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Chefs-d’œuvre de la Kunsthalle de Brême : de Delacroix à Beckmann

Bilbao, Guggenheim du 26 octobre 2019 au 16 février 2020

1. Vincent van Gogh (1853-1890)
Champ de coquelicots, 1889
Huile sur toile - 72 x 91 cm
Brême, Kunsthalle
Photo : Kunsthalle Bremen
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Ce champ de coquelicots déchaîna les passions. Lorsque Gustav Pauli, premier directeur de la Kunsthalle de Brême, décida en 1911 d’acquérir un tableau de Vincent Van Gogh (ill. 1), le peintre Carl Vinnen fut le fer de lance d’une protestation contre l’invasion de la peinture française, considérée comme une menace pour l’art allemand et pour l’identité nationale. Pauli considérait au contraire qu’il fallait ouvrir le musée à la modernité quel qu’en fût le pays d’origine. Il avait déjà introduit des toiles de Courbet, Monet, Pissarro et continua cet enrichissement sans délaisser la création allemande. Emil Waldmann, son successeur, poursuivit sa démarche en achetant par exemple le Village derrière les arbres (marines) de Paul Cézanne.

Cette double richesse de la Kunsthalle est actuellement mise en valeur au Guggenheim de Bilbao : un florilège de ses œuvres allemandes et françaises des XIXe et XXe siècles, s’y déploie jusqu’en février.
L’accrochage obéit aux différents courants stylistiques qui marquèrent ces deux siècles : romantisme, impressionnisme, expressionnisme… Les artistes de chaque pays sont mis en regard sur des cimaises distinctes. S’ils se rencontrèrent et s’observèrent souvent, l’influence des uns sur les autres n’apparaît pas avec évidence, ce sont au contraire leurs spécificités qui surgissent de cette confrontation. L’exemple des impressionnistes est éloquent : face à Monet, Renoir et Pissarro, est exposé le « triumvirat de l’impressionnisme allemand [1] », formé par Max Liebermann, Lovis Corinth et Max Slevogt. Les couleurs de leurs tableaux ne sont pas vives, la touche n’est pas divisée, ils n’ont pas renoncé à la ligne (ill. 2), leur lien avec l’impressionnisme ne saute donc pas aux yeux, et le choix des tableaux n’aide pas à le voir.

2. Lovis Corinth (1858-1925)
Nu couché, 1899
Huile sur toile - 75.5 x 120.5 cm
Brême, Kunsthalle
Photo : Kunsthalle Bremen
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Les frontières sont poreuses, les peintres ne restèrent pas cantonnés dans leur pays, c’est pour cette raison que, outre Vincent Van Gogh, sont classés parmi les Français Théo Van Rysselbergh et Henry Van De Velde, ce qui risque peut-être de contrarier les Belges, tandis que Johan Christian Dahl se fond parmi les romantiques allemands ; ce Norvégien s’installa à Dresde en 1818, devint membre de l’Académie des Beaux-Arts et se lia avec Friedrich dont l’influence est sensible dans certains de ses paysages.

Il ne s’agit pas ici d’offrir un panorama exhaustif de la création artistique à une certaine époque dans deux pays voisins - comment le faire avec une seule collection, aussi riche soit-elle ? - , mais simplement de réunir, autour d’un thème, les chefs-d’œuvre d’un musée dont les espaces sont actuellement envahis par une vaste exposition…

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