Grande roue de la Concorde : Sites et Monuments dépose une plainte au pénal

1. La grande roue de la Concorde, le 27 janvier 2017
vers 9 h du matin, au moment du passage des huissiers
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14/2/17- Patrimoine - Paris, Place de la Concorde - La grande roue de la Concorde, que le ministère de la Culture et la mairie de Paris laissent désormais s’installer presque à demeure sur l’une de plus belles places de Paris, théoriquement archiprotégée, ne fait pas qu’y rester plus longtemps qu’elle n’y est autorisée (voir nos précédents articles). Elle occupe une surface près de deux fois le double des autorisations dont elle dispose, comme ont pu le constater deux huissiers venus, le 27 janvier 2017 à la demande de l’association Sites et Monuments, vérifier la conformité de son implantation par rapport à la convention d’occupation du domaine public qui a été signée le 4 juillet 2016 par la société Fête loisirs, dirigée par Marcel Campion, et par la Mairie de Paris (ill. 1).

Selon cette convention, l’emprise au sol de la roue et de ses dépendances ne doit pas dépasser 651 m2. Cette surface correspond précisément à la grande roue, un DAB, un espace photo, ainsi que trois chalets blancs, l’un consacré à la vente alimentaire sucrée, l’autre à la vente de bonbons et de gourmandises, le troisième à la vente de souvenirs.


2. Le stand de vin chaud
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3. Des préfabriqués à gauche
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Omissions ou étourderies, on peut constater que la Concorde est dotés de quelques verrues supplémentaires qui n’avaient pas été annoncées, et le promeneur au sortir du jardin des Tuileries pourra s’amuser au jeux des sept erreurs en comparant la convention signées et la réalité (ill. 2). Le stand de vin chaud, tout d’abord semble vouloir, se faire petit, blotti contre l’un des chalets, on peut difficilement l’ignorer. Et puis des préfabriqués ont été ajoutés, quatre à gauche, un à droite, sans doute destinés à accueillir les employés de la roue (ill. 3 et 4) ; d’une laideur extraordinaire, ils sont vainement cachés derrière les chalets blancs dont la disposition ne correspond d’ailleurs pas à celle qui avait été annoncée : ils étaient censés être alignés parallèlement à la roue, ils sont finalement disposés en U (ill. 5).
Enfin quelques poubelles complètent le tableau (ill. 4)

La convention affirme que « l’occupant doit assurer un aspect correct du site ». La définition de correct n’est malheureusement pas précisée. Ce qui est certain, en revanche, c’est que le rapport des huissiers assermentés est sans aucune ambiguïté : « l’emprise au sol totale de l’attraction, de ces accessoires et dépendances [...] est approximativement comprise entre 1016,92 m2 et 1146,76 m2 », ce qui correspond presque au double de celle autorisée.


4. A droite de la roue.
Quelques poubelles que les promeneurs
peuvent contempler en sortant du jardin des Tuileries
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Les chalets disposés en U et non pas alignés
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L’association ne s’est pas contentée d’envoyer des courriers au ministère de la Culture et à la mairie de Paris pour les interroger sur ce qu’ils comptent faire à ce propos - probablement rien comme d’habitude. Elle a également décidé de déposer une plainte contre X auprès du Procureur de la République, pour infraction au code du patrimoine, sur la durée de l’implantation de la grande roue, et sur son emprise. Il s’agit donc d’une plainte au pénal, et l’association se réfère aux sanctions prévues pour l’absence d’autorisation ou le non respect d’une autorisation par l’article L. 624-2 du code du patrimoine et l’article 322-3-1 du code pénal.
Nous sommes impatient de connaître les suites que donnera le procureur à cette affaire.

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