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Grünewald

Auteurs : François-René Martin, Michel Menu et Sylvie Ramond.

Les ouvrages sur Grünewald ne manquent pas, souvent centrés sur le seul Retable d’Issenheim et assez fréquemment répétitifs [1]. L’ouvrage Tout l’œuvre peint de Grünewald de Pierre Vaisse et Piero Bianconi [2] est quelque peu sommaire malgré d’incontestables qualités. Le catalogue que le musée d’Unterlinden avait consacré en 2007 à l’artiste pour l’exposition Grünewald et le Retable d’Issenheim. Regards sur un chef-d’œuvre (Somogy, 2007) demeurait à ce jour l’ouvrage le plus complet en langue française sur notre artiste. La publication du volumineux et très luxueux livre de François-René Martin, Michel Menu et Sylvie Ramond, sobrement intitulé Grünewald vient donc combler dans l’espace hexagonal, sinon une carence, du moins un véritable manque. Et, sauf découvertes d’importance dans les prochaines années, il fera sans doute longtemps office de véritable « bible » pour les amateurs de cet artiste énigmatique tant par son existence que par son œuvre.

Organisé en quatre grandes parties correspondant à trois approches ici convoquées –ainsi que le fait remarquer Michel Menu en prélude à son essai (p. 236-237) – celle de l’historien de l’art « qui privilégie l’image dont les interprétations multiples constituent une strate puissante de significations tout en poursuivant la quête de l’artiste », le chimiste, le restaurateur et/ou le scientifique de laboratoire qui s’attachent à l’œuvre en tant qu’ « objet matériel qui recèle une mine de sens complémentaires », enfin les artistes qui, « formant un immense écho posthume de Grünewald », réinterprètent son œuvre, ajoutant de nouveaux sens à une production dont, précisément, le caractère souvent cryptographique n’a cessé d’interroger les créateurs à travers les siècles. Deux chapitres d’ouverture – « Grünewald, fragments de vie » suivi de « Présence et absence de Grünewald. Portrait et autoportrait » – signés par François-René Martin interrogent les énigmes autour du nom et du visage de l’auteur des peintures du Retable d’Issenheim. Vient après une très longue partie (p. 52-233) – en fait un véritable catalogue extrêmement fouillé de la production conservée de Grünewald, analysant les détails pour ouvrir sur une lecture sémiologique générale de chaque panneau – également due à François-René Martin. Suit la contribution technique de Michel Menu, « Matière et technique » qui scanne littéralement les panneaux pour déceler tous les aspects matériels qui ont permis de faire de notre artiste tout à la fois « le maître de la couleur » et « l’alchimiste de la couleur ». Avec « Grünewald et ses artistes », Sylvie Ramond, qui fut dans ses murs au musée de Colmar avant de diriger le Musée des Beaux-Arts de Lyon, parcourt la postérité de Grünewald, moins à travers une filiation directe lui supposant des disciples, qu’en relisant des œuvres – surtout parmi quelques grandes figures du XXe siècle et d’aujourd’hui – qui se sont inspirées, appropriées le pathétique de la Crucifixion d’Issenheim pour l’inscrire,…

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