la morphologie, ni la musculature, ni le traitement des mains, des cheveux et de la barbe propres au sculpteur. Un Hercule en bronze portant deux colonnes, d’un modèle différent (collection Bamberg , Toulouse) est également abusivement attribué à Anguier.

Versions en marbre et en pierre des dieux et déesses

Il ne faut pas se laisser abuser par les gravures que Louis Desplaces donna, au début du XVIIIè siècle, montrant Neptune, Amphitrite, Cérès et Pluton dans un contexte paysagé qui pourrait faire croire qu’il s’agissait de grandes statues en marbre ou en pierre. Une édition plus tardive de la gravure de Desplaces pour le Pluton comporte même une inscription ajoutée en marge, où il est prétendu qu’il s’agit d’une statue de marbre de dix pieds de haut posée dans le jardin de Versailles, ce qui est faux. Ce sont en réalité les statuettes en bronze que Desplaces a gravées.

Il n’en est pas moins vrai que quelques-uns des dieux et déesses d’Anguier ont été reproduits en grandes statues de marbre et de pierre. Nous avons parlé des statues, en pierre de Vernon, de Jupiter, Junon et Minerve (cette dernière n’appartenant pas à la série des dieux et déesses), sculptées vers 1660 pour Vaux. Un autre Jupiter et une autre Junon d’Anguier en pierre de Tonnerre se trouvaient, parmi d’autres statues du sculpteur, dans la galerie de Fouquet à Saint-Mandé et furent vendues en 1676 à De l’Isle Mansart pour sa maison de la rue Sainte-Catherine. Elles s’y trouvaient encore en 1713 [29]. On a perdu aujourd’hui leurs traces.


20. D’après Michel Anguier (vers 1614-1686)
Amphitrite
Pierre - H. 218,5cm
Toledo, Museum of Art
Photo : D. R.
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Bien connu est le grand marbre d’Amphitrite appartenant aux collections du Louvre mais mis en dépôt à Versailles. Il semble que ce soit pour cette œuvre que Michel Anguier reçut 1000 livres en 1690, « sur sa figure de marbre pour l’appartement des bains », le sujet convenant bien à un tel lieu. Mais la statue fut achevée par le praticien Nicolas Massé et livrée le 27 août 1684 « pour le jardin de Versailles » [30], soit deux ans avant la mort d’Anguier qui était probablement trop fatigué pour terminer son œuvre. Elle prit alors place dans le bosquet de la Renommée. Contrairement aux versions en bronze, le corps et la queue du dauphin surgissent verticalement à travers une draperie traitée plus en largeur, derrière la déesse ; les flots couvrent la terrasse en méandres assez mécaniques. Ce beau marbre n’a pas la grâce des petits bronzes du Louvre ou de Stockholm. Dans le Jardin du questeur 64 bd. Saint-Michel à Paris, dépendant du Sénat, une autre Amphitrite en marbre haute de 1,34 m. reproduit de façon assez heureuse la statuette du Louvre ; saisie révolutionnaire, elle provient de l’hôtel de Poulpry rue de l’Université [31]. Enfin une grande statue en pierre (ill. 20) fait partie d’un ensemble de quatre statues aujourd’hui dispersées, dont le socle portait sur l’avant le nom d’Anguier, statues provenant du château de Garges ayant appartenu à la comtesse de Couvelet [32]. Le bon état de conservation, surprenant, et le caractère d’affèterie de cette Amphitrite, peu propre à Michel Anguier, font penser à une copie. De dimensions plus modestes (56,7 cm), « une belle figure de marbre blanc représentant l’Amphytrite de Anguier » figurait dans la vente Blondel d’Azincourt du 18 avril 1770, n° 229 ; or des Amphitrites en marbre de petite taille font souvent surface dans le commerce d’art. Une copie en argent massif, réalisée par Froment-Meurice au tournant du XXè siècle, se trouve au musée des Beaux-Arts de Lyon (7.3.83).

Un Neptune en marbre de facture médiocre, haut d’environ 40 cm, a été récemment acheté pour décorer le château de Vaux-le-Vicomte.


