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Interview de Bernard Schotter et d’Arnauld Brejon de Lavergnée

1. Jean-Camille Formigé (1845-1926)
Galerie des Gobelins
Photo : André Morain
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Etablissement chargé de meubler les administrations françaises, le Mobilier National a également la responsabilité des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie. A la tête d’une collection d’œuvres d’art très importante, son rôle patrimonial est fondamental. Les actions menées dans ce sens ces dernières années sont très remarquables : ouverture de la Galerie des Gobelins (voir l’article), restaurations, publications, rapatriement des œuvres les plus fragiles, expositions, dépôts dans des musées, réfection des réserves, etc.
Nous avons voulu faire le point avec les responsables en charge de cette institution, Bernard Schotter, son administrateur, et son adjoint Arnauld Brejon de Lavergnée, le directeur des collections.

Le Mobilier National a pour rôle de meubler les palais nationaux, mais il est aussi un véritable musée puisqu’il conserve des collections d’œuvres d’art très importantes. Comment arrivez vous à concilier les deux et notamment comment gérez-vous la conservation des œuvres ?

Bernard Schotter : Nous avons le souhait, avec Arnauld Brejon de Lavergnée, d’avoir une vraie politique patrimoniale et muséophile. La question du récolement, les chiffres le quantitatif, ce n’est qu’un point de départ. L’essentiel, c’est la mise en place d’une politique d’entretien et de conservation préventive. Ce sont des notions relativement récentes, même dans les musées. Il doit en aller de même dans les administrations. C’est un des grands axes de notre politique, nous essayons d’être très vigilants et de nous assurer de la bonne conservation des objets, par exemple qu’ils ne soient pas près d’un radiateur ou trop exposés à la lumière. Nous donnons des recommandations qualitatives.
Un autre axe de notre politique, c’est de nous interroger s’il convient de laisser, ou non, les objets sur place. On constate que le regard change, certains objets, qui n’avaient qu’une valeur d’usage, deviennent des objets patrimoniaux, ce qu’ils n’étaient pas forcément au départ. On essaye aussi de voir si les objets déposés le sont à la bonne place. Y a t-il un rapport entre l’importance du dépositaire et celle de l’œuvre ?
Dès notre arrivée au Mobilier National, nous avons engagé avec Arnauld Brejon de Lavergnée une réflexion sur les tapisseries. Il y avait déjà eu dans les années 30 un décret qui avait prévu que les plus importantes, d’un point de vue patrimonial, seraient affectées au Musée des Gobelins. Des listes de tapisseries réservées, qui ne pouvaient plus être déposées, ont donc été établies.
Une autre mesure est importante pour la protection des œuvres : leur prise à l’inventaire du Mobilier national. En effet, l’inscription sur les Inventaires du Mobilier National donne aux objets une protection comparable au classement Monument historique ou au label Musée de France. Les objets deviennent ainsi imprescriptibles et…

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