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Girodet

Auteurs : Anne Lafont et Jean-Marie Voignier

Anne Lafont est l’auteur d’une thèse très informée sur les années italiennes (1790-1795) de Girodet. Le livre qu’elle fait paraître en tire une grande partie de sa substance et de sa réflexion. Venant après le catalogue de l’actuelle exposition du Louvre, qui intègre et discute les apports nombreux de son travail universitaire, l’ouvrage se justifierait moins s’il ne visait à construire « une interprétation globale de cet univers particulier et très personnel, dans lequel l’artiste, à la fois riche et économe, conçut un œuvre puissant ». L’ambition déclarée du livre est donc de mettre en relation l’art de Girodet et ce que l’on sait du peintre, afin d’élaborer une clef de lecture qui vaudrait pour l’ensemble de sa production.
Projet séduisant, mais dangereux : à vouloir ramener la diversité d’un artiste tel que Girodet à un critère d’explication unique, on court le risque d’en réduire la portée et les liens multiples, interactifs qui le rattachent à son environnement historique et esthétique immédiat. En pareils cas, l’analyse confirme souvent ce qu’elle a établi comme opératoire antérieurement à l’enquête sur laquelle elle prétend s’appuyer. Anne Lafont n’échappe pas toujours à cet écueil prévisible, d’autant plus que son livre utilise sans frein les outils de la recherche américaine, depuis la théorie du roman familial à la notion d’altérité en passant par l’approche générique ou sexuée. L’auteur, si l’on schématise, campe donc un artiste qui n’aurait cessé de chercher l’autre : le père, la femme, l’Orient. Cette triple quête en nourrirait une quatrième, plus fondamentale, celle de faire « neuf ». Anne Lafont insiste beaucoup sur le primat de l’esthétique parmi les motivations de l’artiste, jusqu’à minorer la sociabilité, le politique ou le patriotisme dans la vie et l’art de Girodet. Difficile de la suivre sur ce terrain. Le catalogue de la rétrospective du Louvre est la meilleure réponse qu’on puisse opposer à une telle position. On se permettra d’y…

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