Après l’École Militaire, le Mur de la Paix s’attaque aux Invalides

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20/10/20 - Patrimoine - Paris, Invalides - Pour ceux qui pouvaient s’interroger sur l’utilité des architectes des bâtiments de France à Paris, nous pouvons désormais leur répondre : dans de nombreux cas, ils sont là pour autoriser tous les délires de la Mairie, surtout quand ceux-ci sont validés au plus haut niveau de l’État.


1. Le Mur de la Paix devant l’École Militaire où il se trouvait entre 2000 et 2020
Photo : Kevin McGill (CC BY-SA 2.0)
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Nous en avons une nouvelle preuve avec le « Mur de la Paix », immonde verrue de la « sculptrice » (c’est sa fiche Wikipedia qui l’affirme) Clara Halter et de l’architecte Jean-Michel Wilmotte qui a défiguré les abords de l’École Militaire pendant près de vingt ans (ill. 1).
Cet emplacement devant accueillir jusqu’en 2024 au moins le « Grand Palais éphémère », autre structure créée par Jean-Michel Wilmotte, le « Mur de la Paix », après avoir ruiné la perspective sur un monument historique insigne, va désormais en ruiner une autre, avec l’accord de l’ABF, puisqu’il sera installé avenue de Breteuil dans le XVe arrondissement dans l’axe des Invalides, entre les deux aires de jeux d’enfants. L’ill. 2 montre l’emplacement qui sera occupé par ce machin pour la paix dans le monde, qui est à l’art ce qu’une soirée d’élection des Miss France (qui aiment aussi la paix dans le monde) est à une représentation de l’Opéra de Paris. L’adjointe d’Anne Hidalgo en charge de la Culture, Carine Rolland, l’a qualifié d’œuvre magistrale, ce qui n’étonnera personne.


2. Avenue de Breteuil, à l’endroit où devrait être installé le Mur de la Paix
Photo : Didier Rykner
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Non content d’occulter la vue sur l’Hôtel des Invalides (et incidemment sur le monument à Pasteur d’Alexandre Falguière), ce mur, redessiné par Wilmotte (mais qu’on se rassure, toujours aussi insignifiant), qui mesurera pas moins de 8 mètres de haut et 10 mètres de large, sera installé sur une dalle de béton (ill. 3 et 4) qui prendra la place de la pelouse occupant pour l’instant cet emplacement. On sait que la végétalisation, pour la Ville de Paris, consiste surtout à couper des arbres en bonne santé et à supprimer des espaces verts pour les remplacer par du béton, des plantes en pots ou de la végétation rabougrie au pieds des arbres.


3. Le Mur de la Paix dans son futur emplacement
© Agence Wilmotte et Associés
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4. Le Mur de la Paix dans son futur emplacement
© Agence Wilmotte et Associés
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Mais la Ville de Paris n’est pas seule en cause. Les 1,2 à 1,5 millions dont on nous dit que l’opération va coûter seront pris en charge à part égale par la municipalité et par l’État ! Voilà une bonne utilisation de nos impôts par la mairie (on en a l’habitude) et par le ministère de la Culture.
Une pétition a été lancée sur internet par un collectif de riverains pour demander l’annulation de ce projet. Nous encourageons tous nos lecteurs à la signer et à la diffuser largement.

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