Chapelle Saint-Joseph : nouvel appel à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture

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Nef de la chapelle menacée de destruction
Photo : Didier Rykner
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Le recours lancé par l’association Urgence Patrimoine contre le refus d’instance de classement de la chapelle Saint-Joseph a été rejeté par le tribunal administratif. Même si, comme nous l’a écrit l’avocat Théodore Catry, spécialiste en droit de l’urbanisme, du patrimoine et de l’environnement, qui a mené cette action, celle-ci était recevable, puisqu’elle s’attaquait au refus d’instance et non à la délivrance définitive du permis de démolir, et même si dans un autre cas comparable (celui de la Manufacture d’armes de Saint-Étienne) le monument a pu être sauvé, les chances étaient tout de même extrêmement réduites. Il est rare que le patrimoine soit sauvé par une décision de justice…

Faut-il désormais pleurer sur la chapelle disparue comme le font déjà certains ? Certainement pas, bien au contraire. Ce nouveau revers doit nous inciter encore davantage à nous battre pour la conservation de cet édifice. Les moyens judiciaires semblant définitivement épuisés, il reste néanmoins la possibilité d’infléchir les décisions politiques. Il faut poursuivre notre combat, de toutes les manières légales possibles, essentiellement celles de la pression sur les pouvoirs publics, et notamment sur la ministre de la Culture, tout en continuant de médiatiser cette affaire.

Roselyne Bachelot, lorsque nous l’avions rencontrée, ne semblait vraiment pas persuadée de la justesse de cette cause. Elle est, il est vrai, très mal conseillée, que ce soit pas son cabinet ou par la direction générale des Patrimoines. Il faut lui redire ce que pensent les spécialistes, historiens de l’art et de l’architecture, très nombreux à s’être exprimés sur ce sujet. Rappeler que Stéphane Bern lui-même à appelé à la sauvegarde de ce monument. Que l’architecte en chef des monuments historiques, Étienne Poncelet, ancienne élève de la catho de Lille, a expliqué la grande valeur de ce monument, avec des arguments sérieux et irréfutables (voir l’article).

Il faut dire que Roselyne Bachelot joue ici une grande partie de sa crédibilité. Personne ne doute de son implication pour la culture. Mais alors qu’elle est impuissante, sans qu’on puisse le lui reprocher, à faire rouvrir les cinémas, les théâtres et même les musées, elle devrait réfléchir à la portée symbolique d’une instance de classement qu’elle seule peut désormais porter et au terrible message qu’enverrait la vision des bulldozers mettant à bas ce monument. Lorsque la chapelle sera détruite, elle sera pour toujours celle qui aurait pu la sauver. Qu’elle oublie son administration qui ne veut surtout pas faire de vagues et qui se couche avant de s’être battue. Qu’elle écoute les spécialistes. Et qu’elle fasse œuvre de ministre !


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