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Gino Severini (1883 – 1966), futuriste et néoclassique

Paris, musée de l’Orangerie, du 27 avril au 25 juillet 2011.
Rovetero, MART (musée d’Art moderne et contemporain de Rovetero et Trento), du 17 septembre 2011 au 8 janvier 2012.

1. Gino Severini (1883-1966)
Printemps à Montmartre, 1909
Huile sur toile - 72 x 60 cm
Collection particulière
Photo : Archivio Fotografico Mart
© ADAGP, Paris 2011
Voir l´image dans sa page

Paris aura célébré cette année deux artistes représentatifs de la peinture italienne des XIXème et XXème siècles, qui est encore peu connue du public français [1] ; après Giuseppe de Nittis au musée du Petit Palais, c’est au tour de Gino Severini d’être présenté au musée de l’Orangerie, en partenariat avec le musée d’Orsay [2].
Première rétrospective parisienne consacrée à l’artiste depuis celle organisée en 1967 au musée national d’Art moderne, l’exposition propose une vision globale et non pas centrée uniquement sur la période néo-impressionniste et futuriste. Parcourant l’œuvre de 1903 à 1938 [3], elle montre ainsi les années du retour au classicisme, au risque de déclencher les grimaces habituelles des « puristes », les mêmes qui veulent ignorer tout de Derain après le Fauvisme ou de Giorgio de Chirico après la période métaphysique [4]. Or, la peinture de Severini résiste fort bien à cette vue d’ensemble. Le parcours est agréable, les œuvres sont clairement présentées dans une muséographie appropriée. L’accrochage, aéré, aurait pu être un peu plus dense ; quand on annonce une « rétrospective » [5], le public est en droit d’attendre des tableaux et dessins en plus grand nombre. Les prêts émanent de collections particulières et de musées internationaux mais la majorité est de provenance italienne et il est amusant de constater que les encadrements témoignent en général d’un goût raffiné et sûr.

La première salle montre l’enthousiasme de Severini pour la démarche néo-impressionniste, découverte auprès de Balla à Rome et approfondie à son arrivée à Paris en 1906. Il ne s’agit pas pour lui d’appliquer mécaniquement la méthode de Seurat ou de Signac, mais d’interpréter un divisionnisme très personnel, souvent plus proche de la perception italienne du mouvement. Si le Printemps à Montmartre (ill. 1) éclate de lumière sous le papillotement des touches de couleurs pures, Le Sillon (1903-1904, collection particulière, courtesy Jean-Luc Baroni Ltd) évoque beaucoup plus la peinture de Segantini, Emilio Longoni ou Carlo Fornara que celle de Seurat. Quant au Paysage à Civray (1908, collection particulière), malgré ses oppositions vibrantes de couleurs complémentaires, il paraîtrait impossible de l’attribuer à un néo-impressionniste français, tant le traitement de l’espace en profondeur est différent de l’aplatissement des plans habituellement pratiqué par les disciples de Seurat. Il faut d’ailleurs garder à l’esprit qu’après 1905, tout divisionnisme est interprétation personnelle ; Seurat est mort depuis 1891 et aucun de ses émules ne continue plus à cette époque à pratiquer le petit point, indispensable au mélange optique.
A l’inverse de nombre d’artistes de sa génération, Severini ne considère pas le divisionnisme comme une expérience brève…

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