Franck Riester donne un sursis à la chapelle de Lille

La chapelle de Lille en sursis
Photo : Didier Rykner
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5/6/20 - Patrimoine - Lille, chapelle Saint-Joseph - C’est une excellente nouvelle, un peu inattendue, mais qu’il convient de célébrer comme il se doit, et dont il est juste de créditer le ministre de la Culture Franck Riester. Celui-ci a en effet pris à bras le corps l’affaire de la destruction programmée de la chapelle de Lille (voir notre article paru hier), et s’est rapproché d’Amaury Flotat, président de l’Yncrea et de Pierre Giorgini, le recteur de l’Institut Catholique, également président de la fédération (appelée aussi Alliance) qui regroupe les différentes entités indépendantes au sein de ce qui est connu sous le nom de « La Catho ».

Un accord a été trouvé, qui bloque le projet et qui convient de revoir, ensemble, avec les services de l’État, le projet de destruction. Le ministère de la Culture a informé la maire de Lille de cette décision. La pétition, lancée par le site La Gazette du Patrimoine, et qui a permis de se mobiliser aux défenseurs du patrimoine - dont Stéphane Bern qui, une nouvelle fois, a été très actif pour la défense de ce monument - a donc été couronnée de succès.

Cela prouve que lorsque le ministre de la Culture s’empare d’un sujet, il a la possibilité de changer les choses, en bien. Alors que nous nous apprêtions à publier un éditorial qui constate, hélas, que le monde d’après ressemble en pire au monde d’avant, tant les attaques patrimoniales sont aujourd’hui nombreuses, cette intervention donne un peu d’espoir. Il donne aussi espoir dans la capacité de Franck Riester de se dépasser, et de faire oublier ses deux premières années à la tête du ministère.
Les dossiers de ce type sont encore nombreux néanmoins. Nous les listons dans l’éditorial que nous publierons après l’avoir légèrement remanié. Nous ne pouvons qu’encourager le ministre dans cette voie qui ne peut lui apporter que des suffrages favorables. Il reste encore beaucoup à faire, et d’abord à concrétiser cette bonne nouvelle, en renonçant effectivement à la démolition et en trouvant une solution qui épargne cet édifice. Rappelons l’affaire de la halle de Fontainebleau, dont la destruction avait été suspendue par une instance de classement, avant que la ministre de l’époque, Aurélie Filipetti (dont le conseiller patrimoine était alors Philippe Barbat, aujourd’hui le directeur général des Patrimoines), n’abandonne finalement l’édifice aux démolisseurs.

À l’heure où l’on évoque un remaniement ministériel et où Franck Riester se retrouve sur la sellette, voilà que l’on se dit qu’il a peut-être un avenir à ce poste.

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