Contenu abonnés

Jean Lurçat. Au seul bruit du soleil

Paris, Mobilier national, du 4 mai au 18 septembre 2016.

1. Jean Lurçat (1892-1966)
Le Vin
Atelier Tabard à Aubusson, 1947
Tapisserie de basse lisse - 404 x 1050 cm
Beaune, Musée du Vin de Bourgogne
Photo : Musée du Vin de Bourgogne
Voir l´image dans sa page

Les pieds en l’air, la tête en bas, un squelette respire les effluves d’alcool qui le transforment en feuillage. Il reprend vie en s’enivrant de la lumière d’un soleil dont les rayons se terminent chacun par une bouteille de vin. Au centre, un troubadour joue du luth - ou bien est-ce Ésope ? -, il a une chouette sur la tête, symbole de sagesse. À droite enfin, un coq piétine des raisins dans une cuve percée de trous, par lesquels le vin jaillit et vise le cerveau, le cœur et le sexe d’un homme allongé. Tout l’art de Lurçat est résumé dans cette tapisserie du Vin commandée par la Ville de Beaune et par la Direction générale des Arts et des Lettres (ill. 1). Des partitions de musique et des textes poétiques sont dispersés ça et là ; des références à la mythologie - Bacchus - et à la Bible - Adam et Ève – se mêlent avec bonheur dans cet univers onirique. Ce sont souvent les mêmes figures qui reviennent habiter le monde de Lurçat, foisonnant, flamboyant : le soleil bien sûr, les papillons, la chouette et le coq, et puis des animaux fabuleux empruntés aux répertoire médiéval. Car s’il incarna le renouveau de la tapisserie, il ne renia pas la tradition ; il l’interpréta. La découverte de la tenture de l’Apocalypse d’Angers notamment, fut pour lui une révélation esthétique et technique.

À l’occasion du cinquantenaire de sa mort, plusieurs expositions [1] sont consacrées à cet artiste solaire, nomade et engagé. Le Mobilier national, en collaboration avec la Fondation Jean et Simone Lurçat et l’Académie des beaux-arts dont il fut membre, déploie dans de vastes espaces mis en scène par Jean-Michel Wilmotte, ses tapisseries spectaculaires, parfois confrontées à leurs cartons, mais rappelle qu’il s’intéressa aussi à la céramique, à la peinture, à l’illustration, à la poésie ou encore aux voyages. Le catalogue, particulièrement intéressant, développe tous ces aspects et accompagne chaque œuvre d’une notice détaillée.
Cette exposition est aussi l’occasion pour la fondation de lancer une souscription afin de restaurer la maison-atelier de l’artiste à Paris, construite en 1925 par son frère, André Lurçat, dans une impasse, Villa Seurat, un quartier où vécurent aussi Gromaire, Maurice Thiriet, Chana Orloff, et beaucoup d’autres.


2. Vue de l’exposition
Jean Lurçat (1892-1966)
Les Mâts, 1931 et Trafalgar, 1930
Photo : bbsg
Voir l´image dans sa page
3. Vue de l’exposition
Au premier plan : tapis La Sirène, vers 1925
Au fond : peinture Les Trois Pèlerins, 1936
Photo : Mobilier national
Voir l´image dans sa page

Jean Lurçat fut d’abord peintre, entre 1919 et 1933, et rencontra dans ce domaine un succès certain et international. Ses toiles sont présentées dans les premières salles du parcours. Des…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.