21. Michel Anguier (vers 1614-1686)
Pluton mélancolique
Marbre - H. 73 cm
Collection particulière
Photo : D. R.
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Un Pluton accompagné du chien Cerbère, en main privée (ill. 21) , marbre de 73 cm, jadis attribué à Legros mais qui reproduit l’œuvre d’Anguier, a mérité une étude détaillée et pertinente [33]. Sa terrasse avec la fausse signature de Legros semble avoir été retaillée à la fin du XVIIIè siècle. Les propriétaires de l’œuvre ont fait refaire la main droite. C’est un marbre puissamment taillé, aux gros muscles relâchés comme le voulait Anguier, aux cheveux traités en mèches compactes. L’aplatissement du corps du chien Cerbère viendrait des dimensions du bloc de marbre dans lequel l’œuvre a été taillée, ce bloc pouvant être un fragment du marbre du Saint Joseph d’Anguier laissé inemployé ; la composition des marbres du Saint Joseph et du Pluton s’est révélée identique par analyse isotope.

Enfin, Anguier sculpta en 1660 plusieurs statues en pierre pour la cour du château du Plessis-Belleville, qui appartenait à Guénégaud, parmi lesquels « une Cérès qui invente l’usage du pain, accompagnée de Proserpine auprès d’un dragon, un Bacchus qui invente l’usage du vin, accompagné de Silène et d’une panthère…. placées auprès du pont-levis du château » [34] . Cet énoncé laisse entendre qu’il s’agissait de deux groupes de deux figures, dont la Cérès reproduisait peut-être la Cérès éplorée.

Si l’on suit Guillet de Saint-Georges dans les dates qu’il assigne aux différents chantiers de Michel Anguier, on peut en déduire que la plupart des statues en pierre de ses dieux et déesses furent sculptées dans les années 1655-1660.

Françoise de la Moureyre

Notes

[1Emmanuel Schwartz, Les sculptures de l’École des Beaux-Arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, Paris 2003, p. 30, fig. 17.

[2La sculpture avait été étudiée par Lise Leroux, ingénieur de recherche du laboratoire de recherche des Monuments Historiques qui avait reconnu de son côté qu’il s’agissait de pierre de Vernon et restauré par Sébastien Brunner

[3Selon le ms. 60 III(1) qui serait de Nicolas Guérin, corrigeant ou complétant le « Mémoire historique sur les principaux ouvrages de Michel Anguier » de Guillet de Saint-Georges lu à l’Académie le 6 mai 1690 : cf. Conférences de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, édition critique sous la direction de Jacqueline Lichtenstein et Christian Michel, t. II, vol. I (1682-1699), Paris 2008, p. 255, note 48.

[4Ibid. L’acquisition par Seignelay des statues est indiquée dans le « Compte du 7 janvier 1689 » des « pierreries et curiosités » que Montarsy a fournies et achetées pour Monseigneur le Marquis de Seignelay, Arch nat., T/532/2, cf. Antoine Schnapper, Collections et collectionneurs dans la France du XVIIè siècle. II. Curieux du Grand Siècle, Paris, 1994 et Geneviève Lagardère, Sculptures. Domaine de Sceaux. XVIIè-XVIIIè siècles, Sceaux, 2004, p. 60-65.

[5Claude-François Gaignat de l’Aulnays, Promenade de Sceaux-Penthièvre, de ses dépendances et de ses environs, Paris, 1778. Cf. Lagardère, ibid.

[6Françoise de La Moureyre, « L’Hiver au jardin du Luxembourg : une statue de Michel Anguier », Gazette des Beaux-Arts, avril 1994, p. 185-194.

[7Geneviève Bresc-Bautier et Anne Pingeot, Sculptures des jardins du Louvre, du carrousel et des Tuileries, Paris, 1986, p. 9. Avec prudence, G. Bresc ne parle que d’un projet de placement aux Tuileries ; Lagardère, ibid., p. 62-63.

[8Arch. Nat., C 529 (300)

[9Inventaire des Richesses d’Art de la France. Musée des Monuments français, II, 409.

[10Ibid. , I, 326 ; III, 205.

[11Ibid., III, 324.

[12Orangerie du château de Sceaux, WB 307. Lagardère, ibid., p. 60-61. Remplacée à l’École des Beaux-Arts par un moulage en résine qui se dresse, comme le faisait l’original, derrière les grilles donnant sur le quai Malaquais Cf. Schwartz, ibid., p. 29-30, fig. 16.

