Expositions Valentin et Vermeer : le reportage de l’extrême

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1. Réservation gratuite, retirée à 14 h 10 le 24 février
pour une entrée théorique à 19 h...
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J’ai déjà écrit ici (voir l’article) le scandale que constitue l’organisation absurde des expositions Vermeer et Valentin au Louvre. Mais ayant la chance, par mon métier, de bénéficier de visites de presse dans de très bonnes conditions (et d’avoir, par ailleurs, vu cette dernière exposition au Metropolitan Museum), j’ai voulu aller constater sur place ce que vivaient les visiteurs ordinaires, qu’ils soient payants ou qu’ils bénéficient de la gratuité. Muni de ma carte d’Ami du Louvre, je suis donc arrivé aujourd’hui, vendredi 24 février, à 13 h 55, sous la pyramide, pour retirer ma réservation. Heureusement que c’était un vendredi, jour de nocturne ! Car n’importe quel autre jour, l’entrée aux expositions aurait été impossible. En effet, après 15 minutes de queue pour retirer ma réservation gratuite au guichet de vente des tickets, je me suis vu remettre une entrée pour le jour même…. à 19 h. On imagine ce qu’un touriste moyen, ou un visiteur pressé, qui serait venu spécialement pour voir ces expositions, doit penser d’un tel délai. Revenir cinq heures plus tard !

2. La file d’attente à mon arrivée à 19 h
sous la pyramide
Photo : Didier Rykner
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Mon bureau étant non loin du Louvre, j’emporte mon précieux sésame et j’attends sagement 18 h 45 pour me rediriger vers le musée. J’arrive à 19 h 01 précisément dans le hall (et encore ai-je usé de mon entrée prioritaire au Louvre, qui m’a fait passer devant le visiteur ordinaire dont je prétends vivre les aventures, sinon je serais entré au moins 5 minutes plus tard). Et je m’installe dans la file d’attente où un gardien que j’interroge m’indique que j’attendrai encore une demi-heure. En réalité, c’est une heure plus tard, à 20 h, que je pénètre enfin dans le saint des saints. Et là, que vois-je ? Tous les visiteurs ou presque se précipitent du côté Vermeer ! L’exposition Valentin est en effet presque vide : un rapide décompte m’indique qu’il n’y a que 66 personnes dans un lieu prévu pour environ 250 ! Les conditions de visite sont donc idéales, sauf qu’il est presque impossible d’y accéder. Le Louvre a diffusé aujourd’hui, via Twitter, un communiqué expliquant que « les expositions Vermeer et Valentin de Boulogne connaissent un très grand succès ». C’est faux, la preuve est faite. Comment a-t-on pu imaginer, dans les conditions de réservation prévues, faire une entrée unique pour ces deux expositions ?


3. Une salle de l’exposition Valentin de Boulogne le
vendredi 24 février, vers 20 h 05, après 6 h d’attente
Photo : Didier Rykner
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Le plus curieux, c’est que du côté Vermeer, on ne trouve même pas les 434 visiteurs qu’on s’attendrait à avoir, puisque la jauge totale est, selon ce que nous a dit le Louvre hier, de 500 personnes. Un rapide et approximatif décompte permet de s’apercevoir qu’il n’y a sans doute pas plus de 300 personnes dans cette exposition. Est-ce parce que les 500 visiteurs se répartissent d’habitude harmonieusement et que, puisque ce n’est pas le cas, il ne faut pas surcharger un secteur ? Ou parce que, contrairement à ce qui m’avait été dit, le nombre de personnes maximum dans le hall Napoléon est de 250 personnes comme l’affirme Le Figaro (auquel cas, ce nombre est dépassé) ?

Ayant déjà vu ces deux expositions, je ne m’attarde pas et ressors vers 20 h 20 pour m’apercevoir que des gens attendent encore dans la file, à environ une demi-heure de l’entrée. Ils arriveront donc dans les expositions vers 20 h 45, et ils n’auront, après ce parcours du combattant, que trois quarts d’heure pour voir les expositions (l’évacuation commence à 21 h 30, pour une fermeture du musée à 21 h 45). Valentin va se sentir encore très seul.

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