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Antonio Balestra nel segno della grazia

Vérone, Museo di Castelvecchio, du 19 novembre 2016 au 19 février 2017.

Le nécessaire hommage rendu à Antonio Balestra (1666-1740) par sa ville natale de Vérone apporte son lot de satisfactions comme de déceptions. Évacuons d’abord ce qui fâche : l’exposition laisse un peu sur sa faim en ce qui concerne la vie et l’œuvre de Balestra, plus riches qu’il n’y paraît. La vision thématique de ses œuvres, après une introduction sur les débuts romains, rend difficile de constater une évolution stylistique, pourtant réelle, des derniers feux du ténébrisme à un classicisme régénéré par l’étude des maîtres de la Renaissance. Son apport à la peinture vénitienne autour de 1700, c’est-à-dire l’aube d’un chapitre glorieux qui voit le retour à un langage sensuel et coloré charmant l’Europe entière, manque quelque peu de mise en contexte, surtout quand on sait que Balestra est contemporain de Sebastiano Ricci, Giambattista Piazzetta et des débuts de Giambattista Tiepolo. Plus encore que son art et sa place, c’est son rôle majeur de professeur qui est clairement délaissé, à l’exception d’une intéressante mise en perspective de Rotari sur laquelle l’on reviendra. Encore faut-il rappeler que Balestra fut le maître de Giambettino Cignaroli, le plus beau peintre véronais du Settecento, et joua un rôle majeur dans l’éducation artistique à Venise d’artistes aussi notables que Rosalba Carriera et Pietro Longhi. La lecture du catalogue, pourtant rigoureux et agréablement illustré, ne comble guère ces lacunes. L’on s’étonnera même que l’ouvrage, qui ne prétend aucunement être un catalogue raisonné, ne reproduise pas le tableau peut-être le plus connu de Balestra, en tout cas l’un des plus aboutis et emblématiques, L’Adoration des bergers de l’église San Zaccaria à Venise…

Il serait pourtant dommage, si l’occasion se présente, de bouder une telle monographie, ne serait-ce que pour son caractère totalement inédit. Certes, Balestra a déjà fait l’objet de trois monographies [1] et d’une thèse [2], mais jamais n’avait-il bénéficié d’une telle réunion de ses créations qui rend plutôt bien justice à son talent et sa variété. Au total 65 œuvres offrent une synthèse convenable sur Balestra peintre, avant tout de scènes religieuses, mais aussi sur son activité soutenue de dessinateur et son rapport constant à la gravure, l’artiste s’adonnant parfois même à cette pratique. Né dans une riche famille de marchands véronais, Balestra se consacra d’abord à des études littéraires avant de s’intéresser en dilettante à la peinture auprès de Giovanni Zeffis, un médiocre praticien local. Si la mort de son père bouscula cette vocation en obligeant un temps Balestra à gérer les affaires familiales, il reprit bien vite le chemin de la peinture. Sa formation se poursuivit donc en 1687 à Venise dans l’atelier d’Antonio Bellucci, pendant pas moins de trois ans. Ce passage fut loin d’être négligeable, Bellucci étant de ces artistes donnant une orientation déjà résolument rococo à la peinture vénitienne des dernières décennies du XVIIe siècle. Balestra compléta…

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