[13Mémoire historique de Guillet de Saint-Georges (cité en note 2), p. 248.

[14Même référence que pour la note 3.

[15Geneviève Bresc-Bautier, dans cat. d’expo. Un temps d’exubérance : les arts décoratifs sous Louis XIII et Anne d’Autriche, Paris, 2002, p. 589-592. Ian Wardropper, « Michel Anguier », dans cat. d’expo. Bronzes français de la Renaissance au Siècle des lumières, Paris, 2008, 204-225.

[16Le 12 mars 2009, j’ai eu l’occasion de faire avec monsieur Alain Moatti une longue communication suivie de discussions pour l’Association « Expertise et Droit ». L’exposé qui suit résulte pour une bonne part de ces réflexions et a bénéficié des lumières apportées par monsieur Moatti.

[17De petites versions en bronze du Pluton de plus ou moins 24 cm. sont mentionnées dans les ventes Crozat, 14 déc. 1750, n°67, Van Schorel, 7 juin 1774, p. 373, Destouches, 21 mars 1794, n° 311 ; on en trouve aujourd’hui à Dresde, Grünes Gewölbe, inv. IX.37, acquis en 1699, à Cleveland, The Cleveland Museum of Art, inv. CMA 81.79, chez Christie’s, Londres, 30 nov. 1983, à Amsterdam, Rijksmuseum, inv. N.M.7214, à Kassel, Staatliche Kunstsammlungen, acquis en 1767. Les petites versions de l’Amphitrite sont souvent mises en pendant avec le Bacchus de Garnier, par exemple dans la vente Peters, 9 mars 1779, n° 636, H. 36 cm ; on trouve aujourd’hui de tels pendants de 36 cm. à la Grünes Gewölbe de Dresde, inv. IX.62, achetée en 1699 ; chez Michael Hall, New York ; dans l’ancienne collection Randolph Hearst etc.. et une paire de 26 cm à Brunswick, Anton Ulrich Museum, 26,5 cm, documenté en 1753).

[18Archives nationales, O 11965, fol. 148.

[19Hébert, Cabinet de M. de la Live de Jully, cul de sac de Ménars, près de la rue de Richelieu, Paris, 1766, p. 33.

[20Girardon possédait une terre cuite de ce Pluton, qui apparaît sur la gravure de Chevallier, pourvu d’une petite feuille de vigne cachant les parties génitales . Dans la vente Crozat de Thiers du 26 février 1772, parmi les œuvres en terre cuite figure, au n° 1050, un Pluton, par Anguier, haut de 20 pouces, soit environ 56 cm,7. Peut-être s’agit-il d’une seule et même terre cuite, qui ne serait autre que celle de New York, la feuille de vigne pouvant sans doute être ajoutée ou enlevée à discrétion. Il faut aussi noter qu’aucune version en bronze aujourd’hui connue ne lui correspond parfaitement.

[21Parfois la terrasse hexagonale a été insérée ultérieurement dans une terrasse carrée, sans doute pour créer un pendant avec un bronze ne faisant pas partie de la série et pourvu lui-même d’une terrasse carrée.

[22Découvert à Fontainebleau en 1994 par Alain Moatti et provenant d’une collection particulière. Lire l’excellent analyse qu’en donne Ian Wardropper, 2008, p. 218.

[23Amaury Lefébure (Cat. Expo. Les Bronzes de la couronne, Louvre, 1999, p. 133-134, n° 191, 192) l’avait bien noté, au point de refuser de voir en ces bronzes des œuvres d’après Anguier, mais des dérivations de l’antique comme il s’en faisait sous la direction de Girardon.

[24Il s’agit de l’inventaire du neveu et héritier d’Anguier, David Bourderelle, qui comporte essentiellement des ouvrages des deux frères Anguier (cf. Mireille Rambaud, Documents du Minutier central concernant l’histoire de l’art 1700-1750, II, 1971, p. 1029).

[25Cat. expo. The Arts of France from François Ier to Napoleon Ier, Galerie Wildenstein, New-York, 2005-2006, p. 132 n° 33, catalogue Joseph Baillio, qui signale, p. 133, la version en terre cuite du Pluton appartenant à une collection privée new-yorkaise.

