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La gestion du Musée d’Unterlinden : une affaire compliquée

Le cloître du Musée d’Unterlinden
Photo : Didier Rykner
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Alors que la question de la restauration du retable d’Issenheim continue de défrayer la chronique (voir aujourd’hui l’article du Figaro et notre propre article), il nous semble important de parler d’un sujet que nous n’avions pas encore abordé alors qu’il fait, depuis déjà des mois, débat à Colmar et dans la presse régionale.

L’affaire du retable risque en effet de jouer un rôle dans le bras de fer qui oppose actuellement la Société Schongauer et le maire de Colmar, Gilbert Meyer, à propos de la gestion du musée.
Il faut d’abord rappeler qu’Unterlinden n’est pas tout à fait un musée comme les autres puisqu’il est géré par cette association sans but lucratif fondée en 1847, soit six ans avant sa création. Selon ses statuts, d’après ce que l’on trouve sur le site Internet, « la Société Schongauer a pour mission de conserver, étudier, classer, et enrichir les collections d’œuvres réunies au Musée d’Unterlinden. Elle assure la présentation, en facilite l’accès et la connaissance au public, prend toutes les mesures propres à assurer leur sécurité [...]. Elle est responsable de la programmation et de l’organisation des expositions temporaires ».
L’établissement a donc en quelque sorte deux têtes : d’une part la conservation dirigée par Pantxika de Paepe qui a succédé en 2004 (voir la brève du 13/9/04) à Sylvie Ramond partie au Musée des Beaux-Arts de Lyon (voir la brève du 6/2/04), et la Société Schongauer. Cette cohabitation n’est pas toujours simple. Par le passé, les conservateurs ont parfois dû résister aux velléités de la Société, qui souhaite prendre des initiatives normalement du ressort des scientifiques, notamment dans le domaine des acquisitions [1].

Se rajoute un troisième partenaire : la Ville de Colmar, propriétaire des bâtiments, qui subventionne le fonctionnement du musée pour un montant compris entre 850 et 900 000 euros par an, et qui est l’employeur du personnel scientifique (même si le salaire de ces derniers est en réalité pris en charge par la Société). Les collections reviendraient entièrement à la municipalité en cas de dissolution de la Société Schongauer. En attendant, leurs rapports sont régis par une convention qui court jusqu’en 2019.
Mais le maire, Gilbert Meyer, a certains moyens de pression. Il est en effet partie prenante dans le grand projet d’extension du musée dans les anciens bains municipaux, d’un coût total de 30 millions d’euros (voir notre article), pour lequel il est prévu qu’il contribue à hauteur de 15 millions.
Plusieurs articles de la presse régionale (dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace et dans L’Alsace) ont révélé que le maire souhaitait transférer tout ou partie de la gestion à la société parisienne Culturespaces dans le cadre de cet agrandissement. Dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace du 16 avril 2011, on pouvait ainsi lire que « La Ville de Colmar est en discussion avec Culturespaces […] pour prendre…

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