Château de Versailles : ciment et tourniquets

26/6/07 – Patrimoine - Versailles, Château - La reconstitution de la grille, soit disant à l’identique, dont nous avons déjà contesté la pertinence (une opinion partagée par la quasi totalité des historiens de l’art et des conservateurs), avance rapidement puisque le mur de soutènement, qui barre largement la vue sur la cour royale (ill. 1), est achevé.
On peut admirer dès maintenant deux aménagements très laids, dont on aura du mal à nous convaincre qu’ils permettent de retrouver un « état 1789 ».

1. Château de Versailles, le mur de soutènement
de la grille, vu de l’avant-cour
Etat du 25 juin 2007
Photo : D. Rykner
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2. Château de Versailles, vue sur le mur
de soutènement de la grille
Le glacis en ciment séparant
les deux niveaux de cour
Etat du 25 juin 2007
Photo : D. Rykner
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Le premier a consisté à établir un glacis en ciment reliant le niveau de l’avant cour à celui de la cour royale, juste avant le mur (ill. 1 et 2). La masse blanche que l’on voit sur les photos est particulièrement disgracieuse et sans rapport aucun avec l’état d’origine [sur le ciment, voir le P.S. ci-dessous]. On pourra aussi admirer les horribles bornes cylindriques qui courent le long du mur (ill. 2), certes présentes sur les gravures anciennes, mais qui, au XVIIe siècle, n’avaient certainement pas cet aspect aussi peu élégant.

3. Château de Versailles
Les tourniquets et la grille (ouverte pour l’instant)
situés entre la cour de marbre et les jardins côté sud
Etat du 25 juin 2007
Photo : D. Rykner
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Le second aménagement est conçu, sans aucun doute, pour permettre l’optimisation du « redéploiement de l’accueil du public (sic) ». Il s’agit de tourniquets verts et d’une grille de même couleur situés dans le passage entre la cour de marbre et les jardins, côté sud (ill. 2). Comment ose-t-on insérer de telles monstruosités dans une architecture du XVIIe siècle, au cœur même du château de Versailles ?

P.S. (8 juillet 2007) Avant d’écrire notre article, nous avions contacté l’agence de Frédéric Didier, l’architecte en chef des Monuments Historiques en charge des travaux de la cour. Celui-ci était absent, mais on nous avait alors indiqué que les travaux de l’avant-cour étaient terminés. Nous avons eu depuis l’information que ce glacis de ciment était temporaire jusqu’à ce que le niveau de l’autre cour soit à son tour remonté. Dont acte, en espérant que ce provisoire ne durera pas. Il reste que les affreuses bornes et les tourniquets sont, eux, permanents.

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