[26Musée de Grenoble, D.920. Cat. expo. Dessins français du XVIIè siècle dans les collections publiques françaises, Louvre, janvier-avril 1993, n° 83 p. 172 et exp. Eloge de la clarté. Un courant artistique au temps de Mazarin 1640-1660, Dijon, musée Magnin, juin-sept. 1998 et Le Mans, musée de Tessé, oct. 1998-janvier 1999, p. 112-113 n° 42.

[27Vente Cressent, 15 mars 1757, n° 81 et 82 : « Deux figures de Bronze, l’une représentant Jupiter, de M. Girardon, et l’autre un Mars, de M. Hanguaire, portant 21 pouces de haut ; ces deux figures ont été réparées par le sieur Cressent en 1714, pour M. Girardon. L’on remarquera que tout l’art de la sculpture y est conservé, et l’on peut dire que ces deux Figures peuvent entrer dans les plus beaux cabinets ».

[28Sotheby’s Londres, mardi 2 décembre 2008, lot 66. C’est un bel exemplaire, H. : 55, mais la fonte montre des traces d’éclatement. L’épée est en grande partie manquante. Aujourd’hui en coll. part.

[29Expertise de Saint-Mandé par Houzeau en 1666 (Arch. Nat., O 11964 8), puis description de la maison rue Sainte-Catherine par Brice en 1684, les statues étant au fond du jardin (I, p. 194) ; ces statues, encore décrites en ce lieu en 1713 (Brice, 1713, II, p. 60) ne s’y trouvaient plus en 1752 (Brice, 1752, II, p. 204), mais n’ont pas pris place à Choisy, contrairement à d’autres statues d’Anguier.

[30Comptes des Bâtiments du Roi, année 1680, I, 1290 ; année 1684, II, 469. C’est l’ « Estat général des ouvrages de sculpture de Versailles » de 1694 qui précise que le marbre fut exécuté par Nicolas Massé, praticien qui travaillait sans doute pour Anguier (Arch. Nat., O 1 1790). La statue entra au Louvre en 1872 (MR 1753) qui l’a mise en dépôt à Versailles (réserves). L’Amphitrite actuellement au bosquet de la Renommée ou des Dômes est une médiocre copie de l’original.

[31Statues et Monuments des Jardins du Luxembourg. Service de l’Architecture des Bâtiments et des Jardins, p. 104, Inv. 91-01443.

[32Marguerite Charageat, « La statue d’Amphitrite et la suite des dieux et des déesses de Michel Anguier », Archives de l’Art français, t. 23 (1968), p. 11-123. Il s’agit d’Amphitrite, d’Apollon (plutôt Narcisse), d’un Pluton complètement détérioré et de Léda. M. Charageat était convaincue que ces statues provenaient de la galerie de Fouquet à Saint-Mandé, puis se seraient retrouvées à Choisy , ce qui est invérifiable et improbable. Le prétendu Apollon est en fait un Narcisse se mirant dans l’eau, de piètre facture, et aucune Léda ne passe pour être sortie du ciseau d’Anguier. Cette Léda, acquise en 1970 par le Metropolitan Museum of Art de New York, nous paraît, elle aussi, bien minaudière pour Anguier. Cf. James David Draper, “For the love of Leda”, Metropolitan Museum of Art Bulletin, 1971, XXX, n° 2, p. 51-58.

[33Bernard Black and Hugues-W. Nadeau, Michel Anguier’s Pluto : the marble of 1669, London, 1990. Provenant probablement de la vente de Madame de Julienne, 5 nov. 1778, n° 109 : « Pluton, de 25 pouces de proportion sur son socle de 6 pouces d’élévation. Cette statue paraît avoir été faite à Rome par Legros », puis vente Villemandi, 3 Mars 1788, n° 87 : « Une Figure d’Hercule enchainant Cerbere : elle est signée du nom de le Gros » ; au XXè s., coll. Saint Senoch et vente Sotheby Parke Bernet Monaco, 4 déc. 1983. La signature LE GROS FECIT est gravée sur l’avant de la terrasse.

[34Selon le Mémoire historique de Guillet de Saint-Georges, cité note 2 (p. 251).

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