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Entretien avec Dominique Brême (commissaire de l’exposition Nicolas de Largillierre)

Parmi les nouveaux tableaux attribués, le rassemblement des œuvres confirme-t-il, à votre avis, celle de la Crucifixion conservée dans une collection particulière (cat. 21) ?

Je pense que oui. Effectivement, je concède que cela peu surprendre. Je me référerai pour cela à la théorie des modes de Poussin. Le Christ en Croix d’Orléans (cat. 16) est traité sur un mode doux, à la française. L’autre est plus dans le style de Van Dyck. On trouve ce genre de problématique chez d’autres peintes. Prenons l’exemple de deux tableaux de François de Troy : l’un, de 1691 et conservé au Louvre, représentant le Duc du Maine et sa sœur. L’autre, le Portrait de la Princesse Palatine, conservé au Musée des Beaux-Arts d’Orléans (il en existe plusieurs versions), et datant de 1694. Les deux, bien qu’exécutés à trois ans d’intervalle, sont profondément différents. La Palatine est une image officielle, traitée comme un portrait de cour : de Troy adopte ainsi un style propre au portrait princier. Le Duc du Maine et sa sœur, au contraire, est un portrait plus intime, où le peintre se laisse plus facilement aller à l’expérimentation. Les deux toiles sont ainsi très différentes.
Je pense que c’est un peu la même chose qui se produit avec ces deux Crucifixions de Largilliere. Je suis sûr de l’attribution des deux tableaux, même si cela peut ne pas être évident si l’on considère uniquement la figure du Christ. Mais regardez la frondaison à l’arrière-plan à droite et comparez la à celles des autres tableaux. C’est une vraie signature.
L’attribution a par ailleurs été acceptée par Pierre Rosenberg, qui trouve cela « audacieux », mais qui y croit.

Avez-vous eu du mal à réunir tous ces tableaux ?

Absolument pas. C’est un projet qui a tout de suite plu, et pour lequel tout le monde a été plus que coopératif. Le Louvre, par exemple, a été très généreux et a accédé à toutes mes requêtes.

Mais on ne voit pas le Portrait de Charles Le Brun, qui est une des pièces maîtresse de Largillierre.

Oui, mais…

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