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Jean-Baptiste Marie Pierre 1714-1789

Auteurs : Nicolas Lesur et Olivier Aaron

Chaque nouveau volume Arthéna est plus imposant que le précédent. Avant-dernière publication parue, la monographie consacrée à Jean-Baptiste-Marie Pierre ne déroge pas à cette règle : pas moins de 576 pages, plus de 940 numéros (tableaux, dessins et gravures), des centaines d’illustrations... Cette somme permet pour la première fois d’avoir une vision complète de l’art d’un peintre qui était jusqu’ici souvent sous-estimé.

Pierre passait en effet pour un sous-Boucher, peintre du roi certes mais d’un rococo un peu facile, décoratif et sans profondeur. Incontestablement, cette impression était fausse.
On découvre en effet un artiste complet, ayant pratiqué tous les genres avec un même bonheur, sauf peut-être le portrait dont on ne connaît que de rares exemples. Ses scènes de genre sont nombreuses et d’une vraie originalité, certaines ayant presque les dimensions de peintures d’histoire [1] non loin de Subleyras qu’il semble d’ailleurs avoir copié [2]. Ses mythologies galantes ne sont pas inférieures aux meilleurs tableaux de Boucher et plusieurs sont d’authentiques chefs-d’œuvre comme L’Enlèvement d’Europe (ill. 1) de Dallas naguère présenté dans l’exposition La Volupté du goût à Tours.
Moins connue, sa peinture religieuse est d’un très haut niveau, fortement influencée par l’école bolonaise, sans jamais sacrifier au gracieux ou au superficiel que l’on reproche parfois à l’art français sous Louis XV. Deux de ses meilleurs tableaux se trouvent dans les églises parisiennes comme le Saint François méditant dans la solitude (église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou) et surtout l’exquise Adoration des bergers pendant la fuite en Egypte de l’église Saint-Sulpice (ill. 2). On pourra en revanche trouver moins réussi son Meurtre de Saint Thomas Beckett de Notre-Dame-de-Bercy, qui ressemble à une scène d’opéra-comique avec ses personnages grimaçants, ce qui ne convient guère à un tableau d’église, une impression accentuée par ses coloris acidulés curieux pour une telle scène…

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